Chapitre 32

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Chapitre 32 :

Comment sortir cette image de mon esprit ?

Cet homme avait pris de son précieux temps pour m'aider à retourner à Paris. Heureusement qu'il était là, me suis-je dit à plusieurs reprises. Comment aurais-je fait pour rentrer autrement ? J'aurais pu prendre un taxi ou autre moyen de transport, mais ce sont finalement deux policiers qui m'ont accompagné jusqu'à Strasbourg. C’était étrange de me retrouver dans une voiture de police, j’avais cette impression d’avoir fait quelque chose de mal, mais leur calme et leur professionnalisme m’ont rapidement rassuré. Pendant le trajet, le silence régnait, seul le vrombissement du moteur ainsi que le doux son des clignotants se faisait entendre.

Arrivés à Strasbourg, je les ai remerciés avec sincérité pour leur aide précieuse. J’étais tout de même assez gêné, il est vrai qu'on ne me dépose pas tous les jours devant la gare avec un véhicule de police. En descendant de la voiture de police, j'ai senti les regards curieux des passants se poser sur nous. La scène devait sûrement paraître inhabituelle, voire intrigante, pourtant nous étions à Strasbourg, tout de même. Mais au lieu de me laisser submerger par l'embarras, j'ai choisi de les remercier une fois de plus. Alors que je m’éloignais, j’oubliais plus à chaque pas, la raison de mon départ. J’aurais dû leur rendre visite il y a de ça des années, ce n’est pas aujourd’hui que j’arriverais à recoller les morceaux. J’ai envie de voir jusqu’où je peux aller avec Julia, je veux prendre soin de la relation que j’ai avec elle. Pour la première fois de ma vie, j’ai la sensation de prendre les choses en mains et le fait que je n’ai pu voir mes parents me fait réaliser que ce n’est pas plus mal. Je devrais voir davantage Emy, elle préparera mentalement mes parents à ma venue. Et qu’est-ce que ça m’avait fait du bien de la voir, elle m’avait terriblement manqué, à un point que je l’avais même oublié. Je pourrais même la présenter à Julia un jour. Je suis persuadé qu’elles s’entendraient à merveille. Cette idée me réchauffa le cœur tandis que j’attendais mon TGV sur le quai.

Et dire que j’ai perdu quasiment une journée entière et plus de 350 euros. Je ne pouvais que m’en prendre à moi-même en attendant de pouvoir embarquer dans mon train, je décida d’envoyer un snap à Emy, la renommant au passage : Sœurette.

-Salut, tu vas bien ?

-Ca va et toi ? Je suis surprise que tu m'écrive. Tu es mourrant ?

-Mais non, il ne manquerait plus que ça XD.

-XD c'est pour les vieux, tu le sais au moins ? Rassure moi...

-Bah merci, ce n'est pas très gentil. SNIF...

-SNIF aussi c'est pour les vieux.

-Bon tu as fini ?!

-NON ! XD

-Tu l'utilise aussi !

-J'ai jamais dis que j'étais jeune ahah !

-Je me demandais si tu voulais qu'on passe plus de temps ensemble prochainement.

-Bien sûre !

-J'aimerais rattraper le temps perdu...

-Je ne savais aps que tu regrettais d'avoir quitté la maison.

-Je regrette pas d'être parti, mais de vous avoir perdu...

-Moooow que c'est mignon ! Mon frère est un sentimental ! En tout cas ce weekend je peux pas, mais le prochain, pourquoi pas.

-Alors on se vera le weekend prochain, bisous soeurette.

-Bisous le sentimental !

Ses taquineries m'avaient tellement manqué. Elle m’énervait, mais qu’est-ce que je l’aimais. C’était ma petite sœur après tout.

Le temps commença à me sembler, jusqu’au moment où je vis sur le panneau d’affichage : 10 min de retard…

Je m’installa donc sur un banc, attendant sagement l'arrivée du train qui me permettrait d’enfin voir ma bien aimée. J’aimais tous ces surnoms que je lui avais donnés dans ma tête. Je ne voulais pas me l’approprier, mais me dire que c’était celle que j’aimais me rendais plus qu'heureux

Le temps semblait s'étirer lentement alors que je me perdais dans mes pensées, imaginant déjà le sourire radieux de Julia lorsque nous nous retrouverions enfin. Et puis, soudain, j'entendis le doux sifflement annonçant l'arrivée du train. Je me levais et avançais vers les portes ouvertes du TGV évacuant le reste des passagers qui eux, contrairement à moi, étaient arrivés à leur destination. Il me fallait attendre encore un peu avant de pouvoir revoir le doux visage de Julia.

Enfin à bord je m’installais et essayais tant bien que mal de fermer les yeux. Essayant de faire passer le trajet plus rapidement, mais chaque fois que mes paupières étaient

closes je revoyais mon ancienne maison se faire consumer par les flammes.

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