Né pour subjuguer.

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Hhayaha est né en +9 ApTC sur Nar Shaddaa "la Lumineuse", la célèbre Lune du Secteur Hutt et si ce lieu inspire dégoût à bon nombre de personnes, lui l'adore pour son ambiance festive continue.

Sa mère était danseuse au Casino Mevag, esclave évidemment. Twi'lek Rutian à la peau claire au charme indiscutable tant ses apparitions sur scène où elle chantait aussi rapportaient gros à son propriétaire.

Quand le temps fut venu, un mâle de son espèce répondant à tout les critères de beauté recherchés fut choisit pour être le père d'un enfant que l'on espérait tout aussi qualitatif et de sexe féminin dans l'idéal. Et la génétique fit son œuvre : un jeune mâle vint au monde; sublime, sans excroissances grossières typiques de son espèce, la peau d'un jaune flamboyant de son père, les yeux d'un violet éclatant comme sa mère.

Un visage fin, un sourire adorable, un air espiègle, on le laissa s'épanouir pour que cette splendeur ne tarisse pas et faire de lui un objet de valeur rapportant son pesant de crédits dans quelques années.

Enfant, l'éducation était dure mais loin d'égaler le triste sort de bon nombre d'esclaves d'autant plus qu'il était particulièrement bien soigné et nourrit. Lorsqu'il n'entrainait pas sa souplesse et déjà se musclait sous la direction d'un mentor stricte pour le préformer au spectacle à coup de cravache, car nul collier répresseur ne devait endommager la peau fine de sa nuque tout comme la cravache cinglait sans laisser de traces, Hhayaha, comme tout le surnommait (trésor en Basic) devait rester dans les backstages du Casino en attendant sa mère des heures durant, ignoré par la majorité tant qu'il ne gênait pas et choyé par quelques artistes.

Hhayaha grandit et entra dans l'adolescence et avec elle se montrait de plus en plus aventureux, la cravache ralentissant ses élans d'insolence mais n'empêchant pas ses bravades les plus discrètes. Plusieurs fois, il s'aventura comme un rien dans le Casino au milieu des clients et des divers esclaves y travaillant, de l'alien disgracieux frottant le sol à quatre pattes au serveur torse nu devant laisser profiter qui le souhaite d'un contact sur ses muscles saillants sans oublier les pôle danseurs et croupiers des tables de jeu.

Et plusieurs fois... il fut ramené dans les backstages par la sécurité du Cartel avec une douceur toujours plus relative, les vigiles, ces brutes issues des races les plus patibulaires, le trimbalant presque sans qu'il touche le sol en vociférant divers menaces.

Pendant deux ans, il se fit observateur émerveillé de cette vie qui l'attendait où lui ne voyait pas de l'esclavage, de l'abus, du labeur, de l'ingratitude et de l'humiliation. Subjugué par les joueurs de Sabacc où on l'employait quelques heures au service, leur apportant boissons et amuse-bouche.

L'engouement de la victoire le prit, ce moment où, après une longue partie silencieuse durant laquelle chacun retient son souffle pour ne surtout pas déranger au risque d'être expulsé de la salle, les émotions explosaient. Les paris toujours plus gros et originaux, car le crédit n'étaient pas la seule ressource mise en jeu, faisaient l'espoir, la jubilation ou l'exaspération et la détresse des joueurs. Et Hhayaha voulait partager ces émotions. Plus que ça, il voulait les susciter, les ressentir, les créer. Aussi mit - il ces deux années à profit pour déceler les clefs menant à la victoire.

Le processus d'éducation d'un esclave enjoué par sa servitude semblait fonctionner avec le jeune Twi'lek. Il se montrait toujours volontaire et enthousiaste à servir, ravi de se trouver dans les salons de jeu privés des plus grosses pointues du Sabacc où les paris atteignaient des sommes astronomiques.

Déambulant dans le Casino, c'est à l'âge de quatorze ans que l'audace prit le jeune Twi'lek un soir où l'activité était plus calme. L'un des joueurs de Sabacc les plus réputés de la Lune, présent régulièrement mais parfois seulement, était attablé dans l'attente de concurrents, battant les cartes, cigare fumant en bouche, douce compagnie de part d'autres.

Il s'agissait d'un Rattataki massif vêtu intégralement de noir, veste ouverte sur un torse à la musculature développée laissé nu, multiples piercings et bijoux ornant son visage agrémenté de tatouages lui donnant l'air d'un squelette, effet largement amplifié par sa peau crayeuse et ses yeux d'un bleu si pâle qu'on pourrait le croire aveugle.

Il se figea dans son mouvement pour lever les yeux sur le gamin ayant prit place en face de lui, suscitant quelques gloussements des femmes l'entourant.

- T'as perdu ta maman, petite ?

- J'suis un garçon et j'veux jouer, répondit - il d'un ton sec.

- Ah ! Il veut jouer. Et tu comptes parier quoi, dis moi un peu... ton Wookie en peluche ? Le railla le Rattataki.

- J'ai ça, répondit de nouveau l'adolescent en déposant une poignée de crédits dont quelques plaques de valeur cliquetantes sur la table, déterminé.

D'autres joueurs s'installèrent et se montrèrent hostiles à la présence du jeune Twi'lek souhaitant évidemment son départ tandis que son interlocuteur le fixait d'un air pensif, Hhayaha soutenant son regard avec un air de défi

- Attendez, attendez. Il a l'air d'en vouloir et sa mise a l'air correcte. T'es sur de toi, gamin ?

- Et toi, t'es sûr ? Rétorqua le jeune Twi'lek avec audace.

Le sérieux employé par Hhayaha et le ton provoquant contrastant totalement avec son apparence fluette et sa voix loin d'avoir muée suscita l'amusement général à nouveau mais nettement moins narquois que de prime abord.

- Il me plait ce gosse ! A vos cartes.

La partie débuta et un silence religieux s'installa après que Hhayaha ai prit une grande inspiration et soufflé lentement l'air de ses poumons, se concentrant sur le jeu et sur son jeu d'acteur qui fit toute la différence.

Il joua de fausse nervosité, de tics qu'il n'avait pas tout en scrutant ceux des autres car si chaque être était unique, les expressions corporelles restaient les mêmes, ou presque, d'un individu à l'autre. Il savait ainsi à quel degré monter l'enchère lorsque son tour venait de parier, suivant toujours le pari des autres et parvenant à s'annoncer une fois avec succès, remportant une main qui lui permit de continuer alors qu'il était sur le point de devoir sortir.

- La chance du débutant, hein ? S'amusa le joueur vedette alors qu'il fit un signe à l'une des filles à ses côtés qui vint se poster derrière Hhayaha.

Le Twi'lek la suivit du regard et fronça les arcades.

- Tu veux tricher ? L'accusa - t - il alors sèchement.

- Non, répondit le Rattataki dans un sourire en coin en pointant la demoiselle voluptueuse de l'index. Elle va s'assurer que toi, tu le fasses pas. J'ai jamais vu un môme remporter une main. J'prends des précautions, rien de plus mon jeune ami.

Les parties se succédèrent et les curieux s'agglutinèrent autour de la table pour observer le jeu dans le respect du silence le plus stricte toujours. Vint le moment où Hhayaha se retrouve seul joueur à la table, le sortant scandant qu'il triche forcément.

- S'il trichait, Lidy me l'aurait dit. Il est réglo. Maintenant tire toi d'ma table, je supporte pas les chialeurs !

Un dernier juron et le perdant s'éloigne, laissant le silence s'installer de nouveau en vu du duel s'annonçant.

- T'es un bon bluffeur, petit, le complimenta le joueur vétéran. Malheureusement pour toi, j'vois clair dans ton jeu. Et si on montait l'enchère comme des hommes, mh ?

- Tu vois clair, hein ? Hhayaha avança alors la totalité de ses gains vers le centre de la table, le public manifestant brièvement son étonnement, saluant l'audace. Quitte ou double.

Son adversaire lâcha un rire bref mais sincère.

- T'as du cran ! Tu sais qu'tu peux plus sortir là ? Y'en a pour un paquet d'fric. Mais les jeux sont faits et je te suis, petit !

La partie s'engagea alors. L'adolescent était détendu et prit ses cartes en main. Pas de paris, tout était déjà sur la table.

Le Sabacc était l'un des jeux les plus populaires de la galaxie et attirait joueurs et curieux de tout les mondes. Il était joué avec un jeu de 76 cartes faites de quatre suites - Sabre, Bâton, Vase et Crédit - et un ensemble de cartes Figures.
Chaque suite était faite de onze cartes régulières (numérotés de 1 à 11) et quatre cartes supérieures: Commandant, Maîtresse, Maître et As (numérotés de 12 à 15).
L’ensemble des cartes Spéciales consistait en seize cartes, chacune avec une valeur négative (vous pouvez donc avoir une main négative au Sabacc). En addition, chaque carte Spéciale avait un nom et un symbole spécial. Il y en avait deux de chaque dans le jeu.


Hhayaha pince doucement ses lèvres : 2 / - 7. Sa main s'annonçait pauvre.

Le but du Sabacc était d’avoir un total de cartes qui soit inférieur ou égal à vingt trois. Un total qui était supérieur à 23, infèrieur à -23, ou exactement égal à zéro était un ‘Bomb out’, et le joueur devait payer une pénalité.
Il y avait deux Pots qui povuaient être gagnés au Sabacc. Chaque Pot devait être placé à part l’un de l’autre pour ne pas les mélanger. Le premier Pot était le "Pot Principal" qui était ramassé par les joueurs qui gagnaient la main. Le second était le "Pot de Sabacc" qui s’accumulait et ne pouvait être gagné que par une main spéciale.

Des impulsions électroniques pouvaient changer au hasard les figures sur les cartes jusqu'à ce qu’elles soit bloquées par le joueur via un "champs neutre". Hhayaha n'en bloqua aucune. Une seule changea : 2 / 3. Ses arcades se haussèrent le temps d'un clignement d'yeux.

Après changement et si on estimait pouvoir gagner la main, on pouvait s'annoncer à ce moment du jeu. A noter que quiconque s'annonçait mais ne gagnait pas la main devait payer une pénalité au Pot de Sabacc équivalente au montant du Po Principal.

- Pige, annonça le croupier en donnant une carte à chacun.

Idiot / 2 / 3

La stupeur prit le Twilek. Il n'y avait que deux façons de remporter la totalité des deux pots cumulés. Le Pur Sabacc, en atteignant 23 ou -23 pile et la "Main de l'idiot" composée de l'idiot, d'une valeur de 0, d'un 2 et d'un 3 de n'importe quel symbole.

Il déglutit péniblement. Le public autour de lui ayant un visuel sur sa main ne peut s'empêcher de brèves réactions mais nul n'osea se prononcer à sa place.

Son adversaire fronça les arcades d'incompréhension. Le doute l'assaillit. L'attitude du Twi'lek contrastait avec celle du public.

- Alors quoi, gamin ? Tu as peur ? C'est un peu tard pour les regrets.

L'adolescent humecta ses lèvres, la bouche sèche, et bégaya.

- Eum... je... oui... j-...

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