Maëlle prend confiance en elle, guérie, sans exorcisme, juste par ma présence à ses côtés, elle ne lâche plus ma main, d’humeur joviale et insouciante, sur le chemin de la définition de son identité sans moi.

• Elle incarne l’espoir de notre Humanité, sa rédemption, inclusive, miséricordieuse. Ma Foi ne s’est jamais autant exprimée depuis qu’elle n’est plus emprisonnée dans un support physique tel que la Bible révolue. Même avant, je m’en franchisais déjà avec mes Ordres plus ou moins douteux. La Foi ne s’écrit pas, elle s’éprouve. Le Vatican IV va devoir faire avec ça, ou plutôt sans la Bible, en trouvant un autre chemin pour exprimer la Foi et de la faire rayonner à travers la spiritualité intime de chacune des âmes qui erre en notre Royaume. Amen.

Le petit orgue de la Chapelle du Palace accompagne la fin de mon Office privé et réservé aux VIP de passage venus assister avec curiosité à l’événement spirituel étrange local. Je me place à la sortie pour saluer mes brebis avec qui j’échange avec chacune une petite phrase sans ralentir leur fuite vers les rues calmes et en Paix de la Capitale.

• Merci Jenna. Tout s’explique. Je commence à comprendre.
• Edwige ? C’est toi ? Tu as bien changé. C’est son lait, c’est ça ?
• Autant de questions auxquelles tu as les réponses.
• C’est la magie du sermon qui fait encore effet.
• Une homélie dans un Palace, c’est original.
• La Foi est partout, mon enfant.
• Pardonne-moi d’être venue seule mais Marie est au travail à la Mairie.
• Allez en Paix et en Amour avec Marie et Alexa. Venez en famille la prochaine fois. J’accepte ton pardon.

Je lui fais une bise sur la joue. Ça l’émoustille. Moi aussi, j’ai une montée de lait. Pour elle. Pour Edwige. Qui attend qu’on soit seules pour me suivre à la sacristie m’aider à me changer et à libérer cette poitrine qui veut la nourrir elle et à travers elle Marie et Alexa en son ventre. J’en ai des frissons quand sa bouche me gobe, je lui caresse la nuque pour la motiver à y aller plus fort afin de rattraper le rythme de nos cœurs qui battent de plus en plus vite. J’en ai des vertiges de plaisir de la nourrir de mon fluide intime, elle m’apparaît si sacrée, je me sens consacrée et consommée par toute la spiritualité qu’elle incarne. Il y a des Déesse, il y a des Reines, il y a des Sœurs mais cette petite nonnette bannie me semble bien plus importante. Elle a en elle, elle est, une ange blanche venue communier avec sa bouche qui ne sait à quel sein se vouer.