Maintenant elle vérifie à chaque fois avant de me faire un bisou et sourire de satisfaction. On gambade nues dans son jardin et elle cueille quelques fleurs qu’elle attache entre elles.

• Tu ne peux plus tricher avec moi Jenna, je vois en toi, tu es toute nue.

Et moi je me vois en elle, c’est depuis que je la vois en « Megan » que mes yeux ont changé. À travers elle, je m’aime. Et grâce à ça, je l’aime. Il en est ainsi. On ne peut pas aimer si on ne s’aime pas soi-même. Elle me chatouille pour me faire arrêter de penser et juste rire avec elle.

• Ça t’amuse de ne plus être la sorcière de notre couple, Me… Maëlle.
• On est un couple ? Où est ma bague, Je… Jenna ?

Elle me passe un collier de fleur autour de la tête et libère mes cheveux avant de le positionner pour masquer mes seins. Sous l’arbre de son jardin, elle m’embrasse, un tendre baiser innocent que je fais glisser dans son cou pour descendre sur sa poitrine que je malaxe avant de goûter à son lait floral. Je me nourris d’elle ou de moi ? Est-ce qu’elle est devenue moi ? Elle est ma fission. On se mélange au sol, un retour à la terre, je m’aime à travers elle, Maëlle. Elle m’a sevrée des Pôles et de la Sainte spirituelle, Greta, Brigitte et Énola. Même mes régulières n’avaient pas réussi ça. Désorientée je suis. Dans mon corps comme dans sa maison j’ai du mal à me repérer. Mes fonctions cognitives baissent et je me sens plus animale. Le soir on joue à des jeux simples à la lueur des bougies. Action ou vérité. Facile, vive l’inaction !

• Jenna. Avec qui ça a été le plus fort, niveau galipettes.
• Facile. Greta. Mais ça ne l’est plus. C’est avec toi maintenant. Et toi ?
• Facile. Willem. Mais ça ne l’est plus. C’est avec toi maintenant.
• J’aurais bien aimée avoir un gémeau aussi. Mais je crois savoir ce que ça fait. Je me vois en toi, je vois la Megan que j’étais. Je me retrouve, je m’accepte dans mon amour pour toi. Et toi ?
• J’ai une mère de lait maintenant. Tu m’as transformée. J’aime celle que je suis, un peu de toi en moi, je m’accepte enfin à travers mon amour pour toi. Tu vois un peu de toi en moi mais je me sens enfin moi aussi, Maëlle, libre et heureuse de t’aimer et de m’aimer en retour.

Tout ça me paraît tellement compliqué ! On se mélange et on s’aime. Point. En tout point. Peu importe. Tant qu’elle est là, que je sens sa chaleur, la douceur de sa peau, sa jouissance en moi, ma jouissance en elle. Seul le miroir nous rappelle qu’on est deux, la brune et la blonde, je suis laquelle déjà ? Je suis dans le corps de cette jolie petite brune. Et j’aime le corps de cette voluptueuse blonde. On se rappelle et on s’oublie, l’une dans l’autre.