103 - droit à l'oubli

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Je me surprends à croire que c’est à Megan que j’ai à faire, que c’est moi que j’embrasse, que j’aime, que je câline, réconciliée avec moi-même. Maëlle s’en rend bien compte et elle me demande de lâcher prise :

  • Appelle-moi Meg. Je suis toi. Et j’aime la Jenna que tu es devenue.
  • L’ancienne et la nouvelle, on s’aime à travers toi ma sorcière bien aimée. Tu as prise possession de mon passé.
  • C’est juste une illusion, je suis nulle en médecine et je ne sais pas écrire. Je ne suis que Maëlle, malheureusement.
  • Tant mieux pour toi, Megan est malheureuse. Tu n’es que Maëlle et je veux ton bonheur.

Pendant ce temps la ville au loin grouille de corps mus par des âmes en quête de leur destin. Nous, on semble être arrivées au bout de notre chemin.

  • J’y serais jamais arrivée sans toi. Désolée, depuis que je bois ton lait, j’entends tes pensées.
  • Ouais, je sais, heureusement que je n’ai rien à te cacher, vilaine sorcière.
  • Je suis pas vilaine. Mais toi, sans lire en moi, comment tu peux me faire confiance ?
  • Je ne peux pas, Maëlle. Mais c’est pas grave parce que je n’ai pas besoin de ta confiance tant que j’ai ton amour.
  • On est complètement cinglées Jenna. On fait une belle paire.
  • On peut se le permettre, on est plus aux affaires.

On se sent libres, plus que ça même. Sans contraintes, d’aucune sorte. Et on n’est pas seulement attachées l’une à l’autre. On est la même entité. J’ai encore des absences, des oublis, mais je m’en fiche. Pas grave.

  • Demande-moi Jenna. Je peux te raconter, être ta mémoire.
  • Comment on s’est rencontrées toi et moi, ça a commencé comment ?
  • Au Palace. J’y traînais souvent. On s’est rencontrées au bar. Tu as tout de suite eu pitié de moi. D’habitude, j’inspire plutôt la peur. Ça a tout changé. Du coup, j’ai eu pitié de moi aussi et j’ai eu besoin de toi, de ton affection en échange de ma dévotion.

Oui, ça me revient vaguement. Elle était une menace que j’ai su naturellement apprivoiser, sans mode opératoire ni arrière pensée, juste par instinct je crois, j’espère. Mais je préfère sa version et je l’embrasse pour goûter à nouveau à sa dévotion. Je devrais tout consigner, tout écrire pour ne pas oublier. Mais j’accepte ce devoir, ce droit à l’oubli.

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