A la page cent se trouvait le dénouement d'une énigme fort importante de l'histoire.

La jeune fille abandonnée par ses parents à ses six ans et recueillie par un ogre, qui malgré son apparence était fort attachant. Ayant grandi dans un pays où l'humain n'avait pas encore frôlé de ses pieds, entouré de mers de tous les côtés, fit la rencontre à la page cent d'une semblable à deux yeux, pas comme papa ogre et ses amis qui tous n'avaient qu'un oeil. D'ailleurs souvent elle se demandait à quoi pouvait lui servir une paire d'yeux à part à la rendre différente de ses amies, et de se faire moquer d'elle à la récréation de l'école.

Quand à la page cent elle prit son panier pour aller dans les bois cueillir des mûres et des moins mûres, pour faire une tarte à l'occasion de l'anniversaire de son papa, quand elle aperçut cette créature bizarre, mais pas si bizarre quand même, lui ressemblant énormément.

Alors, elle n'était pas unique ? Et même si elle n'avait point envie de se la péter avec ses airs de princesse extraterestre, elle ne serait plus la doudoune à son papa aux deux yeux. Car modèle unique elle n'était plus ! Puis la créature avait aussi de longs cheveux d'un noir corbeau, comme elle. C'est comme si elle avait sa copie devant elle.

La jeune fille des bois s'empressa de lui tomber dans les bras, remerciant tous les esprits de la mer de l'avoir conduit jusqu'à elle.

Elle lui raconta que père et mère étaient partis pour de nouvelles terres , s'installer ailleurs faire fortune, ils avaient prit une des jumelles avec eux et avaient laissé l'autre chez sa grand-mère qui n'aurait pas supporté de rester seule.

Ils avaient promis de revenir très vite, dès qu'ils seraient installés, chercher le restant de la famille, pour vivre tous ensemble des jours paisibles.

Les années étant passées sans retour des parents à l'horizon, notre aventurière après le décès de sa grande-maman prit le large, à la recherche de sa famille.