062 - Le décrochage
Putain, encore 19 pages à attendre et après je retourne à la Clinique. La Cathédrale n’existe pas encore et j’en ai déjà marre. Je rentre à la péniche ou Hilde m’attend pour souper. Elle est gaie, heureuse de me voir et elle ne veut que mon bonheur.
- Hilde, qu’est ce qui nous retient vraiment ici ? J’ai envie de changer d’air.
Elle voit que je ne plaisante pas. Elle me comprend. Elle m’aime.
- Tu as raison, on s’en va. À l’Ouest. Au soleil. Laguna Beach.
Se prélasser sur un transat. Ne penser à rien. Être en vacances. Avec ma chérie. Les jours passent. On est bien.
- On devrait faire ça plus souvent avant d’avoir des enfants.
Notre voilier est prêt. On va aller jusqu’en Principauté. Mais il faut que je vois quelqu’une avant. Alors on fait une course de côte à vélo en déverrouillant l’assistance vers Laguna City. J’arrive en première à la Maison Bleue. Pauvre Hilde, elle peine.
- Ma pauvre petite, tu aurais dû tricher au lieu de te mettre dans un état pareil.
- Tri quoi ?
- Ton père t’a rien appris ? Et ta mère non plus je vois. Tu es une Sainte. Justement, on va en voir une autre. Amène-toi.
- Comment tu fais pour être aussi forte ?
- J’ai utilisé l’assistance.
- Non, j’ai vérifié.
- Forces spéciales du Vatican, entraînement haute intensité.
- Ça je peux pas vérifier. Mais c’est grâce à ça que tu peux me secouer pendant des heures.
Nathalie nous fait signe d’entrer. Sa porte est toujours ouverte. On se fait la bise, je présente :
- Hilde, docteur Mat, la fameuse.
- Mère Supérieure Nathalie, enchantée.
On s’installe près de la piscine avec des boissons fraîches. J’annonce la couleur :
- Nat, à l’Est ils sont sur le point de finir la B4. Moi je suis à bout. Déjà à la fin de la B3 je n’en pouvais plus, tu t’en souviens. Là, je peux plus. Je te demande de tenir le décompte pour les prévenir quand ils auront fini. Je te préviendrai. Tu auras juste à aller là-bas pour leur dire d’arrêter.
- Je suis fière de toi Adé, tu décroches enfin. Comme Greta.
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