Chapitre 61 : Au Seuil des Destinées

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Les colonnes de cristal s’élevèrent majestueusement dans la vaste salle du Palais Boréal, soutenant un plafond orné d’une fresque. L’énergie palpable dans l’air faisait vibrer les voiles de lumière tombant des ouvertures célestes. Sur son trône, le Le Maître des Hauteurs s’imposa avec une prestance inébranlable. Micheal, après un atterrissage maîtrisé, s’avança avec une aisance surnaturelle. Ses pas résonnèrent sur le marbre, chaque écho racontant une éternité de dévouement. Il s’arrêta à une distance respectueuse, exécutant une révérence gracieuse.

— Seigneur des Cieux, votre splendeur ne cesse d’émerveiller. Votre stature, telle une constellation, se dresse avec la force des anciens.

Restant sur son fiacre, Dieu articula des mots qui firent tressaillir les fondations de son fief.

— Tu dépeins une image que seuls les fidèles peuvent contempler sans trembler, Micheal. Les marques du temps ornent ma peau, non pas comme des cicatrices, mais comme le récit des époques.

— Et ces ailes, sombres, elles portent les flammes des éthers interdits.

Un sourire éphémère traversa l'Éternel Vaniteux, ses cheveux d’or coulant sur son être sculptural.

— Et elles me confèrent l’élévation au-dessus des mortels et des immortels. Mes prunelles, dis-moi, Micheal, que te transmettent-elles ?

La révérence dans son élan, il clama avec un respect infini :

— Ils sont les miroirs d’un firmament sans fin, une mer sur laquelle naviguent les devenirs de tous les êtres.

Depuis son trône de marbre, Le Patriarche Céleste le fixait sans mot dire. Ses yeux perçants le scrutèrent, son visage demeura impassible, ne trahissant aucune émotion face à la courtoisie de Micheal.

— Votre Éminence, la perfection de votre forme dépasse l’entendement. Votre musculature, sculptée par la main des Destinées, rayonne d’une beauté qui éclipse les merveilles de ce monde.

Épanoui dans son aura de magnificence, Dieu fit résonner un tonnerre dans l’écho du sanctuaire.

— Mon apparence t’inspire-t-elle de l’affection, Micheal ? L’admiration des mortels est un baume éphémère, mais celle d’un archange...

Inclinant sa tête avec une dévotion presque poétique, Micheal s’épancha :

— C’est une flamme éternelle, un feu câlicé qui brûle au cœur de mon essence. Oui, mon seigneur, je vous aime, comme l’aube aime le jour, inébranlable et pur.

— Alors que ton attachement incarne le socle de ta fidélité.

Leurs présences s’affrontèrent en un dialogue insonore, chargé de sous-entendus. Dieu, debout, dominait la scène, mêlant colère et résolution. Ses pas vers l’Augure résonnèrent aux côtés des serres claquants de Micheal, se déplaçant avec la précision d’une danse sacrée.

Devant la sphère, ils fixaient la projection de la Terre, suspendue dans le temps, leur silence devenant plus éloquent que les prophéties anciennes. L’orbe s’animait sous leur regard, créant des miniatures d’aurores boréales. Un vent léger, porteur de destinées humaines, soufflait dans la salle, faisant vibrer les drapés des statues angéliques.

— Quelle est la cause de ce phénomène, mon oncle ?

— Seigneur, l’origine de cette stase nous échappe. Rien d’anormal n’a été détecté.

— L’identité de celui sous la capuche lors du cambriolage, l’as-tu découverte ?

Avant que Micheal ne puisse s’exprimer, l’Augure émit un rire moqueur. Puis son timbre, empreint de malice, remplit l’espace :

Tu n’as même pas reconnu ton frère bien-aimé !

Cette confidence suscita un mélange de joie et de surprise.

— Ainsi, Caïn a survécu sur Terre.

Il revient, avec ses descendants, pour te défier, « Tout-puissant ». Ils sont à l’origine des événements au sein du second royaume.

À cette nouvelle, Dieu se trouva bouleversé. Il connaissait trop bien les talents guerriers de Caïn.

— Qui a pu copuler avec ce paria ?

La Reine Ëlara, ma créatrice, révéla l’Augure.

Sidéré, il se tourna vers son oncle, dont la tête inclinée laissait transparaître la crainte.

— N’avais-tu pas juré l’extermination des Xandriens ?

Michael frémit sous le poids de l’œillade accusatrice.

— Cette femme doit être la responsable de mon confinement forcé. Heureusement pour toi, tu l’as mise à mort. Mais pourquoi leur présence m’échappe-t-elle ? Pourquoi en suis-je informé si tardivement ?

L’Ove, n’ayant cure de lui fournir des réponses, enchaîna :

Leurs enfants réclament la vengeance. Ils arrivent. Tu n’étais jamais destiné à régner, petit Dieu. Le sceptre de Yahvé a choisi Caïn.

À ces mots, une tempête. Il se leva, sa silhouette grandiose se découpant contre le tableau vivant peint au plafond. Aussi rapide que l’éclair, sa main se tendit vers la sphere qui se mit à trembler, secoué par la force invisible qui l’assaillait.

La salle entière retenait son souffle, les colonnes de cristal chantant presque sous la tension. Micheal, ses ailes tressaillant d’anticipation, recula d’un pas, conscient du pouvoir que son Seigneur s’apprêtait à libérer.

Arrête tes enfantillages, tonna l’Orbe. Si tu parviens à le tuer, le sceptre de Yahvé te reviendra.

Cette vérité apaisa la tempête, mais seulement en surface. Un frémissement, à peine perceptible, livra sa peur intérieure. D’une pensée violente, il lança une convocation mentale qui traversa les précieux, atteignant les représentants des castes angéliques en un éclair.

Trônes, Dominations, Vertus, Puissances et Chérubins furent annoncés par un chœur d’ailes. Ils se matérialisèrent sur la plateforme d’atterrissage, s’ouvrant sur l’immensité paradisiaque.

À côté de Dieu, Michaël les scruta avec acuité. Son regard se figea brusquement, trahissant une inquiétude intense. L’absence de Séraphielle fut aussi évidente qu’une nuit sans pulsar. Alors, son esprit, tel un oiseau cherchant son nid, s’envola vers les confins du Royaume, mais en vain. Aucune trace – évaporée dans le néant.

Ils prirent place sur les nuages ​​dorés apparus à leur intention, empreints de gravité, formant un cercle autour de Seigneur. Au centre, Dieu se dressa, imposant et majestueux. Sous le poids des égards fixés sur lui, il exposa la situation. Bien que ferme, son timbre laissait transparaître une légère vibration, révélant la tension qui l’habitait. Il évoqua la menace, l’impératif de rétablir l’ordre, et surtout, l’énigmatique disparition de Séraphielle, dont la présence lui manquait viscéralement.

Uriel étendit son bras doré vers la carte cosmique et proposa avec autorité :

— Nous devons concentrer nos forces ici !

Ses ailes de cristal projetèrent des reflets sur le conseil. Raziel, levant son grimoire pour formuler son désaccord, répliqua :

— Non, Uriel, une approche aussi directe ne serait pas la meilleure solution. Nous devons faire preuve de plus de subtilité.

Sa robe céleste flotta, accentuant son insistance. Gabriel, rayonnant, suggéra :

— Pourquoi ne pas user de notre influence pour susciter la foi en des lieux stratégiques ? Cela pourrait fortifier nos défenses.

Chérubiel, d’habitude réservé, exprima ses pensées :

— Il est crucial de protéger nos domaines sacrés. Chaque île doit être gardée.

Raphaël, spectateur de la scène, indiqua paisiblement :

— N’oublions pas l’importance de l’information. Notre communication doit être unie et solide.

Le poing sur la table, Michaël s’enflamma :

— Mes guerriers sont prêts pour l’assaut en première ligne ! Nous ne devons pas reculer devant une confrontation directe avec les forces de Caïn !

Ses ailes sombres s’agitèrent, soulignant son impatience. La salle s’anima, chacun défendant son point de vue avec ferveur. Les sceptres s’entrechoquèrent, les robes célestes dansèrent, créant un ballet de couleurs et de sons. Au-dessus de ce vacarme, Dieu, les prunelles d’un noir abyssal, observait. Son plaisir était manifesté devant cette démonstration de crainte et de dévotion. Sa présence suffisait à stimuler leur inspiration tactique. Soudain, il leva la main, l’attention convergea, empreinte de respect et d’appréhension.

— Vos idées sont entendues, dit-il d’une voix grave. Unissons ces stratégies en un plan cohérent. Nous devons être à la fois subtils et puissants. Montrez-moi ce que vous pouvez accomplir.

La discussion animée fut interrompue par une interrogation cruciale de Raphaël, traversant calmement le tumulte.

— Mais quelles sont les forces dont dispose votre frère ? Où se terre-t-il, et quand passera-t-il à l’action ?

Stoïque, il articula :

— L’Augure demeure avare de paroles !

Son regard s’étendit vers l’horizon lointain :

— Mais la stase qui paralyse la Terre ne peut durer éternellement. Le moment d’opérer est proche, potentiellement dans les heures à venir.

Un murmure parcourt l’assemblée, chaque ange mesurant la portée de ses mots. Uriel, le front plissé, reflète son inquiétude.

— Nous devons être parés à tout instant, déclara-t-il, avec une nouvelle urgence.

Dieu, scrutant ses Sages, précisa :

— Il est probable qu’il soit accompagné de sa progéniture. Nous devons nous préparer à affronter une lignée entière et, connaissant mon frère, sa marmaille causera des ravages.

Sa poitrine gonflée de résolution, Michaël, craneur, se redressa :

— Que ce soit un ou mille, mes guerriers sont prêts, affirma-t-il.

Raziel, levant son sceptre, conclut :

— Alors, notre stratégie doit être aussi flexible qu’implacable. Nous devons être partout, à contrer chaque mouvement des envahisseurs.

Le conseil intensifia ses efforts pour perfectionner son approche. Sous le regard grave de Dieu, chaque ange affina son rôle dans la bataille qui se profilait.

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