030 - Le protocole de l'élue
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Avec Hilde on regarde les séquences. Elle attend mon avis.
- Tu vois, tout ça, c’est inné, c’est les antennes. Sur Terre on devait tout apprendre, la planète était trop grosse pour qu’on perçoive les ondes, surtout cette fréquence. C’était calibré pour Mars, la planète qu’on a cramé juste avant. Et ton père vient de découvrir qu’avant Mars on a fait exploser la première où l’Humanité a été fabriquée. Comme ici sur ces séquences, on retrouve les même chez nous les terriens. C’est pas naturel. C’est artificiel.
- Et toi Marielle, tu as encore de la Lisa en toi ?
- Oui, je n’ai pas terminé ma transition. Je suis entre les deux. Et je me sens bien ainsi.
- Et pour Fleur, on doit faire quoi ?
- TH15 et après on verra. Ce sera à elle de décider. Tu as vu au niveau psy elle est OK aussi. Comportement, interactions sociales. Il reste un simple apprentissage, pas plus que de débarquer dans un pays étranger.
- Et pour le reste ?
- Physiologiquement, c’est une terrienne. La plus à même de lui expliquer, c’est Greta. C’est la première vraie terrienne avec qui elle a été en contact, rapproché, avec des vrais morceaux entiers d’Invisible qui sont sûrement passé en elle. Si elle n’avait pas déjà une âme, maintenant elle en a une.
- TH15 et on l’envoie au lycée, à Russell. Elle pourrait faire ses armes là-bas plutôt qu’avec Greta. L’ambiance à Russell n’a jamais été aussi bienveillante. Les gémeaux et les iel cohabitent en harmonie. Plein de possibilités.
- Mais notre Fleur est une terrienne. Ce serait la seule dans son genre là-bas. Et elle existe déjà pour le même problème, le fantasme de la terrienne. Fini l’harmonie. Sa place est ailleurs. Et puis, c’est l’élue, non ? TH15 et elle choisit sa vie. Au pire, l’Invisible prend le relais. Mais c’est à elle de décider. Il y en a marre des destins programmés. Lou le vit mal. Elle aurait été plus heureuse sans. Être immortel, c’est une chose, mais connaître son avenir, c’est mortel.
On valide. On imprime. On signe. On tamponne. Et Hilde me met un coup de tampon sur la main. J’en rigole et puis je la menace avec le mien et elle se sauve, je la poursuis. C’est notre petit jeu, à chaque fois qu’on a fait quelque chose d’important, on se met à déconner pour faire retomber la pression. On finit dans les bras l’une de l’autre. Un petit bisou. Puis un autre. Ça nous change un peu de nos femmes, elle de Adé, moi de Énola. Et elle plonge dans ma presque transition.
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