Les phonèmes
Lorsqu'un novice crée une langue, il se focalise généralement sur les mots qui la compose. C'est une erreur. La première chose de tout apprenti linguiste c'est de choisir les sons qui composent votre langue. L'être humain est capable de prononcer des centaines de sons. Mais chaque langue n'en utilise qu'un petit nombre. Ce sous-ensemble permet presque à coup sûr d'identifier une langue. Vous reconnaissez facilement une personne qui parle italien, espagnol, anglais, allemand, turc même si vous ne comprennez par la langue. De plus, l'apprentissage de ces phonèmes est le premier stade d'apprentissage de la langue dans la petite enfance. Plus tard, on a du mal à en acquérir de nouveau. Il en résulte qu'on reconnaît facilement un étranger à sa façon de prononcer nos sons modifiés par ses propres habitudes phonologiques. On peut même savoir d'où il vient.
Choisissons nos phonèmes.
Il existe trois types de phonèmes : les consonnes, les voyelles et les semi-consonnes. Ces trois types se distinguent par des façons de les prononcer (point d'articulation, occlusion diverses). Mais dans nos romans, rien ne dit que nos personnages articulent. Ce que nous devons retenir est la chose suivante : une voyelle peut être prononcée seule, une consonne est forcement associée à une voyelle. Quant à la semi-consonne, c'est une consonne, mais qui a une sonorité de voyelle.
En pratique, comme notre langue ne doit pas être parlée, cela revient à choisir les lettres utilisées pour l'écrire. Mais rien n'interdit d'associer un son unique à cette lettre. Un point sur lequel il faut faire attention : un alphabet ne comporte qu'un nombre limité de signes. Une langue peut comporter plusieurs dizaines de consonnes et de voyelles. En français, nous avons hérité de l'alphabet latin, mais la langue a évolué très loin du latin. L'alphabet est devenu insuffisant : il nous faut transcrire 15 voyelles alors qu'il n'y a que 6 signes pour cela dans l'alphabet. On se débrouille en utilisant des diacritiques (accent) ou en transcrivant un seul son par plusieurs lettres (on, an, ou, etc.). L'anglais, qui comporte encore plus de voyelles, a choisi de ne pas les différencier : une seule lettre peut marquer plusieurs sons sans que rien ne les distingue visuellement.
Votre langue est destinée à être lue par le lecteur de votre roman. Elle sera donc ecrite dans l'alphabet latin. Comme le français et l'anglais, vous n'aurez pas de correspondance exacte entre l'alphabet et les sons de votre langue. Vous devrez donc choisir un mode de transcription qui lui est propre.
Pour l'helariamen, la langue de l'Helaria, j'ai choisi les lettres suivantes :
- consonnes : b, c, d, f, g, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, x, z
- voyelles : a, ä, e, ë, i, ï, o, ö, u, y
- semivoyelles : w
- consonne muette : h
Ce choix n'est pas le fait du hasard. J'ai choisi que la langue aurait une ecriture phonétique : chaque lettre correspond à un son et chaque son ne peut être exprimé que par une seule lettre.
Je ne vais pas détailler ici, ce n'est pas un cours d'helariamen. Mais j'ai donné des prononciations uniques à chaque lettres : c, q, et k sont clairement différenciés dans la langue, de même que c et s ou s et z. J'ai fait le même travail sur les voyelles : j'ai utilisé des diacritiques pour les différencier. Dans votre langue, vous n'êtes pas obligé de faire le même choix. Toutefois, gardez bien en tête que vos lecteur ne l'entendront pas, il ne feront que la lire. Ils seront donc insensibles aux nuances.
Maintenant que nous avons nos lettres de base, nous allons pouvoir passer à l'étape suivante : l'assemblage des lettres.
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