Chapitre 16
Je rêve que mon nom sorte enfin de tes lèvres.
Après un weekend entier à cogiter sans arrêt et à refaire le monde avec des “si”, il était enfin l'heure d'aller chercher Julia. J'enfilais ma tenue de motard avec hâte, puis attrapa un sac à dos avec quelques affaires à l'intérieur. N'oubliant pas de prendre le deuxième casque pour Julia. Je lui ai envoyé un bref message pour la prévenir que je la chercherai à moto, histoire d'éviter qu'elle porte une jupe ou des chaussures ouvertes ; on ne sait jamais ce qu'il pourrait se passer. Sur la route, je sentis au fond de moi cette fameuse sensation de vie me manquait tant, même si elle fut éphémère. L'arrivée chez Julia se fit sans encombre, j'arrivai donc comme promis à 20 heures devant chez elle. Je retira mon casque pour lui faire la bise et lui remit celui que j'avais pris pour elle. Sa veste en simili-cuir ajoutait une touche de mystère et d'audace à son allure. Elle semblait revêtir le rôle de la femme fatale avec aisance. Cette fois-ci ensemble sur la moto, je sentis ses bras autour de moi, et j'avoue qu'à cet instant précis, je me permis d'accélérer pour qu'elle me serre d’autant plus fort. Le temps de trajet était beaucoup plus long que le premier, il fallait compter au minimum une heure pour pouvoir arriver à notre destination. Cette heure à sentir Julia dans mon dos me faisait le plus grand bien, elle me faisait ressentir des sensations fortes que je ne pensais pouvoir ressentir. Quand nous fûmes enfin arrivés à notre destination, nous descendîmes de l'engin. Je sortis la couverture que j'avais glissée au fond de mon sac, tandis que le regard rayonnant de Julia se posait sur moi avec un sourire qui semblait illuminer toute la pièce. C'était comme si, pour la première fois depuis des années, je me sentais véritablement aimé.
-Je ne savais pas que tu avais une moto, la tenue te va super bien d’ailleurs.
-Je l'ai depuis des années. Je me souviens de m'être serré la ceinture durant un long moment pour l'avoir. C’était peut-être un mauvais choix, car peu de temps après avoir réussi à me la payer, j’ai dû rembourser moi-même mes études, cela a été très longtemps une grande source de stress pour moi. Mais maintenant tout va bien, et puis j'ai une jolie jeune femme à mes côtés, donc tout ne peut qu'aller pour le mieux.
Elle se mit à ricaner et se rapprocha doucement de moi. Au début, j'anticipais un baiser, mais au lieu de cela, nous nous retrouvâmes allongés côte à côte, les yeux rivés vers le ciel étoilé, perdus dans la contemplation sans prononcer ne serait-ce qu’un seul mot. Le ciel nocturne était d'une splendeur à couper le souffle, bien que je ne pouvais m'empêcher de trouver Julia encore plus captivante., Ses beaux cheveux roux sentaient la noix de coco, une odeur qui me faisait perdre la tête et me donnait envie de me réveiller à ses côté chaque matins.
-C'est vrai que les étoiles sont magnifiques ici, cela me rappelle mon enfance avec mes grands-parents, lorsqu'on regardait tous les soirs le ciel étoilé dans le jardin de mes grands-parents.
-Tu étais proche d'eux ?
-Ce sont eux qui m'ont élevé. Je n'ai pas grandi auprès de mes vrai parents, mon père est mort bien avant ma naissance, il n’a pas supporté la responsabilité de devenir père, c’est ce que ma mère m’avait toujours raconté… Et en ce qui la concerne, elle est morte elle aussi il y a quelques années de ça. Elle aurait certainement pu vivre bien plus longtemps sans ses addictions. Elle aurait au moins pu les combattre pour moi. C'est pour ça que j'ai toujours considéré mes grands-parents comme mes véritables parents, mais eux aussi m'ont quitté il y a peu. Ils étaient déjà âgés à ma naissance, donc c'était sûr que je ne passerais pas tout le temps que j'aurais voulu avec eux. J'aime à penser qu'ils sont toujours près de moi quand je regarde les étoiles le soir. Ils seront toujours avec moi, quoi qu’il arrive.
-Je suis vraiment désolée pour toi, mais comment ça ton père n’a pas supporté ses responsabilité ?
-Il se serait suicidé en apprenant que ma mère était enceinte, d’après mon grand père ses problèmes on commencé à cette même période. Difficile de ne pas se sentir responsable…
-je n'en savais rien, et dire que j'ose me plaindre sans cesse de ma famille dès que j'en ai l'occasion… Mais sache que tu n’est aucunement responsable de ce qui est arrivé à tes parents.
-Tu ne pouvais pas savoir, ne t'inquiète pas c’est du passé. Tu veux bien me dire comment est ta famille ?
-J'ai une sœur qui s'appelle Emy, et qui est restée chez nos parents pour pouvoir continuer ses études en ingénierie, du moins c’est ce qui était prévu avant mon départ. Mes parents et moi-même nous sommes souvent disputés sur le fait que je ne voulais pas rester à la maison et avoir un parcours plus commun mais aussi plus sûr, comme ma petite sœur. Pendant longtemps, ils pensaient que je n'arriverai pas à subvenir à mes besoins et à payer mes études. Il est vrai que j'ai fait le con en achetant cette moto, d'ailleurs, il est hors de question que je leur dise un jour, ça ne ferait qu'envenimer la situation. Finalement, j'ai réussi, j'ai bossé à côté, j'ai vendu aussi quelques créations de temps en temps, lorsque je le pouvais. Ce qui m'a grandement aidé à rejoindre une mini-entreprise de couture. Je mangeais des pâtes et rien que des pâtes à chaque repas, mais j'ai réussi, et encore aujourd'hui, mes parents pensent que la mode n'est pas un métier sûr, ils me disaient sans cesse que j'aurais dû suivre la voie de ma sœur, que c’était plus sage.
– Ils s'inquiètent tout simplement pour toi. Ça peut paraître bizarre, mais j'aimerais bien aussi que quelqu'un s'inquiète un peu pour moi, tu sais.
– Je peux être cette personne, si tu le souhaites.
Elle me regarda les yeux grands ouverts comme si elle était choquée ou plutôt étonné, se rapprocha encore plus de moi et m'embrassa tendrement sous le ciel étoilé. Plus ses lèvres caressaient les miennes, plus mon excitation grandissait. Julia le remarqua rapidement et en profita pour glisser sa main lentement le long de mon corps jusqu'à arriver à l'endroit où je mourais d'envie qu'elle s’y aventure. Le monde autour de nous semblait s'effacer, ne laissant place qu'à notre connexion intime. Rien d'autre ne comptait que Julia, et je voulais lui faire ressentir toute l'intensité de mon amour. Je commençai à embrasser tendrement sa poitrine, laissant mes lèvres explorer chaque centimètre de sa peau avec une passion dévorante. Chaque descente provoquait un léger gémissement de plaisir, m'encourageant à poursuivre avec encore plus de fougue. Sous la pression de nos désirs brûlants, je sentis le moment propice approcher, et je me laissai emporter par l'urgence de la passion. Nos mouvements s'accordaient parfaitement. Quand elle prit les rênes, je me laissai guider par ses désirs, suivant le rythme de ses envies avec ardeur et dévotion. Les gémissements qui s'échappaient de ses lèvres étaient une douce musique à mes oreilles. Finalement, alors que nos corps se mouvaient dans une danse envoûtante, je sentis que le moment de l'extase approchait. Je pris les commandes une dernière fois, donnant le meilleur de moi même, avant de l’embrasser une dernière fois, lui faisant alors ressentir tout l’amour que j’éprouvais pour elle.
Je me coucha à ses côtés admirant son visage, lui caressai tendrement les cheveux et lui dis :
-Je t'aime, Julia.
-Moi aussi, je t'aime, Olivier.
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