Épilogue :
— Alexa, ouvre un portail vers la dimension 3, en date du 31 décembre 1993, 23 h 45, en face de l’hacienda !
— Je suppose que la phase II rentre en action. Dans ce cas, permets-moi d’intégrer une boucle temporelle afin d’assurer une seconde chance en cas d’échec.
— Je t’en prie ma chère ! 2030 devrait convenir.
L’ove, vibrant d’énergie, se plia aux lois de l’univers, donnant naissance à une faille spatio-dimensionnelle. Les lumières ondulèrent avant de se figer. Elle traversa, tenant Baphomet avec tendresse. En un battement de cils, elle émergea sur le perron, toujours lové sur l’île mystique. Les flocons instaurèrent un voile blanc enveloppant le paysage. La demeure se dressait, flanquée de tours, et encerclée par une ménagerie de fauves, certains montant la garde, d’autres somnolant paisiblement.
Prévenus de l’arrivée imminente, par l’amiral, ils ne furent guère surpris. Soudain, une brise légère s’éleva, caressant les feuilles des arbres tropicaux, accueillant chaleureusement l’enfant. Les portes s’ouvrirent gracieusement, les invitant à pénétrer les lieux.
À l’intérieur, le feu crépita dans l’âtre, et sur une méridienne près de la cheminée reposait une léoparde des neiges. Son aura, imposante, mais empreinte de grâce, constituait une énigme vivante de la nature. Un calme s’installa – celui qui précède les événements cosmiques majeurs. Les bougies, dispersées dans la pièce, projetèrent des ombres, ornant les murs de glyphe ésotérique. Avec une subtilité infinie, le fauve effleura Sensuelle déposée à proximité, un artefact précieux symbolisant la Terre.
Un mouvement d’une fluidité presque insaisissable l’enveloppa. Les contours de sa silhouette se redéfinirent, sa fourrure se resserra, et ses membres s’étirèrent gracieusement. Elle demeura là, une allégorie de la féminité et du pouvoir. Sa toison d’or tombait en cascades ondulantes, créant une auréole. Leur nuance illuminait ses yeux couleur miel, produisant un spectacle captivant. Son teint olive ressortait magnifiquement, instaurant un effet exotique et ensorcelant.
Le maquillage qu’elle portait incarna l’élégance. Ses paupières arborèrent des tonalités de pêche et de doré. Ses lèvres, rehaussées d’un gloss rosé, contrastèrent avec la douceur de sa peau, amplifiant son glamour. Ses sourcils, légèrement plus foncés que ses cheveux, formèrent des arcs raffinés, sérieux et ludiques à la fois – une complexité impossible à ignorer.
Discrètement, elle effleura la baguette d’émeraude, la pointa vers elle. Au milieu d’une gerbe d’étincelles, elle se vêtit d’un corset noir ajusté et d’une jupe en velours vert profond. Des gants en dentelle opaque, s’arrêtant aux coudes, ajoutèrent une touche rétro de sophistication. En conclusion, un collier d’argent ciselé, serti d’une pierre de jade, compléta le tableau envoûtant, se posant gracieusement sur son décolleté. Elle se redressa, le tissu glissant sur sa peau, rappelant à ceux qui pouvaient lire entre les lignes l’influence de Gaïa. Un carillon mélodieux résonna dans la pièce, marquant le passage à l’année 1993 en lettres dorées scintillantes.
Avec son petit-fils emmailloté dans ses bras, la Créatrice témoignait d’une conscience aiguë de l’importance du moment, de la rencontre imminente de deux puissances et de l’inextricable entrelacement de destins qui s’annonçait, promettant de rééquilibrer le monde magique.
— Enfin, vous voilà. J’ai attendu cette étape avec impatience, déclara la Pythie.
— Simone ! Ça fait des siècles que j’essaie d’éviter ta présence insupportable...
— Tu as orchestré notre lien, chère Kelly Darck, reprit-elle d’un rictus moqueur.
— C’est vrai ! L’heure est venue.
Avec une douceur infinie, la grand-mère, une larme à l’œil, abandonna le bébé à sa protectrice. Le nourrisson réagit, se fixant sur Simone, ses petites mains agrippant instinctivement le doigt tendu vers lui :
— Nous sommes réunis, Papa.
Avec un détachement presque théâtral, la Créatrice se dirigea vers la fenêtre. Elle observa les fauves bénits par l’éclat de Sélène :
— Tu sais ce que tu as à faire ! Il t’a sûrement laissé des instructions.
— J’ai attendu ce moment avec impatience, celui où vous me confieriez cet enfant. Je saurai le protéger, l’élever, gardant jalousement le secret de sa nature, même de lui.
— Tu as déjà vécu cette histoire, traversé des siècles dans l’ombre. Prépare-toi, car les voiles du passé se lèvent, et une nouvelle ère de magie se dessine.
Kelly hocha la tête, mêlant accord et réserve :
— Prends-en soin, ordonna-t-elle.
Alors que la Créatrice s’en allait, la blonde enlaça son fils qui dans un passé lointain la recueillerait et l’élèverait. Ainsi une boucle fut bouclé.
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