107 - la moyenne mort

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J’ai dû ressortir mon Monolithe A du coffre pour la contacter. Elle me reçoit chez elle, dans le centre-ville, la maison immeuble donne sur deux rues, elle est collée à un petit entrepôt pour les livraison locales.

  • Patrice est à la Messe, les enfants sont à l’école, on est seules.
  • Explique-moi ce que tu fais avec la nourriture.
  • Je ne pensais pas que ça allait être aussi efficace car on ne mange pas toutes régulièrement. Toi, si. Et la différence, c’est que tu es devenue primaire. Les effets ne sont pas les mêmes, ils sont décuplés. Tu les as même rendus contagieux avec ton lait. Les aliments sont programmés pour développer l’amour, une modification génétique, un effet magique.
  • Si tu arrêtes tout, qu’est ce qui se passe ?
  • Moins d’amour, plus de haine. Des conflits. Plus de travail pour l’Ambassade, plus de lois votées au Parlement. Tu veux que j’arrête ?
  • Je ne veux rien. Je ne peux rien. Je n’ai pas autorité sur ça. Je n’ai pas autorité sur toi. Au contraire, je trouve ça plutôt bien. Il faut promouvoir la cuisine, les repas, plusieurs fois par jour. Et dormir aussi, plusieurs fois par jour. Et pour bien dormir, il faut bien…

Elle est déjà sur moi à m’ouvrir le chemisier pour goûter à mon lait qui concentre tout le pouvoir d’amour qu’elle tente de propager à l’Humanité. Je ne suis plus sûre de mes souvenirs mais je crois que ce n’est pas la première fois qu’on croise nos intimités. Peu importe, seul le moment présent compte. Elle me chevauche pour frotter son entre cuisse sur mon ventre. Sa poitrine goutte sur la mienne dans les soubresauts de ses assauts accompagnés de gémissements d’encouragements au plaisir. Elle respire fort, elle est toute rouge, animale, elle a l’air de souffrir, elle me prends les mains et les guides en elle, je l’aide comme je peux jusqu’à ce qu’elle s’écroule sur moi en arrêtant de respirer, toute vibrante et ruisselante. Je la retourne pour souffler dans sa bouche et gonfler sa poitrine, elle rouvre les yeux pour tousser et revenir à la vie.

  • Jenna, tu me promets de garder le secret ?
  • Le secret de quoi ? J’ai déjà oublié. Effet secondaire d’être primaire. Qu’est qui t’arrive, Aurélie, j’ai dû te réanimer.
  • Ça fait du bien de mourir de temps en temps. On en revient à chaque fois grandie, meilleure, et j’ai maintenant ton visage comme le premier du reste de ma vie, comme un bébé voit sa mère, de lait. Ça ne marche pas avec toutes. Tu es ma septième et dernière naissance de jouissance absolue. Après la petite et avant la grande, dans l’éternité, c’est la moyenne mort.

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