Chapitre 2 : Le choc

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On se regarde quelque instant

— Je peux m'asseoir ?

— Oui Monsieur.

— Comment tu te sens ?

— Mal. Je n'ai jamais été aussi en colère qu’aujourd’hui. Mais je ne sais pas ce qui s’est passé. Je ne suis pas une sorcière ! D'ailleurs ça n'existe pas !

— Léa, je voudrais profiter de ce moment pour te parler sérieusement.

— ….

— Léa, tu seras sous le choc mais j'aimerais que cette conversation reste secrète.

— Pourquoi ?

— Car on passerait pour des fous, ces garçons ont raison de parler de sorcellerie. Je suis moi-même un sorcier, en quelque sorte. Ta colère soudaine et ses conséquences ne sont pas à prendre à la légère. Tu possèdes des dons.

— Hein ?! Vous n’allez quand même pas y croire ! C’est sûrement la comtesse qui m’a possédé !

— Léa, je suis sérieux. Il existe quelques jeunes de ton âge vivant ici sur Terre, descendant des Dieux, qui développent parfois des pouvoirs précoces. Aux moindres signes, comme des objets volants ou réussir à changer sa lecture par une autre, on les rapatrie dans notre monde dans la jeune école.

— Et ?! Ça n’a toujours rien avoir avec moi ! Et puis d’abord, si vous êtes vraiment un Dieu comme vous le dites, donnez-moi une preuve !

Ma détermination l’amuse et il met quelques minutes à se ressaisir. Je suis toujours septique.

— Bien, bien. Tu ne me crois toujours pas et c’est bien normal. Alors, d’accord. Regarde bien car un jour, tu seras capable de le faire.

Après avoir vérifié qu'il n'y a personne, il attrape dans sa paume de main, un oiseau posé sur le banc et de l'autre main, le transforme en une rose sans prononcer un mot. Je reste sans voix et me demande si je ne rêve pas.

— Waouh ! Je rêve ! Mais c’est impossible, je ne suis pas comme ça !

— Je vais te demander quelque chose. À tu déjà eu, un événement anormal qui t’a donné le sentiment d’être disons folle ?

— Oui. Une fois j’avais cru avoir changer mon pantalon bleu en rouge, l’an dernier.

— Et tu es sûr que tu l’as encore ce pantalon rouge maintenant ?

— Euh… non. Le lendemain, je ne l’ai plus retrouvé. C’est… étrange… au début, je penser qu’il était au sale mais non.

— Tu as donc des dons, tu vas mettre aussi du temps t’adapter. En tout cas, comme je l’ai mentionné tout à l’heure, tu dois aller dans une école.

— De magie ? Avec des baguettes comme dans les contes ?!

— Haha, pas exactement. Aucunes baguettes mais oui c’est de la magie. Et nous sommes certes des Dieux comme vous, les mortels nous appelez, mais on préfère le terme, Telmorims.

— Mais je ne suis pas inscrite !

— Ce n’est pas un problème. Je te ferais une inscription.

— Quand ? Et votre monde, c’est où ? Comment c’est là-bas ?

— Je contacterais la directrice dès aujourd’hui. Et notre monde est aussi vaste que l’univers lui-même. L’entre deux mondes. Là-bas, c’est comme ici mais différent.

— Comment on y va ?

— Soit comme je l’ai précisé, on a déjà des parents Telmorims, ou bien disons aussi en mourant.

— Hein ?! Je ne veux pas mourir !!

— Rassure-toi, tu ne vas pas mourir. Ce que je veux dire par là, c’est que dans notre monde, il n’y a pas que des Telmorims pure souche mais des mortels devenus comme nous après leurs belles vies.

— Mais… comment ça se passe pour nous, enfin, les mortels, quand on arrive là-bas ?

— Pour faire simple, selon la région où tu meurs, tu es transporté devant un secrétariat où tu devras remplir un formulaire qui vérifie ton identité. Ensuite, le centre de régulations des vies soit le CRDV, va procéder à un rapide contrôle de ton existence, notamment ta bonne ou mauvaise conduite. Et de là, ils décident si tu es apte à venir chez nous ou rejoindre sans ménagement une vaste prison. Et dernière option, on peut décider à partir de manière définitive.

— Attendez, vous voulez dire que chez vous, des gens nous voient ?! Ils savent tout sur tout !

— Pas tout rassure toi. Seulement s’il y a eu des jugements et autres peines par exemple.

— Et quand… enfin, ils vont où ceux qui s’en vont pour de bon ?

— Je me rappelle plus le nom de l’endroit mais c’est invisible même pour nous. Ces gens même de notre monde, deviennent des fantômes ou partent en poussière.

— Et vous vivez longtemps ? J’ai lu quelques récits sur les Dieux et parfois ils sont immortels ! Vous avez quel âge ?

— La curiosité est parfois un vilain défaut. Haha, pour te répondre, oui, nous vivons parfois plus de mille ans. Mais la majorité d’entre nous, décident de mourir parfois au bout de cinq cents ans. Moi, j’ai deux cents ans.

— Waouh ! Et vous êtes de là-bas ?

— Non, d’ici. Sur Terre.

— Alors vous êtes, techniquement, mort ?!

— Hum…oui.

— Je n’arrive pas encore à y croire ! J’ai envie de découvrir ce monde ! Mais…

— Mais ?

— Je serais seule… et j’ai peur…

— Tu ne seras pas seule. À l’école, tu auras des jeunes comme toi. Je comprends aussi ton angoisse, mais là-bas tu seras très bien entourée.

— Et…

— Et ?

— Si je suis comme vous… ça veut dire que… non… ma mère était une mortelle… à moins qu’elle me cachât quelque chose… et mon père ? Vous pensez que, mes parents étaient comme vous ?

— Les deux, en même temps, je ne sais pas. Des jeunes ont aussi des parents dont l’un d’eux est Telmorims.

— Et… vous avez dit que des… Telmorims c’est ça ?

— Oui Telmorims.

— Oui, bé, ils voulaient parfois partir et vous pensez que ma mère ou mon père, que je n’ai pas connu, ont fait ce choix ?

— Je ne saurais te dire. J’aimerais le savoir mais c’est impossible à mon niveau.

— D’accord merci quand même.

— Bien, on a assez discuté, je te propose de faire tes valises.

— Mais j’ai encore des tonnes de questions !

— Je n’en doutes pas. Cependant, il ne faut pas perdre trop de temps. Les autres risquent de se poser des questions, si je reste trop longtemps.

— Ils se moquent de moi maintenant…

— Dans quelques jours, ce sera du passé. Tout le monde pensera que tu étais possédée.

— Vous allez leur dirent quoi alors, quand je partirais ?

— Que quelqu’un t’a adopté, c’est un membre de ta famille éloigner qui t’a retrouvé car j’ai eu son appel avant ce midi et que je t’en ai parlé maintenant. Pour finir, on s’en va faire les papiers chez la personne pour que tout soit en règle.

— C’est une bonne explication, merci. Et finalement comment on va dans votre monde ?

— Je vais te faire voyager par une porte au relais de chasse. C’est un autre moyen d’accès pour nous.

— Une porte secrète ?

— Tu verras.

— Et vous, vous ne m’accompagnez pas ?

— J'aimerais mais il faut que je sois présent ici.

— Que vais-je dire à mes amis ?

— Tu les considères comme tels après l'incident de tout à l'heure ?

— Non enfin... Je ne sais plus.

— Allez, va faire tes valises.

— D’accord et pardonnez-moi mon impatience, je suis autant inquiète qu'heureuse !

— C'est normal mais encore une fois, soit rassurée, tu vas arriver dans le bureau de Madame Irma, la directrice, elle va t'accompagner dans ta venue là-bas. Tout ira bien. Retrouvons-nous-en bas des escaliers dehors dans trente-minutes.

— D'accord. Et comment vous allez la prévenir ?

— Tu apprendras comment faire pendant ta formation…Cesse de poser des questions et prépares toi vite.

— D’accord.

En rentrant au château, je me concentre sur mon chemin pour éviter de croiser les regards des autres. Je monte les deux étages et prépare mes affaires dans la chambre que je partage avec trois autres filles. Une fois la malle prête et le sac à dos bouclé, je descends retrouver le directeur qui a réuni tout le monde pour mon départ. La bande semble avoir oublié l'incident et s'en excuse même. Je leur souris en les remerciant puis je suis Monsieur Horn.

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