Le poids d'une basse condition
Une voix forte s'éleva dans la foule, tonnant de fureur.
- HHAYAHA !! C'est donc là que tu te cachais !!
Le Twi'lek fit un bon le propulsant hors de sa chaise en laissant tomber ses cartes sur la table, trésaillant jusqu'au bout des lekku de terreur alors que le contre maître ayant sa charge le saisit par la tunique au niveau de l'épaule pour le tirer vers lui en le secouant à moitié.
- N-non, je... j'étais..., une gifle sèche sur sa tempe mit fin à cette tentative de justifications maladroites. P-pardon !!
L'adversaire de Hhayaha laissa ses cartes face cachée sur la table et se leva.
- Wow, wow, wow ! On peut savoir c'qu'y vous prend ? On interrompt pas une partie comme ça, l'ami !
Le ton du contre maître se fit mielleux sans qu'il ne lâcha Hhayaha.
- Pardonnez cette intrusion. J'espère que ce misérable esclave ne vous a pas causé de tort.
Le joueur fronça les sourcils et posa un regard sévère sur le frêle Twi'lek.
- Un esclave ? Comment a - t - il pu se procurer une mise de départ de plusieurs plaques de crédits ?
- Réponds, petite larve Kilik ! Lui aboya le contre maître en serrant sa prise de façon à la rendre désagréable.
- C-c'était ses crédits. J'les ai prit en arrivant à la table à un moment où il était distrait, j'suis désolé !
Il tenta alors de se baisser pour échapper à une nouvelle gifle cinglante en vain.
- Voleur avec ça ?! Tu n'échapperas pas plus longtemps au fouet, sale fils de Chien Akk !!
Mais alors qu'il l'entrainait à travers la foule et dans la salle sous les supplications du jeune Twi'lek, Lidy vint montrer au Rattataki la "Main de l'Idiot" dont disposait l'adolescent.
- Zaxu, regarde ça.
- Tu plaisantes ? L'interrogea - t - il en levant une arcade.
- Et non mon beau, t'as perdu en une pige.
- Et il a pas osé l'annoncer, alors qu'il croise les bras et regarde l'esclavagiste et le Twi'lek s'éloigner d'un air un peu pensif.
- Evidemment, fit l'Echanie en rassemblant les cartes et le butin. Qu'est ce qu'il se passerait si un esclave remportait une telle somme avec une mise de base volée, mh ?
- On va bientôt l'savoir, lui répondit Zaxu en s'orientant finalement à grand pas vers le duo l'intéressant.
Presque à leur hauteur, il interpella le contre maître.
- Un instant, l'ami ! Cet esclave m'a volé. Selon la loi des Hutts, je suis en droit d'exiger ce que bon me semble pour réparer le tort qui m'a été causé.
- Oui, en effet, je pensais que les gains du jeu, vue leur ampleur, suffiraient, je vous l'aurai proposé sinon.
- A tort donc. Je veux rencontrer son propriétaire, pointant brièvement le Twi'lek terrifié de l'index.
Hhayaha, dont la peur n'avait de cesse de croître, gémit et recula tant que l'esclavagiste le tira vivement vers l'avant et le lâcha alors qu'il perdait l'équilibre et tombait à genou. L'adolescent leva un regard pitoyable sur le Rattataki. Jamais il n'aurait pensé qu'un simple vol à ses yeux le mènerait devant Edross, le Hutt en charge du Casino et d'autres commerces surnommé "le Magnanime" de façon sarcastique tant il se targuait de l'être chaque fois qu'il préférait une alternative douloureuse et humiliante à la mort d'un individu.
-N-non, pitié, supplia - t - il. Je vous implore de ne pas déranger son Eminence. Tout ce que vous voudrez mais ne le dérangez pas !
Son regard oscillait entre les deux hommes jusqu'à ce que la frappe du poing fermé qui mit fin à ses supplications percuta son visage avec tant de force sur la tempe qu'il tomba de côté sur le sol, sonné sur le coup.
- Silence, esclave ! Persifla l'esclavagiste, poing toujours serré. Tu vas enfin avoir c'que tu mérites !
Le Rattataki se contente de regarder avec sévérité le frêle Twi'lek qui peinait à se redresser, une maine sur le point d'impact douloureux.
- On peut y aller ? Demanda - t - il d'un ton sec en relevant les yeux sur le contre maître.
- J'vais vous conduire à lui, oui, confirma son interlocuteur en attrapant Hhayaha par le bras pour le lever de force et l'entrainer en arrière salle du Casino a travers une large coursive sinueuse.
- Autant vous prévenir tout de suite, son cas est particulier, vous attendez pas à pouvoir en exiger tout et n'importe quoi, ajouta - t - il, sa main encerclant fermement le bras de l'adolescent.
- Nous verrons bien, lui assura Zaxu.
Le couloir débouchait sur une salle circulaire où quelques privilégiés et la suite du Hutt passaient un moment festif à base de danse dénudées, d'alcool, d'herbe Marcan fumée au narguilé et de drogues en tout genre.
A l'approche du trio, Edross fronça ses immondes et épaisses arcades.
- Que signifie cette intrusion, Vemdro ? Interrogea - t - il l'esclavagiste.
Le contre maître jeta brutalement Hhayaha aux pieds de la méridienne du Hutt. Le jeune Twi'lek ne se redressa qu'à peine le temps de se mettre à genou, les mains au sol et la tête si basse qu'elle le frôlait. Prosterné et figé, il retenait ses sanglots, pleurant en silence, la gorge serrée d'effroi alors que lui même se demandait quelle folie l'avait prit de faire montre d'une telle audace. Le démon du jeu le possédait déjà à ce point sans même qu'il ne le sache.
- Cette misérable pitance à Sarlacc a osé voler l'un de nos clients, ô noble Edross. Il a ensuite parié son larcin lors d'une partie de Sabacc contre lui. L'offensé demande réparation.
- Allons donc ? S'étonna le Hutt. Cet affront va te coûter très cher, esclave. Très... très... cher...
Son attention dévia lentement sur le joueur de Sabacc qui, les bras croisés, attendait simplement.
- Réglons ça rapidement, entre gentlemen, cher ami, roucoula alors le Hutt.
- Bien, alors je n'irai pas par quatre chemins : je le veux, lui, répondit directement Zaxu avec un signe de tête vers le Twi'lek prostré.
Une annonce qui fit lever bien des arcades dont celles de Hhayaha qui se redressa d'un coup sous la stupeur. Toujours à genoux, les joues trempées de larmes et les yeux bouffis, son regard passait de l'homme au Hutt d'un air totalement interdit.
- Tu plaisaaantes ? L'interrogea le Hutt avec légèreté. Un esclave de cette qualité pour si peu ? J'espérais une demande plus réaliste.
- Ah oui, vraiment ? Evaluons donc cette qualité ensemble, veux tu ? Lui suggéra le Rattataki avec un léger sourire en coin, plissant le regard de malice.
- A ta guise ! Répondit le Hutt en claquant ses doigts courts et grassouillets.
Le contre maître força l'adolescent a se lever pour lui ôter, ou presque lui arracher, sa tunique, défaire sa ceinture cerclant sa taille de plusieurs tours et tirer son pantalon vers le bas pour le laisser tomber à ses chevilles.
Hhayaha n'opposa absolument aucune résistance aux gestes de Vemdro, son regard vide braqué sur le bas de la méridienne devant lui alors que le poids de l'humiliation l'accablait ainsi en caleçon devant une telle audience.
Zaxu l'approcha pour le regarder de plus près, levant un bras, puis l'autre, ses lekku pour vois sa nuque, ses épaules. Hhayaha se garda de croiser le regard du Rattataki et à nouveau se laissa manipuler conscient que le moindre geste de recul lui vaudrait une correction sévère et immédiate.
Hhayaha était fin élancé, mesurant 1m60 pour 50 kg, beau de façon indéniable. Son espèce atteignant une carrure adulte de façon plus précoce que les êtres humains dans la plupart des cas, on ignorait encore s'il allait gagner en stature et se rapprocher davantage des standards attendus pour incarner l'idéal du genre masculin.
Un visage fin, presque efféminé, des yeux d'un violet somptueux, des crocs certes pointus en parfait état, la peau douce lisse et douce, immaculée en dehors de l'hématome se formant sur sa tempe progressivement, rien d'immuable en soit comme chaque fois qu'il était sanctionné.
Ses muscles avaient été minutieusement travaillés et développer depuis sa plus tendre enfance en suivant un programme stricte pour ne pas nuire à sa croissance. Une simple pression de l'index du Rattataki au niveau d'une basse côte lui fit contracter ses abdominaux, dessinant leurs courbes parfaites. Car tel était le seul mot pouvant désigner le jeune esclave lorsqu'on le décrivait physiquement : il était parfait.
Trouver une faille n'allait pas être une chose aisée pour Zaxu qui souhaitait l'acquérire et ne pas admettre une telle qualité serait une première erreur de stratégie dans les négociations qu'il ne fit pas.
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