Chapitre 26

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Il était temps…

La journée passait à une vitesse record, j'avais l'impression que nous avancions beaucoup plus vite que sur le projet précédent. Ce qui n'était pas du tout une mauvaise chose, au contraire, c'était une excellente nouvelle. J'avais hâte d’être le jour J et je savais que Julia aussi, mais j'avais surtout peur, peur de ne pas finir à temps, peur que ça ne plaise pas à Mme Alice et qu'il faille tout recommencer, et que rien ne se passe comme prévu. Je savais que je ne devais pas me prendre la tête pour ça et qu'il y avait des choses bien plus importantes auxquelles je devais consacrer mon attention, comme ma relation avec Julia. C'était juste plus fort que moi, j'avais toujours besoin de me torturer l'esprit. Mais je commençais à avoir l'habitude et à savoir quoi faire dans ce genre de situation : écouter ma musique, et dans ce cas Wolves de Missio, que je trouvais particulièrement délivrante et surtout très puissante. Je ne sais pas comment l'expliquer, j'écoutais cette chanson et j'oubliais tous mes problèmes, ainsi que mon stress. Il n'y avait pas que cette musique qui avait cet effet sur moi, il y avait aussi tous les regards complices que Julia et moi échangions à longueur de journée, ou bien, lorsqu’elle me prenait dans ses bras. Je savais que dans notre société, un homme doit être beau, grand, fort et tout ce qui allait avec, autrement dit, le gros cliché. Pourtant, je ressentais le besoin de tendresse, d'être rassuré moi aussi en me serrant dans ses bras de temps à autre. Julia comblait parfaitement ce manque, ça va sans dire, ses câlins étaient réparateurs. Je savais que cela faisait peu de temps que nous étions ensemble, si peu, mais j'espérais réellement qu'il n'y aurait pas de fin à tout ça. Je plaçais sûrement une grande espérance en Julia, même si elle ne le savait sans doute pas, c'était juste plus fort que moi. Il y avait vraiment quelque chose qui m'attirait chez cette femme, qui me permettait de me dire que c'était la bonne, elle et personne d'autre. Et il est vrai que j'attendais de Julia qu'elle me sauve. On pourrait bien se demander de qui aurais-je bien besoin pour être protégé ? J'avais terriblement peur de moi-même. Il était rare qu'une journée s'écoule sans que je me demande ce que je faisais ici. Ou bien, si j’étais fait pour vivre dans ce monde ? Mais quand j'étais avec elle, j'oubliais toutes ces questions. Elle me permettait de vivre, d'avoir goût à la vie. Je savais que je pouvais lui faire confiance et qu'elle pouvait faire de même. Je l'aimais et il était hors de question de lui faire du mal.

-Coucou, tout va bien ? Tu as l'air ailleurs.

-Oui, ça va. Je réfléchissais juste..

En réalité j’étais en train de repenser à ma sœur, il serait temps que je leur rende visite. Mais je n’étais pas prêt à lui dire ou même à lui envoyer un message.

-Et à quoi ? C’est toujours aussi long lorsque ça t’arrive ?

-Je ne sais pas vraiment. Ça arrive assez régulièrement, mais combien de temps exactement, je ne saurais te dire. Excuse-moi, je vais me concentrer sur ce que nous étions en train de faire.

-Ne t'inquiète pas, tu veux me confier tes pensées ? Je peux peut-être t'aider, ça n'avait pas trop l'air d'aller.

-Je sais que beaucoup de personnes pensent que je fais la tête, mais je suis juste entièrement concentré sur mes réflexions dans ces moments-là. Donc ne t'inquiète pas, je vais bien.

Julia n'a pas réagi davantage et est retournée à ses occupations. Il semble qu'elle était simplement désemparée face à ces paroles et ne savait pas quoi répondre.

Je devais peut-être confier à Julia ce qu’il me tracassait, mais j’avais besoin de réfléchir sur ce que j’allais faire. Ma soeur me manque, ma mère également et mon père… Ça reste mon père… Je devrais sans doute profiter du weekend pour passer, seulement en coup de vent. Je ne resterais pas longtemps. Ou peut-être que si… Je n’en savais rien, est ce que j’avais le droit de débarquer comme ça chez eux à l’improviste, dans la maison que j'avais abandonnée il y a plus de huit ans ? Je devrais écrire à Emy, elle m’avait dit comment elle s'appelait sur snap. Je ne m’en souvenais plus mais sortis mon téléphone pour parcourir les différents profils d’amis dont j’avais accepté la demande d’amis.

-Olivier, on travaille là… tu veux bien ranger ton portable ?

-Oui, désolée…

Sa réflexion me dérangea mais je comprenais parfaitement, ce n’était pas parce que nous étions ensemble que je ne devais plus être professionnelle lorsque nous étions à la boutique.

-Tu veux bien me dire ce qui ne va pas s’il te plait ? Je sens que tu n’es pas bien.

-Je te le dirai plus tard.

-Je m'inquiète pour toi Olivier. Tu ne m’as jamais paru aussi étrange. Est-ce que tu voudrais qu’on aille faire un tour après le boulot pour te changer les idées ?

-Pas ce soir Julia, je risque d’être pas mal occupé, mais on se fera ça plus tard promis.

Pardonne-moi Julia, ce n’est pas contre toi, mais je devais entièrement me concentrer sur ce qui allait se dérouler…

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