Chapitre 72 : L’Épisode Inattendu

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Assis sur le rebord du lit, Aëgir maintenait son impressionnante silhouette musclée en équilibre. Ses doigts agiles, aux ongles soignés, caressaient la peau de Nérisse avec une audace délicieusement provocante, engendrant d’agréables frissons.

Étincelant intensément, les iris du mage se muaient en astres captivants. Sa femme, aux courbes élégantes et à la chevelure laiteuse, gisait nue, répliquant par des œillades suggestives, plongeant dans le feu de ce désir mutuel. Des murmures évocateurs et des souffles langoureux s’échappaient, formant une symphonie sensuelle saturant l’air.

Un baiser passionné du Mâle, ses lèvres charnues exprimant une détermination ardente, embrasait la pièce. Leurs corps, s’entrelaçant avec une beauté érotique, réagissaient aux stimuli brûlants propagés entre eux. La literie froissée témoignait de cette étreinte enflammée, Aëgir l’agrippant avec force.

— Hum ! Ta peau, une invitation inévitable, s’excita le Mage d’une voix rauque, sa domination évidente.

Nérisse, aux prunelles couleur de nuit, répondit par un soupir empreint d’anticipation, ses yeux reflétant la concupiscence. Soudain, une vague enveloppa la chambre. La silhouette gracieuse de l’Impératrice, et son amant lévitèrent, se figeant à mi-chemin du plafond. Twerkant avec le mana, ils créèrent des courants voluptueux. Des gouttelettes pétillèrent dans la pénombre, ajoutant de la féerie à l’engouement. Des roulades exaltées s’entremêlèrent, laissant échapper des gémissements ponctués de désir – marqués par une emprise charismatique, alternant dans un jeu de séduction où le pouvoir se partageait au gré des besoins.

— Tu es la flamme qui embrase mon monde, murmura Aëgir, émettant une ferveur torride.

Tandis qu’il explorait ses mamelons de sa langue, Nérisse réagit d’une douce audace, conduisant son visage jusqu’au mont Sinaï. Entre deux râles, elle susurra :

— Et tu es l’idole qui guide mes nuits, éclairant les recoins de mon cœur. 

La chambre devint le théâtre d’une débauche enivrante, combinant l’eau et Obscur, complice à leur étreinte, créant une expérience sensuelle transcendant les frontières du réel. Le grésillement de l’intercom perturba leur ébat. Calen s’exprima d’une délicate déférence :

— Votre Majesté, nous approchons de la face cachée de la lune. Votre présence est requise pour la phase d’atterrissage. 

Déçus d’être interrompus, ils enfilèrent de simples tuniques azur et quittèrent le nid d’amour, ne prenant pas la peine de se chausser. Elle laissa échapper un soupir léger :

— Nos plans intimes sont contrariés, mon cher.

— Les aléas de la vie, ma précieuse Impératrice. Notre petite escapade romantique devra être reportée. 

— Imagine la surprise de nos Mages en nous voyant arriver main dans la main. Je parie qu’ils ne prévoient pas de trouver leur Empereur trépassé, empli de vigueur.

Le couloir d’Atlantide se déployait devant eux, une voie mystique reliant deux réalités, où la magie et la technologie fusionnaient. Les pas d’Aëgir et Nérisse résonnaient dans le corridor, une cadence incertaine ponctuée par le souffle haletant qui accompagnait leurs mouvements.

Soudain, une secousse violente ébranla leur progression, rompant l’harmonie apparente de leur avancée. Les échos de l’impact retentirent dans les parois, introduisant une dissonance inattendue dans la symphonie jusqu’alors parfaite. Les protagonistes, à l’unisson, ressentirent la perturbation qui enveloppait l’espace. À travers l’intercom, Calen perça le silence tendu :

— Nous avons été heurtés par une pluie de météorites. Les moteurs sont fracturés.

À travers les haut-parleurs disséminés, Alexa diffusa son annonce impérieuse :

Habitants d’Atlantide ! En raison de l’émergence d’un code algue de niveau 5, je réitère l’impératif du confinement en cours. Cependant, une nouvelle directive s’ajoute : aucun mouvement à l’extérieur de vos appartements n’est autorisé. Les portes resteront scellées automatiquement et tout déplacement sera détecté. Aucune exception ne sera tolérée. Le personnel d’intervention travaille énergiquement à la résolution du problème. Que la Créatrice guide votre patience !

Au cœur de l’agitation, Nérisse s’alarma :

— Comment réagissons-nous aux fractures des moteurs ?

— Nous devons stabiliser les réacteurs. Les conséquences pourraient être dévastatrices si nous n’agissons pas.

Il l’entoura de ses bras, donnant naissance à un Puits d’ombre. Une obscurité vorace les happa, et, en un battement de cœur, ils émergèrent dans la salle de commandement. La transition s’accomplit avec la rapidité d’une pensée. Plongés dans les lueurs artificielles, les écrans clignotaient, les détecteurs bourdonnaient doucement. L’équipage fut saisi par son apparition, un spectre jaillissant des ténèbres. Conscient de l’impact, il énonça sans équivoque,

— Je suis en vie. Nous nous réjouirons plus tard. Calen, les systèmes sont opérationnels.

— Oui, ils sont stabilisés. Nous avons évité une catastrophe imminente, affirma-t-il, l’émotion contenue.

Sans perdre de temps, le Mage prit position près des consoles, son expression grave signalant l’urgence.

— Préparez-vous à ajuster les propulseurs pour dévier notre trajectoire. Nous devons assurer un demi-tour ou ralentir.

Nérisse, à ses côtés, ressentait son inquiétude. Les secondes s’égrainaient.

La salle de commandement, dès lors en pleine effervescence, reflétait la volonté de l’équipage à surmonter les obstacles imprévus.

L’analyse de l’Empereur confirma ses doutes : rien ne pouvait être fait d’ici. S’il ne voulait pas finir désintégrer par le dôme, il ne lui restait que l’inspiration de la folie. Évaporé du lieu, il créa un vide perceptible dans son sillage. Les capteurs d’Atlantide réagirent instantanément à son départ. Les données sensorielles se manifestèrent à travers des lueurs chatoyantes. Sa Majesté se trouvait sous le vaisseau.

Aëgir se tenait dans l’obscurité oppressante, confronté aux radiations dévastatrices du moteur chakratique en surchauffe. Autour de lui, un bouclier d’eau s’élevait, une dernière ligne de défense contre les particules mortelles qui attendaient de le submerger. Les valves ensorcelées, conçues pour réguler les flux, étaient prises dans une décompression incontrôlée.

Les mains tendues, il faisait appel à la dualité de ses prérogatives, mais la magie fluctuante mettait à l’épreuve sa virtuosité séculaire. Les fils d’Obscur, normalement maîtrisés et élégants, se vrillaient sous la pression, luttant pour maintenir leur configuration originelle. À leurs côtés, ceux d’Écume, d’ordinaire calmes et apaisants, se crispaient, menaçant de se briser. La puissance du moteur chakratique défectueux équivalait à celle de cent bombes atomiques.

Au-delà des sortilèges, c’était désormais la structure même du vaisseau qui se fissurait, ses formes se courbaient pour libérer des particules exotiques, engendrant une foudre émeraude imprégnée de l’essence de Warren. Les environs subissaient des distorsions visuelles, des mirages déformant la perception de la réalité. L’esprit d’Aëgir commençait à éprouver les effets de la radiance ; il intensifia sa bulle protectrice. Des échos sonores indiscernables résonnaient, formant une symphonie. Face à cette épreuve, l’Empereur bataillait contre des pouvoirs indomptables, ses incantations représentaient ses seules réponses à la tempête surnaturelle. En cet instant, il regrettait Triton et mesurait tout son soutien.

L’influence du moteur défaillant menaçait de transcender les lois connues de la relativité, plongeant son fief dans une épopée déchaînée. En dépit de cette lutte acharnée, les pupilles d’Aëgir brillaient d’un amour inébranlable pour les siens. C’était une force puissante, une impulsion le poussant à surpasser les limites de sa propre magie. Chaque fil d’Obscur, tissé avec souci du détail, toute goutte d’Écume manipulée, devenait une manifestation physique de son dévouement.

Au sein de son cloud mnémonique, le Mage ressentit une délicate brise cérébrale, caressant les tranches des Grimoires mémorisés méticuleusement. Chaque volume constituait une parcelle minutieusement intégrée à son incommensurable base de données mentale. Une surprise immense envahit son être lorsque l’holobibliothécaire prit forme, se matérialisant sans besoin de propos pour échanger. Dans cet espace intangible, la communication s’établissait à travers les pensées souveraines.

De l’index, l’holobibliothécaire tira d’une étagère innombrable un recueil en cuir de dragon verdâtre. Sur la couverture, « Manuel des XVI cités » s’inscrivaient en lettres d’or, une promesse gravée dans l’éclat métallique. Les pages défilaient, s’arrêtant finalement sur un guide dédié aux failles submagiques.

« Merci, oncle Warren ! »

Terme et schéma se dévoilaient avec un génie hypnotique, capturant l’attention d’Aëgir. Il quitta ce sanctuaire, à peine une seconde s’écoula.

Plongeant son intelligence dans les tréfonds du moteur chakratique, il décomposa tous les rouages. Les contours de la faille se dessinèrent explicitement dans son champ de conscience, une fracture délicate dans le tissu de la réalité. Échouer causerait la destruction de son fief, mais aussi de la Voie lactée et de quelques galaxies voisines.

Analyse après analyse, il cibla la source du dysfonctionnement, visualisant la nuance du problème à la manière d’un architecte scrutant les fondations d’une cité antique. Là, dans les replis de son esprit, les outils ensorcelés nécessaires prirent forme, émergeant d’une clarté cristalline.

Réalignant les sortilèges, il ajustait les flux submagiques avec une précision d’orfèvre. Les incantations s’élevèrent, ficelant une toile enchantée autour de la brèche. Gestes et modulations furent une réponse aux frémissements chaotiques du moteur.

« Serenitas Radiantis! » proclama-t-il.

Les radiations tumultueuses se calmèrent brusquement. La luminescence, autrefois exaltée, s’apaisa en réponse à ses psalmodies. La jauge de candelas, tel un baromètre, se stabilisa. Le brouhaha s’installa dans la salle de commandement, marquant la victoire d’Aëgir sur les forces déchaînées, alors qu’il réapparaissait sous les hourras. Pourtant, il ne souriait pas. Son teint vira au translucide ; son attention portée sur la fenêtre holographique qui dévoilait la descente inéluctable d’Atlantide sur Avalon.

Émergé de sa léthargie, il absorba sans hésitation la puissance nécessaire, extraite des canaux de ses mages de l’Obscur présent. Une fusion d’essences le traversa, ravivant les flammes de son être. Son âme s’échappa du monde physique, se faufilant à travers les interstices telluriques stellaires. Il pénétra dans le Manoir de Diamonite non pas dans une forme charnelle, mais en une existence immatérielle. Les parois révélèrent un royaume coloré de nuances indicibles. Au cœur du solarium, l’influence paternelle se matérialisa. Aëgir plongea son esprit dans cet espace, se projetant sur une tenture murale qui s’illumina d’azur.

En attendant l’ouverture du rite funéraire, Caïn, immergé dans l’examen des études laissées en suspens par Nasëem, avoisina l’œuvre. Quelle ne fut pas sa stupeur de voir apparaître son fils décédé !

— C’est bien moi, pas le temps d’expliquer. Atlantide va se cracher sur Avalon. Nous arrivons trop vite – incapable d’endiguer la force d’inertie.

Vif, Caïn bondit, faisant disparaître la verrière qui ressurgit instantanément sous ses talons. Depuis sa position, une immense sphère enflammée se rapprochait rapidement. Possédant toutes les prérogatives nécessaires, il élargit le bouclier d’une pensée. Sa foudre noire jaillit, et, tel Dieu, sa puissance, nourrie des dévots terriens, s’affirma, l’enveloppant entièrement. Son combat résidait dans la volonté face à la vélocité. À sa surprise, il constata que cela ne lui demanda guère d’effort. Au seuil du dôme, Atlantide suspendit sa chute, le tonnerre ébène ayant absorbé toute la célérité.

Poussant ses capacités au-delà des limites qu’il ne réussit pas à atteindre, il guida sa prise vers un emplacement stratégique en bordure de l’océan, créé spécialement par le domaine pour les mages de l’eau. Alors que la cité, emportée par une descente maîtrisée, se stabilisait, une atmosphère calme et presque irréelle régnait.

Un sursaut général traversa l’assemblée alors qu’une tornade de feuilles d’automne s’élevait. Les d’or et de rouille, elles torsadèrent autour d’une silhouette féminine. En son centre, Elara émergea, ses yeux écarquillés d’étonnement se remplissant de larmes à la vue de son fils vivant. Sans hésitation, elle se précipita, ses pas légers résonnants. Les bras ouverts, il la reçut dans une étreinte à la fois tendre et puissante, mêlant retrouvailles inattendues et amour. Les feuilles d’automne, encore suspendues, créaient un décor de circonstances.

— Est-ce vraiment toi ?

— Oui, mère. Je suis revenu.

Elara pleura, alliant la joie à la douleur du deuil. Les membres de l’équipage observèrent avec respect, comprenant la profondeur de ce moment. Aëgir, la retenant, sentait que le tumulte des épreuves trouvait son apaisement.

— Mon garçon, je pensais t’avoir perdu à jamais.

— Les périples ont été grands, mais nous sommes ensemble à nouveau.

À son tour, Caïn se manifesta, en compagnie d’Orin, ravi de récupérer sa maman et d’apprendre que son père était en vie. L’émotion repartit de plus belle, lorsqu’il se précipita dans les bras de son héros.

Caïn leva la main, invoquant une table et des chaises au centre de la pièce. Une délicate nappe se matérialisa, et des plats délicieux apparurent.

— Asseyons-nous, proposa-t-il, invitant également l’équipage à participer à ce repas improvisé.

Les rires et les échanges réchauffant l’espace autrefois réservés aux ordres militaires. Les feuilles d’automne continuaient leur valse, maintenant teintées de la lumière chaleureuse des conversations et du partage.

— Aëgir, je ne peux croire que tu es sain et sauf. J’ai rapporté vos dépouilles ; et il y a peu nous nous trouvions en compagnie de ton cercueil.

— C’est un miracle de la Créatrice, révéla Nérisse.

L’atmosphère était imprégnée de joie d’une tribu qui se retrouvait après avoir traversé l’ombre de l’incertitude.

— Maman, Papa, grand-mère, grand-père, je suis si heureux que vous soyez tous là.

Une tristesse s’abattit à la pensée des défunts. Les visages enjoués se teignirent d’une mélancolie fugace, et l’éclat fut assombri. Les regards se perdirent un instant dans le lointain.

Estrella, dans les bras de Lynexia, fit son apparition. À l’instant où les sens d’Aëgir et de la bambine se rencontrèrent, un lien s’établit d’emblée. Celle qui fut autrefois sa sœur et était à présent sa nièce, qu’il chérirait.

Il décida de partager les événements qui l’avaient conduit à sa réincarnation. Sans un mot, il les enveloppa dans le filigrane de ses souvenirs, les transportant par le truchement des psychés. Les images s’épanouirent dans leur esprit, révélant les intrications complexes de magie ancienne et de technologie. Les expressions de ses proches oscillèrent entre l’étonnement et l’admiration.

— Mon fils, tu es véritablement exceptionnel, mais ce que tu as accompli transcende l’impossible.

Cependant, le son solennel du gong d’Avalon résonna, interrompant le récit et les ramenant à la réalité du moment présent. Aëgir, bien qu’empreint d’une certaine tristesse, se prépara mentalement.

— Il est temps. Allons-y. Nous devons faire face à ce qui vient.

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