Fanny se caresse les seins, et sent le relief des broderies sur sa poitrine…elle ramasse la cravate…et reconnait…oui, la cravate en soie bleue encre qu’elle avait dénouée ce jour-là…

Grégoire prétexte toujours un déplacement professionnel pour pouvoir s’absenter jusqu’à Bordeaux. Et la tenue sérieuse est de rigueur.

Quand ils étaient arrivés dans la chambre, Fanny s’était jetée sur lui, en le tirant par la cravate. Sauvagement elle avait posé ses lèvres sur les siennes, pour retrouver son goût et sa douceur qui lui avaient tant manqués. Grégoire n’était pas surpris, et avait répondu à ce baiser fougueux. Il avait mis sa main dans les cheveux de sa protégée, et avait entrelacé ses doigts à ses mèches. Il adorait ses longs cheveux châtains, et elle adorait qu’il les lui touche.

Leurs retrouvailles étaient brûlantes, envoutantes. Un contact de plusieurs minutes, à se toucher, se respirer, comme pour y croire, être sûr d’être passé du trop long virtuel au réel tant attendu. Fanny ne voulait pas se détacher de lui, elle se pressait contre lui, voulait lui montrer à quel point elle était amoureuse, à quel point elle le voulait en elle.

Il avait fini par détacher sa cravate, pour la lui passer autour du cou et l’attirer de plus belle vers lui. Leurs langues annonçaient les prémices d’un désir incandescent, elles caressaient l’autre, goutaient, tournaient, tandis que leurs mains empruntaient le chemin de leur intimité.

Mais en partant…ils avaient ramassé leurs vêtements, en prenant soin de laisser dans la poubelle…

Elle est sortie de sa réflexion par la voix.

- Alors, tu te fais plaisir en te voyant ? intéressant.

Fanny trouve le courage de parler.

- Qui êtes vous ?
- Qui je suis ? A ton avis ma belle… qui je suis…
- S’il vous plait expliquez-moi, je suis désolée pour…
- Tu n’es désolée de rien du tout. Tu es une salope, tu baises avec un homme marié, tu trompes ton mari.
- Pourquoi suis-je ici ?
- Pour payer, je te l’ai dit. Grégoire c’est…il aurait dû…

La voix change et se radoucit. Fanny hésite entre sauter à la gorge de son ravisseur et tenter d’établir un dialogue.

- Comment avez-vous eu ces vidéos ? et les vêtements ? la nuisette ? la cravate ?
- Facile pour moi, vous êtes tellement naïfs, vous pensiez sincèrement que je n’avais pas compris ?
- Compris quoi, qui êtes-vous dites le moi
- Je vais te le dire, de toute façon je ne peux pas te garder ici éternellement.

Le projecteur se met à pivoter légèrement, et dévoile une silhouette. Grande, élancée, cheveux longs. C’est une femme. Fanny redouble de panique… Et si c’était…