Chapitre 4
Julia :
« Tu peux m'appeler rouquine… » Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Ça y est… Il y a un nouveau mec qui bosse avec toi et tu perds la tête dès les premières secondes… Il a dû me trouver complètement dingue. J'ai vraiment un don pour tout gâcher, c'est fou... Enfin, bon, ce n'est pas si grave. Ce n'est qu'un collègue après tout, et si ça se trouve, il ne sera pas là très longtemps. J'avais entendu dire que la patronne prendrait le premier venu, car plus personne ne voulait postuler ici. C'est étrange tout de même. C'est une boutique respectable et très en vogue, on dit même dans les magazines que c'est une véritable chance, ainsi qu’une expérience unique d'être embauché ici. Cet Olivier a eu énormément de chance, elle devait être sacrément désespérée. Malgré tout, il se débrouille assez bien, espérant que cela perdure. Je prie juste pour qu'on ne m'ait pas mis un de ces boulets prétentieux ou autres… Car si on me remet une autre Clara dans les pâtes, je démissionne. Il est hors de question que je travaille à nouveau avec une personne qui croit tout savoir, sait mieux que tout le monde et qui dit « Ils croivent » ou « si j'aurais ». C'était une véritable insulte pour la littéraire qui sommeille en moi. Mes oreilles saignent encore aujourd’hui.
Je n’habitais pas très loin de la boutique, mais j’aimais prendre mon temps et passer par le quartier pittoresque, flânant le long des ruelles étroites bordées de vitrines charmantes et de cafés accueillants. Chaque coin de rue semblait révéler une nouvelle découverte, transformant le simple trajet en une aventure quotidienne.
Enfin rentrée. Mon appartement est minuscule et pourtant, c'est le plus cher des plus petits logis qu'on puisse obtenir à Paris… Mais au moins, j'ai une baignoire. La salle de bain est affreusement étroite, mais je n'aurais pas tenu sans cette baignoire. C'est mon refuge dans les moments difficiles. L'eau chaude enveloppe mon corps fatigué, apaisant chaque tension comme une caresse bienveillante. Les contours étroits de ma salle de bain disparaissent, laissant place à un havre de paix. Ce sanctuaire intime où les soucis se dissolvent dans les remous apaisants, un moment rien qu'à moi, loin des pressions extérieures. Il faut aussi dire que les pizzas et les sushis sont également de très appétissants refuges que j'aime énormément. Mais quand je me glisse dans l'eau chaude, c'est comme si, ne serait-ce que pour un instant, je pouvais me suffire à moi-même, m'offrant le luxe rare de l'auto-apaisement.
Annotations