Chapitre 10
Quelques jours passèrent sur le Lanstar lorsque je ressentis une sensation de danger et d’urgence. Je me dirigeais vers le lieu où je ressentais cette pression. Au bout d’un couloir, je vis Luminor pousser Meslisne dans une chambre et fermer la porte. Je me connectais à Meslisne pour savoir ce qu’il en était. Je ressentais une énergie qui essayait de la posséder. Sans attendre, j’allais devant la porte l’ouvrais en l’arrachant avec mes griffes. Ce que je vis fit bouillir mon sang et l’appel du meurtre revint. Une sensation que j’avais oubliée depuis un peu plus de 240 ans.
Luminor avait coincé mon amie contre le mur et je la retrouvais à demi nue avec sa combinaison déchirée au niveau de la poitrine et des jambes. Ni une ni deux, je pris ce monstre par le col et le souleva à une quarantaine de centimètres au-dessus du sol. Il me hurlait dessus de le lâcher, mais je n’avais à cet instant qu’une envie : lui écraser le cou.
Meslisne mit une main sur mon bras cachant sa poitrine de l’autre et m’implora de le lâcher, car je valais, selon elle, beaucoup mieux que ça. Je le relâchai à contrecœur et le prévins que s’il la touchait encore rien ni personne ne pourrait le sauver.
Le temps continua de s’écouler et la confrontation avec Luminor n’était plus qu’un mauvais souvenir pour Meslisne. J’étais surprotecteur depuis cet instant. Je gardais un œil sur elle constamment. Je ne savais pas si elle s’en doutait ou pas, mais si tel était le cas, elle le cachait bien et n’en parlait jamais. Tout au long de ces nombreuses années, Meslisne, Lemline, Misty et moi étions devenus inséparables. Nous n’avions plus besoin de communiquer verbalement pour nous comprendre.
Puis, le jour dont tout le monde se souvient avec horreur, mais n’en parle jamais arriva. J’allais rejoindre Lemline à l’infirmerie. Mais avant de l’avoir atteint, je la retrouvais aux prises avec Luminor dans un couloir. Elle était torse nu et sa combinaison en lambeau ne cachait plus grand-chose. Sans réfléchir, je sautais sur ce monstre et le coinçais contre un mur.
— Qu’est-ce que je t’avais dit ? lui demandais-je.
— Qu’est-ce que tu me veux, le lézard ? Je laisse ta copine tranquille alors tu peux me laisser celle-là.
De rage, je commençais à l’étrangler.
— Je vais te tuer ! repris-je. Rien ni personne ne pourra m’arrêter cette fois-ci.
— Je ne serais pas si catégorique à ta place.
Alors qu’il me disait ça, je sentis une douleur fulgurante au flanc gauche. Son esclave Shamina venait de sortir de nulle part et m’avait transpercé le flanc avec un laser. Je l’assommais avec mon bras gauche. Luminor en profita pour s’échapper de mon emprise. Il se dirigea vers le pont gauche où se trouvaient les navettes et avant de s’enfuir il me dit : « Toi, ta femme, tes enfants et tes amies. Tous autant que vous êtes, je vous tuerais jusqu’au dernier ! »
Je m’écroulais. Encore ! Je voyais Lemline courir vers moi. Meslisne et Misty alertée par le bruit étaient venues voir ce qu’il se passait. Le laser avait touché un point vital, je le voyais bien. Je sentais la vie couler hors de mon cœur. J’avais de plus en plus froid. Il n’y avait plus rien à faire. Il me restait tout au plus une heure devant moi avant de mourir.
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