093 - envie de vomir

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  • Greta et Énola sont inquiètes pour moi à cause de toi.
  • Vraiment ? Alors tu es la seule à me connaître telle que je suis. Je pensais qu’elles sauraient voir au-delà des mes artifices, comme Brigitte.
  • Tu dois être une très grande sorcière alors.
  • Non, c’est juste qu’elles ne me font pas confiance comme Brigitte et toi. Et elles ont raison. Dans ce que je suis, dans ce que je fais, tout est inquiétant.

Ma pauvre petite blondinette sous la couette de mon grand lit au Palace, je la lave d’affection de mon corps sur le sien avec quelques caresses invasives qui la font rire, s’oublier en moi, je la sauve d’elle-même, elle en pleure et continue son analyse entre deux sanglots :

  • Je fais du mal à tous ceux que j’aime.
  • Ça veut dire que tu ne m’aime pas.

Mon ton offusqué la fait rire et elle sèche ses larmes pour mieux me voir derrière son regard tendre, complice, privé et intime.

  • Comment tu imagines notre avenir ?
  • Si je me réfère aux saintes écritures, mieux vaut profiter du présent.
  • Tu es mon présent, Jenna.
  • On est en pleine conscience dans un instant d’éternité, Maëlle. Et en cet instant, tu es ma « Elle ». Je n’arrive pas à me concevoir sans toi.

Elle me repousse et me bouscule, étanche à tout mon baratin. Je la rattrape et elle crie sous chatouilles. J’active nos minibris et on se mélange dans les vibrations de nos pleines extases à en perdre l’esprit. À mon réveil mon monoa est enfin calme. Message de Bri : « J’ai positivé Greta et Énola. » Je vais pour me lever mais Maëlle me retient par la main. Je vois de la reconnaissance au fond de ses yeux gris.

  • Merci Jenna, Megan et toutes celles d’avant.
  • Alors c’est à moi de te remercier, tes aïeules ont sauvé les miennes, elles leur ont laissé leur Château sur Terre, aux réfugiées britanniques.
  • Elles ont bien fait. Sinon on ne se serait jamais rencontrées.
  • C’est pas la première fois qu’on se rencontre, Maëlle. Du temps où tu faisais tes sottises avec Sabine, tu passais souvent aux urgences. La première fois pour noyade, tu m’as vomis dessus. Une autre fois tu t’es mise à flotter dans les airs alors qu’on t’opérait au bloc. On a dû faire venir l’aumônière qui t’a crié dessus en latin avant que tu me revomisses dessus. Mais j’étais complètement barré aussi à l’époque, j’enchaînais les burn out depuis le lycée. Je nous préfère aujourd’hui.

Maëlle se cache le visage de honte. J’espère qu’elle a pas envie de vomir.

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