Chapitre 58 : Convergence des Pouvoirs

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Dans la mythique Atlantide, Aëgir, le souverain, désormais marqué par des traits néandertaliens qui brillaient sous les reflets cyan de son habit, fixait le pilier central de la cité. La quiétude de l’antre d’embarquement se brisait uniquement par le battement rythmique de la colonne d’onyx, vibrant de l’énergie du moteur chakratique souterrain.

À ses côtés, Nérisse, sa compagne, d’une grâce majestueuse, demeurait absorbée par la scène. Sa robe, mi-bleu mi-noir resplendissante tel un glacier sous les rayons du soleil, étincelait, projetant des jeux de lumière dans les coins obscurs de la salle. Tenant sa main, leur fils, le Prince, arborait une chevelure d’un turquoise profond évoquant l’abysse, son expression révélant curiosité et vénération.

— Père, l’heure est venue, articula Orin.

Aëgir hocha la tête lentement, se noyant dans les tourbillons émis par la magicologie.

— Alexa, active le Protocole Tempus, commanda-t-il.

— Protocole Tempus enclenché. Introduction de la séquence engagée. 

Le pilier s’embrasa soudain d’un éclat émeraude, pulsant avec intensité. De son sommet jaillit un faisceau s’élançant vers les cieux et amplifiant son halo jusqu’à générer une onde de choc. Cette dernière parcourut la planète, suspendant sa rotation et figeant le temps à sa surface.

En arrière-plan, les guerriers Atlantes, vêtus d’uniformes rappelant les flots océaniques, se préparaient pour un événement sans précédent. Jusqu’à ce moment, ils avaient été isolés de l’extérieur, résidant dans un fief dissimulé sous la glace millénaire. Leurs vestes vibraient sous l’influence des échos du bouclier atemporel incorporé.

Le cœur palpitant, le Mage, devenu Empereur, se dirigea vers le monolithe jouxtant l’Arche. Ses mains tremblantes frôlèrent quatre des runes gravées dans la roche, allégories dont il rêvait depuis mille ans. Alors que les glyphes s’allumaient un à un, l’énergie de la colonne convergeait vers l’Arche, formant un maelstrom violine.

— Nous amorçons une nouvelle ère, murmura-t-il.

Alors qu’ils franchissaient main dans la main le portail, le Mage, Orin et Nérisse laissaient derrière eux une suspension entre attente et espoir. Ils se préparaient à conquérir une place dans l’histoire dont ils avaient été séparés, à révéler une puissance inédite, à partager un savoir ancestral, et surtout nouer des amitiés avec les Druides et les Sorcières. Cette traversée symbolisait un pont entre les époques, un fil dépendant du passé au futur.

La famille impériale débarqua dans la plaine d’Avalon, empreinte d’une verdure qui dépaysa sa famille. Aëgir, scrutant l’horizon, fut soulagé de relier son peuple à cet univers d’aventures et de découvertes. S’imaginant déjà sa cité établie dans la région tropicale d’Avalon, il fit un pas en avant, résolu à remporter cette guerre pour sculpter un avenir où leur héritage fusionnerait avec les légendes de demain.

Empli de nostalgie, captivées par le Manoir de Diamonite scintillant au loin, l’Empereur se remémora son expédition en Antarctique et la fondation ardue d’Atlantide.

Là-bas, sous l’œil inquiet des siens, les toiles relatant l’attaque des célestes sur Terre se paralysèrent, marquant le succès de sa quête. Le père, témoin de cette halte, fut apaisé. Andromède ressentant l’activation de l’Arche claqua ses doigts fantomatiques, faisant transparaître une porte au milieu de la pièce. Elle s’élargit, révélant la plaine. Kaëlle, Nasëem, Gaïa, Caïn et Kayna en tête, imitée par Lynéxia, franchirent le seuil.

Au milieu de l’herbe dense et luxuriante d’Avalon, Aëgir se tourna vers sa famille, une lueur de fierté sur ses traits Néandertalien. Figés dans un mélange d’étonnement et d’admiration, ils reflétaient l’impact de sa modification génétique. Leurs bouches entrouvertes peinaient à accepter cette nouvelle réalité. Adoptant une posture défiante, les bras fermement croisés sur sa poitrine, perplexe, Caïn observaient son fils. Ses prunelles trahissaient un cocktail d’amusement et de scepticisme.

— Te voilà enfin. Un retour éclaire, non ? Même pas le temps de nous manquer. 

Son sourire se teinta d’une note sérieuse.

— Mais, de toute évidence tu as ignoré les directives d’hibernation. On avait un plan, tu te souviens ? 

Un rire s’échappa de l’accusé, mêlé de remords et de joie.

— Je n’ai pas pu résister à l’appel de l’aventure, père. Mais je comprends ton souci. 

Il s’approcha pour une accolade, exprimant des siècles de regret et d’affection. Kaëlle, un brin taquine, intervint :

— Disparu à peine un instant, et te voilà vieux, mon frère.

Elle le serra brièvement, pétillante d’amusement. Nasëem tendit la pince :

— Aurais-tu perdu la notion du temps, grand explorateur ? 

La poignée de main évolua en une étreinte chaleureuse. Gaïa s’avança doucement, un sourire attendri aux lèvres. Lynexia sauta vers lui.

Entouré de sa famille, le Mage sentit son cœur déborder de joie.

— Quel plaisir de vous retrouver ! Les saisons m’ont apporté bien des histoires. 

— Permettez-moi de vous présenter mon clan, dit-il avec affection.

Il prit la main de sa femme, d’une beauté saisissante et d’une grâce inégalée, dont les prunelles d’azur brillaient d’intelligence et de compassion.

— Voici Nérisse, l’étoile qui guide mes pas. Impératrice d’Atlantide

Pas férus des grandes effusions publiques, elle se contenta d’un battement de cil, auquel la troupe répondit d’un acquiescement collectif. Puis, il posa sa paume sur l’épaule de son fils.

— Et voici le Prince Orin, notre joyau, l’incarnation de notre amour, notre espoir pour l’avenir et la raison de mon aspect néandertalien. Nos gènes n’étant pas compatibles à la conception, il m’a fallu y remédier. 

Aëgir retira sa Régalia cachée dans les répliques de sa toison, dénouant ainsi son chignon qui tomba en cascade. Autrefois d’un bleu azuré, ses cheveux étaient maintenant d’un blanc laiteux, à l’instar de sa barbe soigneusement taillée.. Dans sa main, elle s’allongea, devenant Triton. Jadis en Karistal gorgé d’écume, il présentait l’apparence d’un trident en diamonite noire, auréolé d’un halo cobalt.

Sous son influence, l’artefact joua avec les ombres et les éclats. Un flot cristallin jaillit, serpentant telle une créature vivante. Sous les radiations de Mars, l’eau scintillait. Chaque goutte reflétait un ballet de prismes ténébreux se mutant en chaises , et en une table coquillages : ses pieds torsadés rappelant les courants marins.

Aëgir ouvrit les paupières :

— Je vous en prie, asseyez-vous, offrit-il.

— Tu es donc devenu le Mage de l’Obscur ! s’exclama Nasëem.

Le Druide fixa son attention sur Gaïa et Kaëlle avec une intensité renouvelée, une idée encore tue, mais clairement lisible dans le lustre pensif de son expression :

— Fascinant !

D’un ton à la fois amusé et provocateur, le Mage lâcha :

— Effectivement !

Orin, bouillonnant d’excitation, enjoignit sa mère de l’autorisé à rejoindre ses cousins Léopardos, héros des épopées captivantes relatées par son père. Après un instant d’hésitation, un sourire encourageant de son mari suffit à dissiper ses craintes. Elle acquiesça, et les enfants coururent vers la bande d’adolescents, qui les observait non loin, prêts à vivre leurs propres pérégrinations.

Pendant ce temps, Kayna, ayant invoqué un festin, invita Aëgir à raconter son histoire. La famille, rassemblée dans un cadre paisible, écouta avec attention :

— Comme prévu le vortex m’emporta en Antarctique. Là, j’ai rencontré les Néandertaliens, une espèce différente des humains, les derniers de la lignée. Leurs traditions et leur culture, bien plus avancées que celles de mon époque, m’ont profondément marquée. Cependant, le village se trouvait précisément à l’emplacement destiné à Atlantide. L’apprentissage de la maîtrise de son déploiement se révéla complexe, exacerbé par la rigueur du climat ambiant. Enfin je découvris la solution. Alors une nuit, je fus contraint de simuler un danger en engendrant une créature illusoire, poussant ce peuple qui m’avait recueilli à fuir. 

Il fit une pause, se perdant dans le souvenir.

— J’activai dès lors la clé de la sphère, mon propre mana. Atlantide s’éleva, majestueuse et imposante. J’étais censé entrer en stase immédiatement, mais ma conscience ne me tolérait pas d’abandonner cette race, que j’avais volontairement dépossédée et que je vouais à l’extinction. J’ai donc décidé de les accueillir. 

Il bus une gorgée puis reprit :

— Vous ne pouvez imaginer les merveilles de l’Atlantide. Loin d’être une simple relique archaïque, la cité est un joyau de magicologie, doté d’une intelligence Magifcielle, de synthétiseurs chakratiques, et est même capable de s’exiler dans l’espace si nécessaire. Les années ont défilé, et mes amis sont devenus mes sujets. Leur bien-être et leur sécurité ont permis un développement fulgurant. 

Empreint de gravité, il reprit :

— Puis vint le jour où j’ai ressenti l’irruption de Caïn sur Terre, annonçant l’ascension spirituelle de Dieu. Isolée de votre puissance, ma cité était notre unique rempart. J’ai compris que notre courage seul ne suffirait pas à affronter le Paradis. Face à cette réalité, j’ai renforcé mes sujets en les liant à ma magie, donnant naissance aux Atlantes, maîtres des eaux. Notre population s’élève à plus de 300 000 âmes, tous mages. Mon armée de est prête, attendant mon signal pour rejoindre Avalon. 

Leurs mines étaient le reflet parfait de l’admiration. Ne pouvant contenir son amusement, Aëgir éclata d’un rire franc et communicatif. Nasëem, premier à sortir de sa torpeur, se leva pour lui conférer une tape amicale sur l’épaule. Même Kayna, d’ordinaire si taciturne, se laissa gagner par l’enthousiasme ambiant :

— Bien joué – Mamie avait raison ! lança-t-elle d’un clin d’œil complice.

Cette remarque déclencha une vague de confusion chez Caïn et Andromède.

— Quoi ? s’exclamèrent-ils en chœur.

— Eh bien, Aëgir étant imperméable au destin, il a fallu vous presser pour créer le peuple de l’eau. Cela a peut-être précipité les événements, mais c’était la dernière chance pour ancrer ce fait dans l’histoire. 

— Tu as donc joué la comédie ? s’indigna Andromède, un brin sceptique.

— Oui, mais je vous déteste toujours autant, rétorqua Kayna avec franchise.

Cette révélation ramena une gravité certaine. l’Empereur reprit la parole :

— Nous avons huit heures avant que le rayon d’Atlantide ne perdre son efficacité. Heureusement, j’ai profité de ces mille ans pour établir un plan d’attaque. Puis-je faire venir mes troupes ici ? 

Nasëem et Kaëlle acquiescèrent sans hésitation, il était temps d’agir., d’une assurance tranquille, Aëgir extirpa un talisman sous forme de sablier de sa poche. D’un geste précis et mesuré, il le fixa à un emplacement discret sur l’arche, jusqu’alors inaperçu. Son frère, dont la curiosité fut piquée, observa attentivement.

— J’ai eu l’opportunité d’étudier cet artefact et de déchiffrer ses secrets, expliqua-t-il, captant l’intérêt de tous. Une modification sur l’une se répercute sur toutes les autres. Après la guerre, je te montrerai comment ouvrir des portails vers des royaumes insoupçonnés. Notre Oncle Warren est un véritable génie. 

Kayna, s’agaçant, intervint :

— Attends un peu ! Reprends-toi. Il n’est pas votre oncle, il est le mien. On ne doit pas mélanger le coton et la soie ! 

Brûlant de contre-attaquer, mais conscient des enjeux, le Mage se concentra sur le talisman – y infusant son mana. Le sablier incrusté sur l’objet se renversa, et l’horizon des événements se dessina.

— Cela permet de stabiliser la réverbération aussi longtemps que nécessaire, expliqua-t-il.

Alors, de l’arche surgirent des hommes et des femmes d’une stature impressionnante, aux cheveux et aux orbites oculaires d’un blanc laiteux. Chacun portait un bouclier atemporel qui se dissipait au contact du sol d’Avalon. Leur démarche martiale, leurs rangs disciplinés, ils irradiaient l’essence même de l’eau. Après eux, une autre escorte fit son apparition. Vêtus de chemises immaculées et de costumes noirs, ils maîtrisaient visiblement l’Obscur à un niveau stupéfiant. Une aura sombre les enveloppait, témoignant de leur habileté exceptionnelle de cette force mystique.

Kaëlle se dressa, captant instantanément le regard de Lynexia et Gaïa. D'un hochement de tête subtil, elle les convia à se joindre à elle. Ensemble, formant une triade à la présence imposante, elles se dirigèrent d'un pas assuré vers Nérisse. Se penchant légèrement, la sorcière lui confia des mots enveloppés de mystère. Sa belle-sœur, absorbant chaque syllabe, acquiesça gravement, marquant une compréhension et une connexion avant de se redresser, prête à apporter son assistance.

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