Chapitre 13 : Le sentier de l'ombre
NAFDA
L’obscurité était son alliée.
Accroupie, perchée sur une dune, l’assassin sondait le prétendu refuge. Ils se pensent isolés car situés à l’écart de la cité. Tant de naïveté m’écœure. De la façade fleurie aux imposants murs, elle discernait chaque détail de la structure, telle une nyctalope. Pas un coin n’échappait à sa vision. En particulier les possibles entrées.
C’est un beau cadre pour s’éteindre. Rien n’est plus excitant que de les occire quand ils ne se doutent de rien.
Moult frissons la traversèrent quand elle entreprit de se mouvoir. Dans la sorgue glaciale s’infiltrait une subreptice silhouette, vive et alerte. Chaque bruit de pas s’envolait sous le souffle du vent, peu contraignant, tant elle s’affranchissait de ses limites. Une fenêtre latérale l’accueillait : il lui suffisait de défourailler. Cependant, elles vibraient à peine, même au moment de cisailler le verre des pointes et de plonger dans l’ouverture.
Étrange. D’après les propos de cet esclave, deux mages se terrent dans cette demeure. Pourtant j’ai la sensation de ne percevoir que les bracelets.
Elle rejeta momentanément ses appréhensions. Infiltrée par-delà les chiches lueurs nocturnes que filtrait la fenêtre, elle s’adaptait à cet intérieur. Elle devait contrôler son rythme, la manière dont ses pieds impactaient frôlaient les carreaux, sa succession d’inspirations et d’expirations. Bientôt immergée dans l’envers du décor, elle progressa à côté d’une table lustrée, entourée d’une demi-dizaine de chaises.
Alors ils sont cinq. Jizo m’avait prévenu qu’ils étaient plusieurs esclaves. Cela dit, il ne m’a pas précisé le chiffre exact. Était-ce volontaire ? Nafda haussa les épaules avant de franchir le seuil de la porte entrebâillée.
Hauteur et largeur se déployèrent aussitôt. Ni les colonnes d’albâtre, ni les murs laqués ne l’impressionnaient, car Nafda restait fixée sur son objectif. Ce qui l’interpella résida plutôt en l’éclat oscillant à sa droite. Une lanterne pendue à même les pans révélaient une ombre insoupçonnée. Ils ne dormaient pas tous, je constate.
Des personnes grandes et chauves, elle en avait déjà rencontré, même dotées d’une musculature aussi prononcée. Mais la tunique sale dont il était attifé semblait caractéristique des ouvriers. D’une classe sociale qu’elle n’avait plus fréquentée depuis des années. Et il ne recevait sûrement aucune compensation.
L’homme la foudroya du regard et craqua ses poings en guise d’accueil.
— T’es qui ? interpella-t-il. Tu t’es infiltrée comment, ici ?
— Je suis votre libératrice, déclara Nafda. Vos maîtres sont des esclavagistes doublés de mages. Ils méritent la mort.
— Qu’est-ce que tu as dit ? Tu veux buter ma vénérable maîtresse Vouma ? Et mon vaillant maître Gemout ! Peut-être que nous sommes leurs esclaves, mais au moins ils nous traitent bien ! Plutôt être heureux et enchaîné que d’être misérable et libre ! Puis ces histoires de magie, j’y pige que dalle !
— Oh, je comprends mieux… Tu es leur complice. Un dévouement aussi aveugle envers ses bourreaux est extrêmement dangereux.
Un hurlement de rage résonna à travers toute l’habitation. L’homme s’élança, colossale masse en approche, comme Nafda se positionna. Mais à peine s’était-elle préparée qu’elle reçut un coup en plein thorax.
L’adversaire fila, cogna, enchaîna Nafda sans qu’elle pût riposter. Il est rapide pour quelqu’un de sa carrure ! Je dois me ressaisir ! Deux tentatives se révélèrent vaines, car l’esclave la prit par le cou. D’épais doigts la comprimèrent, bloquèrent sa respiration, la maintinrent en l’air. Un opposant déchaîné la dévisageait d’une figure ravinée. Là où Nafda faiblissait ne se percevait aucun gémissement. Ses jambes ne flageolaient pas. Son sang ne se glaça guère. Tout juste un rictus la ternit.
Une intense douleur vrilla ses vertèbres. L’esclave l’avait plaquée sur la table, laquelle menaçait de se fissurer sous l’impact. Au-dessus s’étendait l’ombre à surpasser. Décevant de ma part. Je suis capable de mieux ! Sous prétexte que j’ai été entraînée à assassiner discrètement, je serais faible en combat singulier ? J’ai défait Merette en dépit des plaies qui me font encore mal, et elle me balançait des attaques autrement plus dangereuses !
— Qui nous a balancés ? cracha-t-il.
— Je ne révèle pas mes sources, répliqua l’assassin impavide.
— C’est tout ? Tu viens gâcher notre bonheur parce qu’on te l’a demandé ?
— Utilisation de magie, abus sexuels, trafic de drogue. Pas très joli, tu en conviendras.
— Personne ne sait en dehors de… Ah, je vois. Jizo est pas seulement un connard, c’est aussi un traître.
— Le traître, c’est celui qui protège un système immoral.
— Maîtresse Vouma et maître Gemout nous portent dans leur cœur ! Ils prennent soin de nous ! Tu ne les toucheras pas tant que je serai en vie !
— Cela peut s’arranger.
D’un preste geste Nafda dégaina sa lame droite. Elle y puisa sa force, sa volonté, pour la planter sur le coude de l’esclave. Libérée de ce poids, l’assassin bondit, recouvrit vigueur, se saisit de la seconde dague. Sitôt debout qu’elle se fondit mieux dans cette atmosphère. Toujours se réjouissait-elle quand le sang giclait, et cet œil transpercé ne constitua pas une exception.
Tu m’as surprise. Tu m’as blessée. Mais sans arme, sans entraînement, peu importe ta quantité de muscle : tu ne vaux rien.
Dans cet entrain dominait l’assassin. Aisé de passer outre le couinement de ses os, tout comme les filets de sang striant ses joues. Par-delà les cris de l’esclave démuni virevoltèrent les lames. Face à un adversaire déstabilisé, réduit aux estocades mal placées, Nafda dansait d’un franc sourire.
Elle l’acheva en deux coups supplémentaires.
Une dépouille impuissante gisait dans une mare de sang. Borgne à l’agonie, aveugle toute sa vie, une grimace de géhenne déformait son faciès. Aucun allègement ne transparut néanmoins dans le soupir de Nafda. Ma première victime qui n’est pas un mage depuis que Bennenike m’a recueillie. Légitime défense, peut-être… Mais les faits sont là, les circonstances excusent à peine. Et si…
— Brunold ! tonna une voix grave.
Un autre homme apparut en bas des marches. Lui aussi pouvait se targuer d’une puissante musculature, même si sa chemise de nuit céruléenne ne la mettait pas en exergue. Remise de son assassinat, Nafda lui coula un sadique regard. Qui cela pourrait être ? La liste se rétrécit.
— Je connais enfin le nom de cet esclave, lâcha-t-elle. J’ignore quel traitement vous lui avez infligé pour qu’il soit aussi soumis à vous. Sachez juste que cette ère de sadisme prend fin maintenant, maître Gemout.
— J’ai entendu du bruit mais j’étais trop occupé avec Nwelli… Si j’avais su, j’aurais rappliqué plus tôt !
— À qui le dites-vous…
Les dagues devaient se repaître d’une nouvelle cible. Gemout ne put parcourir trois marches que l’une faucha sa cheville. Étendu sur cette dangereuse pente, ses geignements ne percèrent guère l’épaisseur des murs. Nafda le saisit donc sans la moindre difficulté. Derrière l’imploration de pitié, derrière les bras agités contre la fatalité, aucune vibration ne résonna.
— Une minute…, douta l’assassin. Vous n’êtes pas mage ?
— Non ! C’est un malentendu entier ! Je vous en supplie…
— Tu nous a trahis, Nwelli ! tonna une voix féminine. Tu vas mourir !
Une proie attendrait son heure, une autre était soudain devenue prioritaire. Je reconnais cette voix. C’est cette Vouma qui terrorisait Jizo. Elle n’exerce pas son emprise que sur lui, visiblement. En haut des marches s’appliquait la plus terrible des dominations. Une jeune femme aux lisses mèches de jais, si fine, si pure, avait une lame glaciale collée à son cou. Elle tressaillait. Ses jambes vacillaient. Une fragilité susceptible d’être brisé à tout moment.
— Pitié…, supplia-t-elle. Aidez-moi.
Vouma se crispa, enserra davantage son poignard. Cette esclavagiste n’a pas l’habitude de brandir une arme. Du moins pas dans un tel contexte. Il me sera aisée de la vaincre. Nafda sentit l’effet de ses dagues. Sans doute était-ce dû au bracelet enchanté, mais elle n’y réagit pas, au risque d’être prévisible. Au lieu de quoi elle exécuta un pas après l’autre, les deux femmes en ligne de mire.
— Qui que tu sois, ne t’approche pas davantage ! prévint Vouma. Sinon j’égorge cette traîtresse ! Tu m’entends, intruse ?
— Tu n’en feras rien. Parce que tu es faible.
— Ça suffit ! Tu n’as pas assez répandu le sang ?
— Il ne s’écoule jamais trop. Ton esclave Brunold ne peut plus en témoigner. Ton mari, en revanche, vit encore… pour le moment. Je poursuis un objectif bien précis : éliminer les mages restants de l’Empire Myrrhéen.
— Mais de quoi parles-tu ? Tout allait bien avant ton arrivée ! Ah, je vois… Ce bracelet m’a trahie. Des rumeurs couraient sur une assassin qui se débarrassait des mages de Nilaï. C’est donc toi. J’aurais dû m’en douter, être plus prudente.
Nafda opina tout en s’avançant, quitte à ce que la lame collât davantage à la peau de Nwelli. Une esclavagiste tressaillant autant ne pouvait plus exercer une pression bien longtemps.
— Tu es sourde ? insista Vouma. J’ai une otage !
— Tu t’avères alors lâche en plus d’être maléfique, invectiva l’assassin. Quand réaliseras-tu que tu n’as pas d’issue ? Pourquoi t’enfermer dans le déni ?
— Quelle arrogance. Un jour, quelqu’un effacera ce sourire de ce faciès. Si ce n’est pas moi, alors…
Un cri détonna dans le couloir. Jizo surgit de l’obscurité avant de plonger sur la tortionnaire et l’otage. Ça alors ! Je me demandais où il se trouvait. Vouma grogna, projetée sur le carreau. Il lui manque l’essentiel. Hébétée, pantelante, elle ne retrouvait pas son poignard.
Jizo s’en était emparé. Et il l’introduisit net dans sa poitrine.
Vouma fixa son esclave, animée d’un lent mouvement. Face à ce jeune homme essoufflé, le visage creusé de sillons, un incongru sourire germa. Soudain elle caressa ses joues de ses doigts alors qu’une plaie béante se formait.
— Un geste passionné…, complimenta-t-elle. Merci, Jizo…
Ce fut une chute sans souffrance prolongée. Vouma périt dans la chaleur de son foyer et la lueur de ses esclaves.
À service requis avait suivi l’exécution. Jizo n’était pas comblé pour autant. Au contraire, il s’agenouilla auprès de sa maîtresse, secoué de sanglots.
— Pourquoi ? brailla-t-elle. Pourquoi avoir accusé Nwelli de vous avoir trahis, mais jamais moi ? Pourquoi une telle confiance ? Vous auriez dû me haïr, pas me remercier de vous avoir poignardée !
S’imprégna la mélodie de la lamentation contre laquelle Nafda croisa les bras avec perplexité. Pleurer à son premier meurtre ? Voilà qui n’est guère honorable. L’assassin voulut les interpeller, mais un grognement perturba sa concentration. Une silhouette jadis tamisée s’imposa derechef.
— C’était ma femme ! hurla Gemout. Vous l’avez massacrée, bande d’assassins !
Il bouge encore, lui ? Toute avancée fut entravée d’un saut périlleux arrière. Le maître alors repoussé échouait à suivre les mouvements de l’assassin : Nafda se glissa par-delà ses attaques. Il lui suffit de lui taillader la jambe. De percer son épaule. De tracer une estafilade sur son visage.
Gemout se retrouvait à sa merci. Des borborygmes emplirent le couloir comme des larmes déparaient ses traits. Il ne dressait même plus un poing pour se défendre. Trop facile.
— Vous avez gagné…, abandonna-t-il. Achevez-moi…
— Tu es un pitoyable esclavagiste doublé d’un être humain exécrable, affirma Nafda. Pour cela, tu mérites la mort. Mais mon rôle est d’occire les mages, or tu n’en es pas un.
Le maître était tant fixé sur la dépouille de son épouse qu’il n’entrevoyait guère autrui. Et surtout pas Nwelli qui admirait sa géhenne sans l’assumer. Je décèle leur lien. Entre bourreau et victime, il n’y a parfois qu’un pas pour que la tendance s’inverse. L’assassin lui proposa une de ses dagues.
— Jizo s’est débarrassé de sa tortionnaire, dit-elle. À ton tour, maintenant.
— Et si je ne veux pas ? hésita Nwelli.
— Pourquoi ne voudrais-tu pas asséner un millier coup de dagues à un homme qui t’a violée et torturée à de multiples reprises ?
— Parce que je ne suis pas comme lui. Je le juge, mais je ne suis pas un bourreau. La mort de sa femme est sa punition.
— Intéressant point de vue, quoique naïf. Ce ne serait que justice contre de la maltraitance répétée, et non un acte de sang-froid.
— Pour ensuite devenir une meurtrière comme vous ?
— Quel respect pour celle qui vous a sauvés de votre esclavage ! J’espère que tu vaux mieux que Brunold. Tant que ton maître est vivant, il représente un danger. Même si, dans son état, il n’ira pas bien loin.
— Achevez-moi…, sollicita Gemout.
Un coup de pied à son épigastre cessa toute supplication. Aussi Nafda put-elle examiner les deux esclaves survivants. D’une part Jizo, redressé malgré lui, expression vidée de sa substance. D’autre part Nwelli, bras ballants, presque atone compte tenu des événements.
— Gemout Sereph n’est plus, déclara-t-elle. Pas besoin de le transpercer de dague pour que sa souffrance continue. Tant que nous partons loin de lui, nous serons libérés.
— Comme tu voudras, renonça Nafda. Je ne peux contester ton choix. Surtout après ce mensonge.
— Je n’ai menti que sur un aspect…, confessa Jizo.
— Le plus important ! Pour qui m’as-tu pris ? Une vulgaire mercenaire ? Les richesses de cette demeure ne m’intéressent pas.
— Mais vous avez constaté par vous-même combien ils étaient monstrueux !
— Si je devais pourfendre chaque citoyen indésirable de l’empire, une vie entière ne me suffirait pas. Désolée, mais je suis focalisée sur les mages, et les porteurs d’objets enchantés ne comptent pas. Je considère qu’il s’agissait là d’une entorse. Je suis d’humeur clémente, Jizo : je ne t’en tiendrai pas rigueur.
— Alors nos chemins se séparent ici ?
— Vous avez regagné votre liberté. À vous de l’exploiter judicieusement. Je vous dis adieu, en supposant que nous ne nous reverrons jamais.
— Nous sommes donc livrés à nous-mêmes…
— Ce qui est préférable à la soumission. Tu t’es montré malin, Jizo. Fourbe, même. Tu n’es pas aussi innocent que tu puisses le paraître, en témoigne le corps de ta maîtresse. Inculque cette leçon à Nwelli. C’est ainsi que vous survivrez.
Nafda s’extirpa de ce désagréable parfum de victoire. Descendre les marches et regagner l’obscurité n’occupèrent qu’une fraction de secondes en comparaison avec le temps perdu dans la maison des esclavagistes.
J’avais ce pressentiment. Cette idée refoulée. Au fond, les morts de cette nuit méritaient leur sort, mais je n’aime pas être dupée comme une débutante. Cela ne doit pas plus survenir.
Hurlements, percées et coups s’étaient dissipés au milieu de la nuit. Personne ne les avait entendus : l’isolement, vicieux piège, constituait un tombeau. Nafda appréciait l’ironie de la situation au moment de fouler le sable sous les faibles éclats nocturnes.
À peine immergée dans cet environnement qu’elle s’arrêta. Une silhouette se distingua par-delà les dunes, au sein de la pénombre. Niel m’a suivie jusqu’ici.
— Je me sens un peu surveillée, ironisa-t-elle.
— L’humour contre la déception ? fit Niel. Tu ne dois pas le considérer ainsi, Nafda.
— Ah bon ? Pourtant j’ai bien été trompée. Je me suis infiltrée dans une demeure sur la simple parole d’un esclave.
— Et qu’est-ce que ça a donné ?
— Un autre esclave tué par légitime défense. L’homme qui m’a engagée, si je puis dire, poignarde sa maîtresse grâce à ma diversion. Je blesse presque à mort le maître restant, mais la gentille petite femme dont il abusait ne souhaite pas s’abaisser à le tuer. Ils sont libres, désormais. Le reste ne m’intéresse pas. À savoir qu’aucune des victimes n’était mage.
Niel se fendit d’un applaudissement doublé d’un rire, apte à assombrir le visage déjà renfrognée de l’assassin.
— Qu’y a-t-il de si amusant ? s’irrita-t-elle.
— L’autre jour tu te lamentais d’être qualifiée de « cœur sec », rappela l’espion. Tu as prouvé le contraire aujourd’hui. Deux esclaves sont affranchis grâce à toi. Que leurs tortionnaires ne soient pas mages n’est qu’un détail, en fin de compte. Parfois il faut dévier du sentier pour mieux se diriger vers la destination.
— Trop profond pour moi… Je suis les vibrations de lame.
— Non, mais tu ne souhaites pas l’admettre. Et si tu tiens tant à poursuivre cette voie…
Joignant les bras derrière le dos, s’orientant vers l’est, Niel sembla méditer au mépris de l’assassin. Il est préférable de maintenir une bonne distance entre lui et moi.
— Les mages restants ont fui Nilaï, rapporta l’espion. Certains vers l’ouest, d’autres vers les montagnes d’Ordubie. Et une poignée vers l’est, même si cela les rapproche de la capitale. Je te suggère de commencer par ceux-là.
— Quitte à rebrousser chemin ? contesta l’assassin. Sans compter qu’Erthenori est vaste…
— Pas pour toi. Tu seras dans ton élément, autant dans la ville où tu as acquis de l’expérience. Ne te tracasse pas, je ne suis pas l’unique espion capable de te guider.
— Je ne m’inquiète pas. Car je sais que je n’échouerai plus. En revanche, pourquoi me préoccuper de cette minorité-là ? D’autant que les milices patrouillent davantage à l’est.
— Justement, ces mages prennent plus de risque, mais pas par excès d’imprudence. Ils ont des alliés insoupçonnés. Tu rattraperas les mages réfugiés à l’ouest et dans les montagnes. Disons que tu as d’autres priorités. Tu leur accordes juste le privilège de vivre un peu plus longtemps.
Elle trépignait à l’idée de s’engager dans la direction du soleil levant. Patience serait sa vertu. Désireuse d’une once de repos, elle marcha derrière Niel, le jaugeant quelque peu avant d’atteindre Nilaï. Derrière elle périclitaient les fondations d’une demeure malfaisante.
Quand la mort appelle, elle s’étend bien au-delà des espérances.
Je ne regrette plus rien.
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