049 - Le porte bonheur
Je me réveille, bercée par les vagues. Je suis en cabine, sur un bateau. Il fait jour. Je passe en salle d’eau pour boire et me laver. En ressortant je trouve une tenue placée là à mon égard. Il y a même des lunettes de soleil. Je monte sur le pont supérieur. Marius est à la barre, il me voit et il me crie :
- Bonjour capitaine ! On passe par le sud, pas trop loin des côtes.
Je regarde mes manches. Il y a trois barres. Lui n’est qu’en matelot. Je me concentre pour arriver jusqu’à lui, ça tangue. Je lui fais la bise :
- Tu n’as même pas profité de moi.
- Si, tu m’as vomi dessus. Curieux préliminaire.
Je ris. Il est drôle. Je regarde la côte. Il me laisse la barre et va se reposer. Je me concentre sur l’écran de navigation et les axes. Il revient au bout d’un moment et soulève un bouton. C’est le pilote automatique.
- Le brunch est près.
Je me jette sur mon assiette et sur les boissons. Il me regarde, dépité. J’explique :
- L’air du large, ça donne faim.
- J’ai une fille dans chaque port et il a fallu que ce soit toi qui accepte de monter à bord…
- Mauvaise pioche. T’auras qu’à me jeter à l’eau au niveau de Laguna Beach. Je pense pouvoir nager jusqu’à la plage sans trop de dégâts.
Il ne fait plus attention à mes expressions étranges. Une alarme retentit.
- C’est le radar de collision.
Il fonce en cabine et je monte sur le pont regarder tout autour. Il y a des remous anormaux. La couleur de l’eau est sombre. Je fonce à la proue, en passant je vois sur son écran un énorme nuage rouge. Je tape sur la vitre et je lui montre la direction. Elle dépasse, elle crache un grand jet et plonge avec sa queue en l’air. J’éclate de rire en voyant sa tête, je cours lui crier :
- Une baleine ! Comment elle est arrivée là ?
Elle nous suit un moment. Le temps de trouver un semblant de sonar. Je le passe en mode écoute et j’ouvre le haut parleur. Elle chante.
- Qu’est ce que c’est ?
- Un signe. Ça porte bonheur.
La nuit tombe. Il n’est pas rassuré. On la voit toujours au radar. Moi j’ai sommeil. Alors je lui prends la main et on va se coucher. Il a l’air crevé aussi. Il se détend, la tête contre mon épaule, sa main sur mon ventre. On s’endort.
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