Un vent froid

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C'est étrange ! Avez-vous déjà remarqué cette immobilité ? Alors que je cours d'un endroit à l'autre de la pièce, alors que je fais cent choses à la fois, j'ai cette impression d'immobilité, de silence, de solitude. J'ai beau courir, sauter, crier, chanter, discuter et faire la fête rien ne console cette impression. Il y a quelque chose qui manque dans cette maison, dans cette pièce, entre ces quatre murs.

On m'a dit que j'étais stressé. Il faut que je fasse une pause que je me calme et que je reprenne un nouveau départ, un bon départ. Alors j'ai changé. J'ai réservé un petit voyage au bord des falaises, nulle part. Là où je pourrais me reconnecter avec moi-même.

Pourtant dans cette voiture, depuis 3 heures que je conduis, je ne sens pas ce nouveau départ ni même une petite étincelle qui pourrait m'indiquer que c'est bientôt. Non rien n'arrive. Je n'ai pas bougé malgré les kilomètres avalées.

Bien sûr, je sors de ma voiture morose. En plus j'ai oublié mon manteau. Les mains dans les poches, les yeux rivés sur ce sol caillouteux, je m'efforce d'aller jusqu'au bout et de réaliser que rien n'a changé. A vingt centimètres du bord et dans un grand soupir, je relève la tête. A quoi ça m'a...

Un frisson me traverse. Il fait froid. Une bourrasque s'empare de la chaleur de mon corps et l'emmène au loin. Comme si j'étais repoussé par ce traitre qui me fait reculer. Je force. Je me campe, je ne bougerai pas.

O toi qui emporte les précieuse minutes passé devant mon miroir à me coiffer. O toi qui m'assourdi les oreilles de tes cries. Tu me hurles, tu m'écorches, tu me brule ! J'en ai mal aux yeux. Tu vas tellement vite que j'ai du mal à respirer. Et toujours tu me pousses. Tu m'envoie retrouver ma chère maison.

A qui sont ses mains qui me prennent, me tapotent, me pincent ? Laissez-moi ! Vous êtes trop nombreux. Je ne veux pas ! Arrêtez !

Je respire. Je vois. Il n'y a personne. Plus de mouvement. Plus de bruit. Je suis de nouveau dans ma voiture. Je ne comprends pas. Je ne pouvais pas avoir oublié l'existence de ça, coincé comme je l'étais dans ma roue...

J'avais pris un bol d'air.

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