Simples entrepreneurs ?
Wide reprit alors.
- Derrière y risque d'y avoir pas mal de bruit du coup j't'explique d'abord ici. On gère une entreprise d'affrêtement de marchandises. La Famille a approximativement une quarantaine de membres qui assure son bon fonctionnement. Chacun donne son maximum et veille les uns sur les autres. Y peut y avoir des accrochages, ils sont d'ailleurs de plus en plus récurrents, mais ça va rarement plus loin qu'un bon coup d'gueule. La Cantina, c'est juste le point d'ancrage. Elle était désaffectée avant qu'on l'investisse pour faire fleurir nos affaires. Mais l'action se passe derrière cette porte. On va y faire un tour rapidement que tu ai une idée de ce à quoi ça ressemble. Des questions ?
- Non, c'est très clair, lui assura Liyam avec un léger sourire, le stresse étant descendu quelque peu.
Wide déclencha l'ouverture de la porte sas qui s'ouvrit dans un bruit conséquent de dépressurisation. Immédiatement, le bruit de l'activité dans le hangar leur parvint entre roulement de moteur, fracas métalliques divers et voix fortes. S'avançant sur une passerelle surplombant la zone d'arrivage, le jeune Twi'lek poussa un soupire admiratif en levant les yeux sur un immense vaisseau cargo se dressant directement devant eux et présentant toute sa longueur. Il se pencha un peu par dessus la balustrade en s'y tenant de ses deux mains, ne sachant où regarder.
- Le "Barlioz", le présenta Wide en le regardant bras croisés. C'est un peu notre précieux bébé à tous. Et notre gagne pain surtout. On ne soustraite pas pour le transport des marchandises. Ca nous fait gagner pas mal d'intermédiaires, ça nous coûte pas plus cher et comme on dit : on est jamais mieux servit que par soi-même !
- J'avais jamais vu un aussi gros vaisseau d'aussi près ! S'enthousiasma Liyam. J'pourrais monter dedans ?!
- On verra, lui répondit le Superviseur en posant un œil amusé sur lui, souriant en coin. Suis moi.
Mais alors qu'il s'apprêtait à longer la passerelle, Wide fronça les arcades en contrebas, observant Lidy se hisser sur le flanc du Barlioz en compagnie de R6-D7, son droïde astromécano.
- Oh Lidy ?! Un soucis ? L'interpella - t - il d'une voix forte.
- Mh ? S'interrogea l'Echanie en pivotant pour le regarder, agrippée au vaisseau. Un bouclier a grillé; on est tombé sur ces "cokhenapaeh" du Crépuscule Pourpre.
Le Twi'lek serra largement les crocs, les muscles de sa mâchoire se contractant largement alors que son regard s'assombrit. Il serra un poing avec fermeté qu'il rouvrit en expirant lourdement.
- Tanen, pesta - t - il entre ses dents. Le jour où j'l'ai sous la main celui là...
Liyam pinça ses lèvres, le regard incertain en observant la réaction de son aîné, le suivant alors qu'il continuait sa route, s'enfonçant un peu plus dans le hangar.
- Un pirate ? Se hasarda - t - il a demander.
- De la pire espèce, oui. On va dire qu'il s'agit de nos rivaux sur le marché mais ils sont de plus en plus agressifs.
Il arrivèrent alors dans une seconde zone où étaient stockés les nombreuses caisses de plastacier, rangées selon les denrées qu'elles contenaient. Dans le fond de l'immensité de la salle, des dizaines de speederbikes étaient garées là, deux Mirialan et la Rutian croisée plus tôt par Liyam aux abords de l'ascenseur penchés sur l'un d'entre eux, occupés à son entretien.
Wide parcourra les raques d'un regard circulaire et fronça les arcades avant d'interpeller un très jeune Zabrak conduisant un chariot autopropulsé.
- Jay, tu fous quoi là ?! Tonna le Twi'lek. Il est où Zaxu ?!
Le préadolescent à petites cornes, la peau beige, les traits encore fort juvéniles indiquant une douzaine d'années leva ses yeux bleus vers son supérieur et grimaça d'appréhension.
- J'sais pas. Y m'a dit d'le remplacer, j'le fais moi, répondit - il alors d'une voix nonchalante.
- Tu descends d'là tout d'suite !!
Wide se dirigea alors vers le groupe autour du speeder et croisa les bras.
- Et ça va pour vous ? S'enquit - il sur un ton gorgé de reproches.
Les Mirialan, un homme et une femme se ressemblant presque traits pour traits si le genre ne les différenciait pas, se regardèrent avec une pointe d'espièglerie moqueuse.
- Ca va et toi ? Lui demanda le premier.
- Pur Pazaak, mon frère. On a un contre-maître absent; un gamin en train d'travailler; une Cathar qui quand elle l'apprendra va m'en mettre plein la tête et deux beesga en train d'admirer Wyna réparer son speeder. Vous vous foutez d'moi ?
- Héééé, ça va patron ! Tente de le calmer la jumelle du Mirialan. Jay en avait pour cinq minutes à finir de décharger. T'es juste arrivé pile quand fallait pas. Quant à Zaxu, j'crois qu'il est partit dire deux mots au Crépuscule Pourpre.
-Jetsfal, tu t'y colle, ordonna - t - il au Mirialan avec un signe de tête vers la zone de stockage alors que le jeune Zabrak les rejoignait, main dans les poches de sa veste, capuche rabattue sur la tête. Il y est allé avec combien d'gars ?
- J'sais pas... dix ? Répondit la Mirialan en haussant les épaules tandis que son frère passait par dessus la balustrade pour attérire souplement en contrebas et reprendre les commandes du chariot. Le boulot était presque finit, ils ont voulu aller leur remettre la facture du générateur de bouclier du Barlioz en main propre si tu vois c'que j'veux dire, lui souriant malicieusement.
- Ouai, j'vois... tenez vous prêt pour le retour de bâton, conclu - t - il avec un regard entendu.
- Plutôt deux fois qu'une ! Confirma la Mirialan.
Wide se tourna ensuite vers le Zabrak resté en retrait et le menaça de son index ganté.
- Et toi tu vas arrêter tes conneries ! J'en ai marre de m'prendre des tirs par Kiirva parce que tu t'la joues quand t'es ici !
- T'as qu'à rien y dire, répondit Jay de but en blanc en haussant les épaules.
- Il a pas tort sur c'coup là ! Souffla la Mirialan dans un rire.
- Bah voyons ! S'insurgea Wide à son égard. Tu veux pas te comporter comme une adulte responsable parfois, Litzfal ?
- Aaaaawww ! Sourit - elle, enjôleuse. C'est une promotion ?
- Dans un millénaire ou deux, ça l'sera ! Lui répondit - il avant de lui octroyer un sourire jaune d'une seconde avant de reporter son attention sur les jeunes. Jay, j'te présente Liyam. Tu lui montre les chambres; il a la B7.
- La B7 t'es sûr ? L'interrogea le Zabrak en haussant les arcades.
- Certain. Et si ça se gâte dans les heures à venir, j'veux pas vous voir en sortir, c'est clair ? Le ton sec et incisif, ne laissant place à aucune protestation.
- Ouai, ouai..., souffla le Zabrak avant de regarder Liyam. Vas - y, suis moi.
Liyam était resté spectateur silencieux de ces échanges tout ce temps durant lequel il observait l'attitude de chacun et jaugeait les relations régissant le groupe. Un exercice auquel il comptait s'adonner assez souvent presque par systématisme. Après tout, l'analyse de l'attitude d'un individu était la clef de voute menant à la victoire lors d'une partie de Sabacc.
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