020 - La madeleine fourrée
Valentin la laisse travailler tranquillement dans le laboratoire de la Caserne. Ça sent bon. Je me mets sur la pointe des pieds pour regarder par la vitre ronde de la porte. Elle est de dos. Elle sent que je la regarde. Elle est intimidée.
- Elle est belle. Plus que moi. Plus nordique. Une jolie poupée. Comment elle s’appelle ?
- Madeleine. On a fait la recette. Des madeleines. Elle est gentille. Très agréable. Elle vient du Nord Est. Famille Seitz.
- Elle me plaît. Elle est la bienvenue.
Valentin m’enlace et m’embrasse.
- Pas si vite Greta. C’est une enfant.
- Justement, on va lui montrer, des tas de choses. Elle est là pour apprendre non ? Tu sais, moi aussi j’ai des besoins. Si on a les mêmes, c’est encore mieux.
J’ouvre la porte et je vais faire connaissance. Elle se retourne, impressionnée. Mais je crois qu’elle a une surprise pour moi. Elle a préparé ce moment, je suis sur mes gardes.
- Hej fru, jag är glad att träffa dig.
Incroyable. Elle parle suédois. Au premier contact, elle mérite mon contact. Je m’approche et je lui fais la bise, ensuite je la prends dans mes bras.
- Bonjour Madeleine. Moi aussi je suis enchantée de faire ta connaissance.
Elle sent bon. Sa peau est sucrée. Elle a le souffle court. Je recule en lui caressant la joue. Elle a de beaux yeux gris clair. Qu’est ce qu’elle est belle. Je sens Valentin derrière moi, il est entré et il se tient prêt à intervenir, comme si il voulait la protéger. Je recule à son niveau et je m’agrippe à son bras pour bien montrer qu’il est à moi. Si elle le veut, elle devra d’abord me passer sur le corps. Valentin me demande de partir, il a besoin de rassurer son apprentie. À peine sortie, je me retourne et je lui fais un clin d’œil et un sourire. Je lui ferais bien goûter de mon lait, pour la nourrir, la faire grandir. Je crois qu’elle n’est plus du tout intéressée par Valentin. Elle essaye de regarder derrière lui où je vais. Il lui fait une remarque, elle s’excuse. Je crois que je viens de lui chiper son bonbon.
Le soir il me secoue avec plus d’ardeur. Je le charrie :
- J’adore ton nouveau jouet. Tu pourras me la prêter ?
- J’étais sûr qu’elle allait te plaire. En fait, c’est un cadeau.
- Pauvre petite, j’espère qu’on ne va pas trop lui faire du mal.
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