Chapitre 31

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Je m’étais rendu compte bien trop tard que ces souvenirs étaient précieux.

Je restai figé sur place, incapable de comprendre ce que je voyais. La maison où j'avais grandi, celle où tant de souvenirs étaient enfouis, n'était plus qu'un tas de décombres fumants. Mon cœur se serra dans ma poitrine, une vague de panique m'envahit. Qu'était-il arrivé ? Pourquoi la maison était-elle détruite ?

Je me précipitai vers les ruines, ignorant les avertissements de sécurité. Des morceaux de bois brûlés jonchaient le sol, et l'odeur âcre de la fumée imprégnait l'air. Je cherchais frénétiquement des indices, des traces de ce qui avait pu se passer. Le feu n’avait rien épargné. Il ne restait que des souvenirs carbonisés, des fragments de ce qui avait été une maison chaleureuse et accueillante. Mes pensées étaient un tourbillon de confusion et de douleur. Je fermai les yeux un instant, inspirant profondément pour calmer les battements frénétiques de mon cœur. J'avais survécu à tant de tempêtes dans ma vie, et je survivrais à celle-ci aussi. Avec chaque défi surgissait une chance de se réinventer, de devenir plus fort. C’était sans doute pour cela qu’Emy était venue me voir et moi comme un idiot je l’ai repoussé en disant que je ne voulais plus rien savoir sur papa. J’étais le plus gros des imbéciles qui pouvait exister. Pourquoi je ne lui avais pas dit que je viendrais, pourquoi j’ai continué de la repousser malgré notre complicité. Elle m’avait prévenue que nos parents n’allaient pas bien, elle était venue exprès pour parler et moi avec mon égo démesuré je n’ai pas voulu l’écouter. Je fermais les yeux et pris une grande respiration. Cette maison était bien plus qu'un simple bâtiment en pierre et en bois. C'était le témoin silencieux de toutes les joies et les peines de ma famille. Chaque pièce portait les échos de nos rires, de nos disputes, de nos moments de tendresse. Maintenant, tout cela semblait s'être évaporé dans les flammes destructrices.

Une voix me sortit de mes pensées tourmentées. C'était celle d'un pompier qui s'approchait avec précaution.

-Vous ne devriez pas être ici, c'est dangereux, dit-il d'une voix grave.

L’homme en question portait son uniforme qui lui, contrairement à moi, diminuerait la gravité des blessures si quelque chose devait nous arriver. J’étais forcé de lever la tête si je voulais le regarder dans les yeux. Sous son équipement, on devinait la musculature puissante d'un homme habitué à porter le poids des responsabilités. Ce héros sans cape était sans doute l’exemple à suivre ainsi que la preuve que la réussite ne se mesure pas à la couleur de peau pour les personnes mal intentionnées.

Je le regardai, les yeux emplis d'une détresse indicible.

-C'était la maison de mes parents, murmurai-je, incapable de dissimuler l'émotion qui m'envahissait.

Je n’avais pas encore réalisé ce qu’il s’était réellement produit jusqu’à ce que je prononce ces mots. La maison avait brûlé, ce n’était ni un rêve, ni un farce, c’était la triste réalité.

-Je suis désolé pour votre perte. Nous devons encore sécuriser les lieux. Même si cela fait plusieurs semaines que cet incident est arrivé, une poutre peut toujours vous tomber dessus. Ne prenez pas ce risque monsieur. Rentrez chez vous.

-Je ne peux pas, dis-je à mi-mots.

Soudain une question me traversa l’esprit : Est ce que mes parents sont blessés ? Emy avait essayé de me dire comment allaient nos parents mais je ne voulais rien entendre…

-Mes parents ! dis-je tout en écarquillant les yeux, essayant de scruter chaques réactions du pompier, chaque tics faciale.

-Vont parents vont bien, rassurez-vous. Malheureusement le chien de votre famille n’a pas survécu. Il n’a pas été consumé par les flammes, mais les fumées ont eu raison de lui. Je suis navré de vous l’apprendre.

-Un chien ? Je ne savais même pas qu’ils avaient un chien.

Je réalisais que je ne connaissais rien d’eux, j’avais manqué tellement de choses. A cet instant précis je ne rêvais que d’une seule chose, revenir avant mon départ et reprendre là où nous nous étions arrêté, quitte à ce que je ne travaille jamais dans la mode.

-Bon, qu’est-ce que je peux faire pour que vous partiez d’ici ?

-Je dois retourner à Paris, dis-je soudainement.

Le pompier hocha la tête.

-D'accord, je vais vous aider à trouver un moyen de transport sûr. Mais promettez-moi de ne pas revenir ici avant que nous ayons terminé nos opérations.

Je lui fis la promesse et nous nous éloignons des décombres de ce qui était avant mon foyer.

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