010 - La petite mort
Il me fait rire, il me laboure comme si c’était la première fois, ou la dernière ? Ses ardeurs se vident en moi et il ressort. Il reste tout près. Il ne s’endort pas. Il me caresse le visage et me regarde amoureusement.
- Qu’est ce que j’ai de plus qu’elle ?
- Tu es une terrienne.
- Qu’est ce que j’ai de moins qu’elle ?
- Un destin de Reine.
- Je sens aussi qu’elle est plus forte que moi, dans l’Invisible. Spencer, elle sait. Pour nous. Et elle te laisse jouer. Elle a besoin de toi, pour autre chose. Pour devenir quelqu’un d’autre que la fille de l’agent reproducteur Clément. Heureusement, seules les mères comptent. Seules nos mères comptent.
Et je compte aussi pour ma fille, Luisa. Elle me manque. J’ai besoin d’elle. Elle a besoin de moi. Et je sens que Ulysse est réceptif en ce moment, il pourrait être d’accord à ce que je la prenne avec moi. Comme si il avait quelque chose à se reprocher. Comme si il avait fait une bêtise. Qu’est ce que ça peut être ? Je le saurai quand je le verrai. Spencer me tire de ma méditation, je sens son visage et ses doigts entre mes cuisses, il n’a plus besoin de directives, il a retenu mes leçons et je m’ouvre au maximum en laissant échapper des gémissements. Mon amant, il est royal. Et il m’enfonce un brisim, le modèle spécial pour nous les filles. Et quand il commence à le lécher, à tourner autour et le gober, c’est tout un monde nouveau de plaisir qui s’ouvre dans ma conscience. Mais j’ai beau me concentrer, je n’ai qu’un aperçu, je n’ai pas l’explosion finale, je ne la sens même pas au loin. Il n’y a que la sienne qui me fasse de l’effet, j’essaie de m’en imprégner à chaque fois mais je suis loin de ressentir ce qui lui retourne la conscience quand il jouit en moi. Il n’a qu’une seule et grande vague. Moi ce n’est qu’un petit torrent, avec quelques remous, et le chemin est long jusqu’à la rivière, jusqu’au fleuve, jusqu’à la cascade. Mais il y a un changement tout d’un coup. Il se retourne. Il s’assoit sur le brisim. Et je me prends au jeu. Je le retourne aussi. Il se met en position et je commence à y aller et à revenir, de plus en plus loin, de plus en plus vite. Quelque chose monde en moi, un vibration sourde et incontrôlable qui grandit, qui brouille mes sens un à un et il ne s’agit pas d’une simple et grande vague, c’est tout autre chose, c’est comme un volcan sur le point d’exploser et je sens bien que rien ne pourra l’arrêter, que c’est inéluctable alors je cris de toutes mes forces avant de perdre conscience.
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