040 - merci à toutes
Assemblée Générale des Commandeuses au Parlement Bleu, un hémicycle historique des débuts de la première vague, à Sylvania, au centre-ville. Le professeur Big Bang y trône, c’est un chef de groupe du côté des scientifiques. Dana représente l’Octogone, en bas, du côté des décideuses. Rachelle, présidente, me désigne comme vice-présidente d’honneur et provisoire, comme toutes les nouvelles arrivées importantes. Ça nous oblige à en apprendre le fonctionnement. Pour ma première apparition ici, je me suis vêtue d’un superbe tailleur gris foncé et on voit de loin ma bouche écarlate d’un rouge à lèvre voyant afin que, si je parle, on regarde mes mots. Pauline est placée non loin de moi. J’aperçois Emma Russell en pleine discussion avec Carla, la fille de Victoria. Je regarde mon parapheur et je vérifie les identités et les compétences, les élues et celles qui sont en charge de commissions. La séance commence. C’est du théâtre. Des questions sont posées. Celles qui y répondent les ont eu à l’avance. La chefferie dirige les débats mais ne donne jamais son avis pour faire croire que ça se décide entre les questionneuses et les répondantes. J’ai un dossier avec les éléments de langage de mon Ambassade. Je les révise pendant que Pauline pose sa question. Je passe devant et debout vers un pupitre, j’y pose mon dossier, je détache le micro et je fais quelques pas pour me concentrer. Quand j’approche l’outil de ma bouche, le silence se fait. D’un ton posé, grave, lent, comme un murmure amplifié je commence :
- Merci Pauline. Madame la présidente, les vices présidentes, bonjour à toutes, et à tous. J’espère ne jamais avoir à faire à vous, dans mon Ambassade, parce que si c’est le cas, c’est que votre politique, ici faite, a échoué. Mais, maintenant que j’existe, vous pouvez prendre plus de risques à proposer vos lois parce que si ça ne fonctionne pas, je suis là. Le dernier rempart avant que ça foire. Et croyez-moi, ça n’ira pas au-delà, de mon Ambassade, ça n’atteindra pas notre civilisation. Avec ce nouvel outil, vous pouvez vous lâcher. Voilà, c’est avec mes mots que je vous ai résumé la charte écrite sur cette page que je laisse sur le pupitre pour vous rappeler à vous aussi les répondantes que vous pouvez libérer votre parole, qu’elle reste concrète et pas administrative. Je ne vais pas terminer ma prise de parole avec des propos fédérateurs avant les applaudissements, non, moi, je ne suis pas au théâtre dans cet hémicycle où se sont décidées 9 guerres dont une, la quatrième, a été perdue. Oubliez le passé, l’Ambassade est votre présent qui garantit l’avenir ou plutôt, l’éternité. Ça va être long, alors soyez patientes. Merci à toutes.
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