059 - L'annonciation
Au petit matin je sens des mains me caresser. Elle se met en position sur moi. C’est pas le même gabarit que dans mes rêves. Et si j’arrêtais de penser à elle ? Je vais me concentrer sur ma femme. Pauline. Que je parcours de mes mains. Dont je consomme les fluides. J’inspire l’air qu’elle expire. Je suis en elle, elle est en moi. Je l’attends autant que je peux avant d’exploser. Et après une courte pause, le soleil nous somme de nous lever, de nous laver et au petit-déjeuner je demande :
- Qu’est ce qu’on a à faire aujourd’hui ?
- Rien d’important, à part s’aimer. Je te propose une hygiène de couple éternel : en faire le moins possible. Et j’ai besoin de ton autorisation sur un point précis. Je suis une femme qui veut garder son homme longtemps. Nos comportements humains, surtout le mien, vont vite user notre relation. J’ai un outils, efficace, pour maintenir artificiellement notre passion. Ça vient de la Terre, on en a tout un stock, de quoi tenir un millénaire ou deux. C’est un philtre d’amour. Très puissant. Même à dose homéopathique.
Elle me montre une fiole. Elle en ouvre le bouchon qui est relié à une tige qui en prend une petite goutte qu’elle dépose sur le bout de sa langue. Je me lève et je l’embrasse à pleine bouche pour signer notre accord. Des lumières chaudes nous enveloppent. Ma perception de Pauline change. Je sens comme un tourbillon dans mon cœur. Et ma main plonge entre ses cuisses qui s’écartent. Je frotte frénétiquement jusqu’à la faire haleter et j’entre un doigt, puis deux sans pouvoir m’empêcher de faire la comparaison. Il y a plus de place ici que là-bas. Et j’enlève ma main pour prendre le relais en elle et y déposer aussi une goutte de mon amour tout au fond de son ventre avenant et fécond pour moi, pour nous, pour elle, celle qui va naître de notre union. Pauline me le confirme après l’extase :
- C’est une fille.
Tout comme Greta en appel vocal sur mon mono qui ajoute :
- … et ce matin juste avant le réveil j’ai fait un drôle de rêve. J’ai rêvé que j’étais toi et que je m’occupais de ma femme Pauline. Je crois qu’on est toujours connectés. Comment vous allez l’appeler ?
- Marilyn. On va vérifier si ce n’est pas déjà pris. Sinon, il n’y aurait pas une notice d’utilisation pour notre connexion dans l’Invisible ou dans les textes sacrés ou je ne sais quoi ?
- Je vais demander au Père Simon, justement il doit me confesser. Sans jeu de mots. Je dois te laisser. La page est terminée. Bisou mon Marius. Hejdå !
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