Chapitre 23 : Le mage et l'assassin
HORIS
Un tumulte avait écrasé le mutisme. De la lumière s’était peinte dans l’obscurité. Des secousses avaient ébranlé la quiétude. Au milieu de ce refuge, il y avait un homme nouvellement débarqué, fort du soutien de tels alliés, loin de se douter des répercussions.
Pourtant dansait un feu à proximité. Assez ardentes pour que naquirent des gouttes de sueur. Impossible de me reposer en paix ! Pourquoi ? Horis jeta sa couverture avant de se redresser. Il réfréna un bâillement et passa outre l’engourdissement de ses membres face aux nécessités de la situation. En l’occurrence, Médis était adossée contre le mur, juste devant lui. Une flammèche au bout de son index prodiguait une chiche lueur.
— Une raison pour t’être introduite sans autorisation ? interrogea-t-il.
— L’heure est grave, Horis, prévint la mage. Il fallait que quelqu’un t’avertisse. J’étais la mieux placée pour.
— M’avertir pour quoi ?
— Ton sommeil est d’or, semblerait-il. Désolée de te l’annoncer si franchement, mais on a été attaqués. Il y a eu des morts.
Horis plaqua ses mains contre son visage encore lustré de transpiration. Refouler tressaillements et cris lui coûta bien de l’énergie, tant il devait aussi retenir ses larmes.
— Ma faute…, culpabilisa-t-il. Je vous ai mis en danger ! À force de m’exposer, à force de me jeter aveuglément sur l’ennemi, je paie mes erreurs !
— Doucement, tempéra Médis. Te morfondre ne changera pas le fait. Tôt ou tard, nous savions que ça arriverait. Nos protections avaient des faiblesses malgré nos précautions.
D’inspirations lentes à expirations hachées, Horis se ressaisit, non sans se fixer à l’éclat de la flamme. Mon unique référence dans ce flot d’incertitudes.
— Comment est-ce arrivé ? s’enquit-il.
— Un malheureux incident, avoua son alliée. L’une d’entre nous rentrait après une mission de nettoyage de fauteurs de troubles. Des chasseurs de mages classiques, pas même affiliés à la milice. Quelqu’un la suivait, ou bien attendait déjà près de notre base, et a ouvert l’entrée pour elle. L’intruse l’a égorgée avant de tuer deux autres mages. Elle était déjà en piteux état quand Bérédine et moi sommes arrivés. Khanir s’est chargée de la neutraliser.
— Alors elle est morte ?
— C’aurait été trop clément. Elle nous doit des réponses. Ce ne sont pas les méthodes de torture qui manquent pour les extraire…
— Mais qui est-elle ?
— Tu le découvriras bien assez tôt. Khanir souhaite que tu la voies de tes propres yeux. Ta perspective nous éclairera sûrement…
D’un signe Médis lui indiqua de la suivre, ce à quoi Horis se conforma nonobstant son haussement de sourcils. Quel rapport avec moi ? Pourquoi suis-je si important ? Il se garda bien de formuler pareilles questions, puisque
Au seuil de la porte se dressaient deux autres mages, le faciès ravagé par les larmes. Le premier était un homme au teint brunâtre et aux longs cheveux ivoirins malgré ses traits juvéniles, dont la carrure trapue s’accordait à l’épaisseur de sa veste bleue à rayure blanches. La deuxième portait un chemisier en tissu écarlate : de grande taille, ses cadenettes noires attachées à l’arrière soutenait son gabarit svelte tandis que ses yeux azurs la distinguaient dans la pénombre. Milak, Sembi… Ils ont l’air anéantis.
— Pashelle est morte, déplora Milak.
— Elle était notre amie, renchérit Sembi. Et pourtant elle n’a eu aucune pitié à son égard !
— Elle voulait sa vengeance sanglante ? Nous allons lui apporter. Oui, c’est un cycle sans fin, et alors ?
— Assure l’interrogatoire, Horis. Nous avons confiance en toi.
Le concerné déglutit comme les mots des mages lui pesèrent. Quelques instants d’hésitation et déjà le devoir l’appelait : Médis cheminait avec diligence, l’empêchant de se calfeutrer dans de longues réflexions. Il emboîta ses pas et laissa Sembi et Milak en arrière, lesquels les observèrent se diriger vers leurs cibles, leurs sanglots prompts à les hanter.
Promener son regard aux alentours incita Horis à se murer davantage. Réfugiés d’un jour et séditieux du lendemain, ces hommes et femmes bavardaient peu, quand ils ne demeuraient pas dans leurs propres chambres. Comment les blâmer ? Ils ne sont pas tous des guerriers. Six combattants ont péri en si peu de temps, ça ne rassure pas… La période d’accalmie est terminée. Est-ce que ce lieu constitue toujours un repaire ?
Médis s’arrêta à une porte en retrait d’un couloir adjacent, seulement après une paire de minutes.
— Entre, ordonna-t-elle. Khanir et ma sœur t’attendent.
— Tu restes dehors ? s’étonna Horis.
— Je ne suis pas une adoratrice des séances de torture. Et puis, rien ne m’oblige à les voir en permanence.
Elle n’eut guère le temps de se retourner que le jeune homme l’interpella :
— Tu te retires aussi facilement ? Aurais-tu quelque chose à cacher ?
— Ça ne te regarde pas, Horis. Maintenant… Je sais que tu nous as vus. J’assume parfaitement.
— Je… Je ne souhaitais pas t’offenser. L’important est que vous soyez tous les trois heureux dans cette relation. Parfois il faut s’affranchir des tabous de la société.
— Notre liberté est totale, personne ne nous étouffe. Mais voilà… Peu importe la nature de la relation, des problèmes surviennent toujours. Était-ce inévitable que Khanir finisse par me délaisser au profit de Bérédine ? Probablement. Qu’il ne prétende juste pas encore ressentir des sentiments amoureux.
Médis disparut alors, sans même laisser le temps à Horis de répondre. Au moins a-t-elle connu l’amour. C’est un privilège de pouvoir encore connaître ce bonheur lorsque la première priorité est de survivre. Le mage soupira au-delà des sentiments laissés en suspens. Mal lui en prit de s’y attarder, car son meneur l’attendait. Il le rejoignit après avoir fait coulisser la poignée.
Par-devers Khanir et Bérédine, au-delà d’une poussière persistante, entre des stocks de provision, l’intruse apparaissait en toute vulnérabilité. Une jeune femme attachée aux poignets et cheville sur des morceaux de troncs. Privée de tout mouvement, victimes d’une hargne constante. À peine la prisonnière cilla-t-elle au moment où Horis se positionna à hauteur de ses alliés. C’est vraiment elle ? Je devrais la haïr. Je devrais…
— Tu arrives à point nommé, reconnut Khanir. Cette meurtrière sanguinaire commence enfin à communiquer avec des mots.
— Je préfère le terme « assassin », répliqua la captive.
— Tu n’auras pas ce privilège ! Employer le sarcasme dans une telle situation, tu n’as pas honte ?
— Mon seul regret est d’avoir été trop imprudente. Dans d’autres circonstances, vous n’auriez pas survécu non plus.
— Bérédine, punis son insolence.
Une flammèche d’allure familière émergea de son index. Elle l’appliqua sur l’épaule de l’assassin durant quelques secondes. D’abord la victime se mordilla les dents pour contenir sa géhenne, mais elle ne put résister longtemps, et son hurlement subséquent arracha les tympans de Horis.
Médis disait la vérité… Le jeune homme demeura en retrait, examinant sans assurance la femme meurtrie.
— Vous avez soigné mes blessures…, gémit-elle. C’était pour mieux me persécuter ?
— Ce n’est que justice, affirma Bérédine. Les deux facettes de la magie du feu se présentent : destruction et guérison.
— Chaque aspect de la magie est à éradiquer. Ce genre de méthodes me conforte dans mes idées.
— Tu ne les garderas plus très longtemps ! menaça Khanir. Mais avant tout, qui que tu sois, il nous faut des réponses. Impossible que tu aies agi seule.
— Et pourquoi pas ? Je n’ai pas besoin d’alliés. Je suis plus efficace en solitaire.
L’assassin goûta encore à la chaleur intense, à cette âpre matérialisation de flux. De quoi inciter Horis à détourner le regard, même si le supplice raccourcit par rapport à la précédente occurrence. Je devrais me pâmer d’une telle souffrance ! Ce n’est pas le cas… Tout l’opposé de Khanir qui déployait un sourire malgré son plissage du nez.
— Toujours peu encline à balancer tes alliés ? insista-t-il. Je vais finir par croire que tu apprécies la torture.
— Je n’ai rien à perdre, répliqua la prisonnière. Vous, tout. J’ai réussi à franchir vos barrières magiques, et je ne serai pas la dernière.
— Des menaces ? Ce secret périra avec toi. La question reste à savoir quand nous t’achèverons. Pour chaque innocent que tu as tué, tu mérites des heures, voire des jours de douleur.
— Allez-y. Je trépigne d’assister aux symboles de votre frustration, de votre impuissance. Khanir Nédret, c’est bien cela ? Un noble nom, assez typique parmi mes cibles.
Bérédine s’apprêta à appliquer une flamme, toutefois Khanir la devança. Il assena un coup de poing sur la mâchoire de la captive, avant d’en infliger un autre au nez. Nafda saigna mais ricana. Qui est cette étrange femme ? Elle ne bronche malgré la violence des attaques.
— Plus d’argument, alors vous cognez ? ironisa l’assassin. Je perçois d’ici votre peur. Au fond de vous, vous savez que vous représentez une communauté en voie de disparition. La panique mène aux actes insensés. Je crains les dégâts que vous commettrez avant votre ultime soupir…
— La magie survit. En dehors des frontières de l’Empire Myrrhéen, il existe même certains pays où son utilisation est encouragée, où ses détenteurs se retrouvent aux plus hautes sphères du pouvoir ! C’est un tel idéal qu’il nous faut atteindre. D’un dirigeant à l’autre, les lois peuvent évoluer. Un retour en arrière est toujours possible. Je m’en assurerai.
— Vous ne me direz pas comment, je suppose ? Même si vous êtes bien bavard.
À poings dressés s’éteignit la lueur haineuse. Khanir et Bérédine se retirèrent sur la réplique de l’assassin pour rejoindre à Horis près de la porte. Tous s’efforcèrent d’ignorer son insistance.
— Elle est coriace, murmura Bérédine. Autant de corps que d’esprit. Allons-nous arriver à lui faire avouer quoi que ce soit ?
— Les interrogatoires sont inutiles, reconnut Khanir. Dignes de l’inquisition… Nous avons toujours pour habitude de nous débarrasser de nos ennemis sans poser des questions. Sinon ils nous déblatèrent leurs idéaux ignobles.
— Pourquoi m’avoir demandé de venir ? questionna Horis. Qu’est-ce que je peux apporter ?
— À toi de le savoir, Horis. Tes récents démêlés avec eux et ton sang neuf parmi notre ordre ont dû façonner une perspective différente.
— Eh bien… Pour être honnête, j’aimerais discuter un peu avec elle. En privé. Sans vouloir vous offenser, votre présence risque de me déstabiliser.
— Nous en avions fini avec elle… pour le moment. Si jamais tu lui soutires des informations intéressantes, fais-en nous part.
Khanir et Bérédine s’en allèrent à brûle-pourpoint, claquant sèchement la porte derrière eux. C’est mon tour, à présent. Que pourrais-je apprendre sur elle ? Horis réduisit peu à peu sa distance avec la captive. Contre la tentation de tendre sa main se présenta davantage de pondération. Il l’examinait avec intensité, la fixait de la tête aux pieds, comme happé par sa simple présence.
— Tu ne me toises pas…, fit la jeune femme. Tu as pourtant toutes les raisons de me haïr. Parce que c’est mon cas.
— Évaluer avant de juger, déclara Horis. Tes actes sont condamnables, mais j’aimerais savoir qui tu es. Un homme sage m’a appris un jour qu’il était primordial de connaître son ennemi.
Une nouvelle raillerie emplit la pièce. Après quoi l’assassin dodelina imperceptiblement, désireuse de troubler, pas même encline à fixer son interlocuteur.
— Voilà à quoi ressemble mon supplice ? dit-elle. Au milieu d’inaccessibles provisions pour que je souffre de la faim. À cela s’ajoutent les intentions étranges de l’homme que je suis venue pourchasser ?
Alors mes craintes étaient fondées. Ces morts, cette panique, ce chagrin… À cause de moi. Des tremblements menacèrent encore de l’ankyloser, mais Horis garda contrôle. Un flot de magie circulait dans ses veines : tel était sa nature, dans une maîtrise parfaite de lui-même. Ainsi, quand il s’approcha de la prisonnière, nul trait traître ne ternit son faciès.
— C’est bien moi, se targua-t-il. Horis Saiden. Je défendrai la cause des mages en tuant tous leurs opposants.
— Méthodes radicales, jaugea la prisonnière. Autant se présenter jusqu’au bout, alors. Je suis Nafda, assassin personnelle de l’impératrice. Inutile de dévoiler la liste de l’ensemble de mes victimes, cela ne suffirait pas pour t’effrayer. Il paraît même que tu es d’une témérité sans limite.
— J’avais de bonnes raisons. Et toi, pourquoi une telle haine envers les mages ?
— Car c’est la seule bonne façon de penser. L’histoire a montré combien vous êtes un danger pour chaque civilisation. Votre sacrifice est nécessaire pour la prospérité de tous.
— J’avais quinze ans quand la purge a débuté. Mes parents, de braves mages et enseignants, réputés pour leur dévotion et générosité, ont été décapités devant mes yeux. Mon frère, sympathique bien que maladroit et alcoolique, n’a pas réussi à échapper aux flammes de notre demeure. Ma petite sœur, innocente enfant, n’avait même pas commencé à apprendre la magie. Les miliciens n’ont pourtant eu aucune pitié pour elle. Et pendant ce temps, mes voisins mages périssaient sous l’incendie…
Modéré jusqu’alors, Horis refoula un grognement, puis agrippa la femme par le cou.
— Dis-moi, Nafda ! interpella-t-il. Est-ce que tous ces sacrifices étaient nécessaires pour votre plan ? Est-ce que vous voyez des êtres humains derrière votre génocide ? Je me suis exilé voici huit ans, mais de ce que j’en ai vu, je n’ai pas l’impression que l’empire se porte mieux sans mage !
— Les mages rôdent encore dans l’empire, contesta Nafda. Vous en êtes la preuve incarnée. Et même si vous n’êtes pas responsables de chaque problème de la société, vous restez une plaie à effacer. Bennenike m’a donné une mission précise, à laquelle je me consacrerai jusqu’à ma mort.
Un duel de regards s’ensuivit. Horis finit par lâcher prise tout en continuant de la dévisager. Voici ce qui survient quand on essaie de les comprendre. Ces gens-là n’écoutent que leur propre avis.
— Bornée ou fanatique ? assena-t-il. L’impératrice t’a modelée à son image. Or, je me suis juré de la tuer. En lui infligeant d’innommables souffrances, si possible.
— Tu as essayé une fois et tu as échoué, nargua Nafda. Une autre occasion ne se représentera pas de sitôt. Moi vivante, personne ne touchera à elle, et surtout pas toi.
— Je peux être très déterminé, quand je le veux. Je combats la haine et le rejet. Tu as l’air de les porter en toi depuis longtemps…
— Mon passé ne te regarde pas. Puis si tu t’imagines que j’ai choisi cette voie à cause d’une quelconque maltraitance par des mages, tu te trompes ! Je sais me mettre à la place de la souffrance d’autrui. Tu me critiques parce que j’ai occis certains de tes alliés, mais qu’en est-il des miliciens ? La plupart laissent femmes, maris, enfants, parents et amis derrière eux ! Ce ne sont pas des être maléfiques qui tuent gratuitement. Ils ont des principes, des sentiments !
— Qui donc ? Nerben Tioumen, peut-être ? Et c’est lui et sa famille qui dirigent tout ce beau monde. On a les alliés qu’on mérite, Nafda. Bien que tu prétendes agir en solitaire.
Horis s’éloigna après un demi-tour. Au moment de s’extirper de cette stagnation, cette même voix pénétra en lui, comme s’il ne pourrait jamais s’en défaire.
— Cesse de te prétendre dur, dit Nafda. Ce petit jeu ne fonctionne pas avec moi, car je constate combien tu es différent de Khanir. Tu le considères comme un modèle ? Libère-toi de son influence, sinon cela te détruira.
— Je n’écoute pas les suggestions d’une meurtrière de mage, répliqua Horis. À défaut de continuer à te battre, tu essaies de nous diviser avec les mots. C’est un échec.
— Cette histoire est loin d’être achevée. Quoi qu’il en soit, ça a été un certain plaisir de te rencontrer, Horis.
J’espère que ce n’est pas réciproque.
À son tour il claqua la porte derrière lui, sans lui adresser un signe supplémentaire. Nafda n’en méritait pas tant. Pourtant elle propageait encore ses tourments sur ses adversaires. Sitôt retourné dans le couloir que des frissons courbèrent son échine. S’imposa la silhouette de Bérédine alors que Khanir était bel et bien parti. La mage jaugeait son compagnon avec une expression sibylline.
— Tu auras essayé, dit-elle. Impossible de lui soutirer quoi que ce soit.
— Tu as tout écouté ? s’étonna Horis.
— Je n’ai pas pu m’en empêcher. Ne m’en veux pas, je suis de nature indiscrète.
— Tout comme Médis, finalement.
— Oui, même si nous avons nos différences. Je dirais bien qu’elle, Khanir et moi formons un groupe inséparable. La réalité est évidemment plus nuancée.
— Mais pourquoi tu me fais cette confidence ?
Un soupir emplit le couloir. Bérédine posa sa main sur la porte, depuis laquelle s’émit une faible vague de flux. Dans le mutisme circula des ondes de méditation imprégnant chacun d’entre eux. Bérédine s’orienta alors vers Horis d’un regard plus intense que jamais.
— Car cette assassin symbolise nos divergences, avoua-t-elle. Elle devient notre obsession.
— Alors autant la tuer vite fait bien fait, non ? proposa Horis.
— J’aimerais que ce soit aussi simple, mais hélas… Que faire de nos prisonniers ? Comment renverser la tyrannie ? Nous œuvrons depuis plusieurs années avec de maigres résultats. Aussi imprudent tu as pu paraître, tu as ravivé une flamme que je pensais éteinte. Peut-être allons-nous trouver comment détrôner l’impératrice et ses sbires.
— Je refuse d’être considéré comme quelqu’un de particulier. Je ne suis qu’un mage ordinaire. J’étais en paix toutes ces années dans un clan nomade, loin des problèmes du reste de l’empire, pendant que vous vous battiez, pendant que vous vous sacrifiez !
— Et maintenant, tu luttes avec nous. Tout ce temps, tu te préparais à ses jours. Que tu le veuilles ou non, Khanir t’a pris sous son aile. Il t’a placé dans son cercle direct, t’a dévoilé son passé dans lequel il s’immerge de trop… Puis a frappé ta parfaite opposée. Un lien semble exister entre vous deux…
— Je ne veux pas.
— Tu subis beaucoup, mais tu agis. Nous avons besoin de cette lumière. Car il y a certaines méthodes que je n’approuve pas…
Bérédine fit volte-face et abandonna Horis sans qu’il pût répondre.
Et le jeune homme gambergea au sein de la pénombre, à côté d’une salle où se matérialisaient les raisons de son combat. Une proche de Bennenike elle-même. Un esprit prêt à l’occire pour sa simple nature.
Divergence de méthodes… Peut-être que oui. Peut-être que tuer des miliciens ne suffira pas à rétablir la paix au sein de l’empire.
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