On ne s’est même pas touchés mais je sens qu’on est connectés. Qu’elle est en moi. Avec moi. Qu’elle me voit. Qu’elle me regarde faire quand je suis avec Pauline. Qu’elle est sur mon dos à m’encourager pendant que je l’entreprends. Parfois même elle passe devant pour ressentir les assauts de mon désir et elle me guide dans le plaisir de Pauline. À la mi-temps je vais me rafraîchir dans la salle de bain et dans le miroir c’est elle que je vois, les cheveux ébouriffés, les joues rouges, essoufflée, et entre deux respiration elle me regarde de ses yeux bleus profonds pour me dire dans ma tête : « Désolée. Merci. C’était bon. Vas-y, retourne marquer ton territoire. » Alors j’y vais, et je retrouve Pauline, seul à seule.

Le lendemain, au petit-déjeuner, elle est pensive et elle m’avoue :

• Marius, je dois aller la voir, à Sylvania. Me rendre compte. Reprendre contact.
• Je viens avec toi. Pendant que tu vas voir Aline je vais aller voir Greta pour parler d’Énola.

Elle ouvre la porte de la Caserne et son visage enjoué et rieur apparaît.

• Greta…
• Quoi ? Techniquement, on ne fait rien. Les faits sont là. Les fesses sont là.

Et elle plaque ses mains sur son derrière en rigolant. Elle me fait entrer. Je la suis jusqu’à la chambre de sa fille qui la réclame. Elle s’assoit et elle lui donne le sein. Elle me fait signe d’approcher. Plus près. Plus près encore. Je regarde le bébé qui gobe son téton, les yeux fermés, une main posée sur le sein. Mona a les pieds qui se tortillent. Greta se met à chuchoter :

• Marius, tu veux goûter de mon lait ? Il me reste un sein de libre.

Je la regarde pour exprimer mon agacement mais je vois au fond de son regard qu’elle en meurt d’envie. De sa main elle dégage son chemisier. Je regarde son sein qui pointe vers ma bouche. On ne s’est jamais touchés en vrai. J’avance et je pose mes lèvres sur son téton, je sors ma langue pour le lécher, j’entends Greta prendre une inspiration de surprise, je ferme ma bouche pour faire pression et son lait coule dans ma bouche, il se répand sous ma langue, je ferme les yeux pour en apprécier toute les saveurs et je me retire avec un peu d’elle en moi que j’avale doucement en ouvrant les yeux. Greta me regarde, étonnée, la bouche ouverte, puis elle baisse les yeux et se concentre sur sa Mona. Elle reprend sa respiration et referme son chemisier puis elle me regarde avec douceur pour me dire :

• J'ai tout ressenti des deux côtés. On est connectés.