Mon Valentin. Il s’ébroue en moi. Je sens des couleurs chaudes nous tournoyer autour. Le dernier homme de ma Terre, il est à moi, il est en moi et je viens de trouver le prénom de notre bébé, mon premier garçon, je lui crie :

• Adam !
• C’est pas déjà pris ?
• Oui, tu as raison, et puis je voudrais un prénom en rapport avec toi, le dernier garçon terrien avant l’Apocalypse.
• Tu viens de le trouver. L’Apocalypse selon Saint Jean dans la B2.
• Mais bien-sûr, c’est logique. Jean fils de Valentin et Greta. Vas-y, continue, ne t’arrête pas, et baptise le fond de mon ventre de ta semence sacrée sur notre petit Jean.

Et je gémis, je crie pour l’encourager. Il cogne en moi si fort que l’air est expulsé de mes poumons et j’entends Mona-Lisa qui pleure, on l’a réveillée, il s’arrête net et s’écroule dans un râle. Je le repousse sur le côté, j’enfile une robe de chambre et je vais voir Mona. Je sens couler le long de ma cuisse. Ce n’est pas du sang. C’est du jus de Valentin. J’en prends un peu sur mon doigt et je l’applique sur la bouche de Mona que j’embrasse pour lui faire goûter avec ma langue. Elle se calme tout de suite et je peux lui présenter mon sein. Mona se nourrit de mon cocktail sacré. Et je la berce en lui murmurant :

• Je suis Greta, je suis ta maman. J’ai en moi un autre bébé, ton demi-frère, Jean. Il faudra veiller sur lui. Il va vous guider.

Je la sens aspirer mon fluide. Valentin nous rejoint. Il vient nous faire des câlins. Il en veut encore. Je lui présente mon autre sein. Me voilà connectée à trois autres âmes en même temps. Et je ferme les yeux quand je sens sa main entre mes cuisses. Et je repense à conférence de Big. Je suis là dans mon rôle, à encore procréer pour que l’Humanité aille de planète en planète, toujours en mouvement, pour se propager. Je me sens à l’origine de tout ça, j’en ai amené le plus possible avec moi ici, grâce à Alice mais surtout grâce aux responsables de la mission G-2003 et G-2015. À ce propos, elle en est où Dana avec ma Béa ? Mais je perds le fil, je me contracte, ses doigts sont en moi. Ils ressortent doucement. Et sa bouche se détache de mon sein pour aller me détendre plus en bas. Et j’ouvre les yeux sur mon Valentin, j’écarte les cuisses pour lui laisser le passage et répondre favorablement à son invitation. À nous quatre, nous sommes une formule magique. Ça y est, je sens que je suis arrivée à la fin de ma mission, je suis prête, je peux aller l'affronter maintenant.