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Gaëlla était incapable d’estimer depuis combien de temps on l’avait laissée seule dans la pièce.
Lorsque les policiers revinrent, elle s’empressa de leur demander des nouvelles des recherches.

L’un des agents l’informa qu’ils quadrillaient un périmètre aussi large que possible, et que tous les moyens étaient déployés. La jeune fille en conclut qu’ils n’avaient pas mis la main sur Romickéo, et se demanda comment il avait pu fuir aussi vite.

Une sorte de satisfaction mêlée de culpabilité l’envahit, et elle se prit à espérer qu’ils ne le retrouvent jamais.

C’est complètement idiot, se sermonna-t-elle, je suis venue déposer plainte et le dénoncer pour qu’il soit arrêté. Pourquoi je souhaite qu’il reste libre, maintenant ? Mince, je ne serais pas un peu atteinte du syndrome de Stockholm, par hasard ?

Désabusée, elle chassa ces pensées de son esprit, et attendit que l’on s’adresse de nouveau à elle. De ce qu’elle percevait, tout le commissariat était en effervescence. Les portes claquaient, les appels résonnaient, et les équipes mobilisées pour retrouver la trace de Romickéo étaient au centre de tout.

Alors qu’elle commençait à trouver le temps long et que la douleur dans son genou se réveillait, les policiers se tournèrent vers elle. Le plus gradé l’interrogea :

– Un café, mademoiselle ? La journée risque d’être longue, et vous avez déjà veillé toute la nuit… Sans parler du calvaire que vous avez vécu ces derniers jours.

Gaëlla déclina l’offre, et demanda pourquoi on ne lui proposait pas de rentrer chez elle. Après tout ce qu’elle avait subi, elle méritait bien un peu de repos ! S’ils avaient besoin de plus d’informations, ils pouvaient la recontacter, non ?

– Quelques derniers détails à régler, répondit le policier. Mais occupons-nous-en tout de suite, pour vous permettre de partir. Alors, privée de votre e-wrist, piraté par le terroriste, vous n’avez pas pu joindre les secours pendant ces trois jours de capture et êtes restée avec lui constamment, c’est bien ça ? Vous permettez qu’on débloque et qu’on jette un œil à votre e-wrist ?

Gaëlla accepta sans hésiter, tout en étant consciente de l’injonction masquée. Elle n’attendait qu’une chose : prévenir Hona, entendre le son de sa voix, lui raconter l’enfer qu’elle avait vécu.

On lui demanda d’approcher son poignet d’un appareil électronique relié à l’EC sur le bureau qui lui faisait face. Un bip se fit entendre, indiquant que son compte avait été détecté, et les policiers se penchèrent sur l’écran.

Ils commencèrent à commenter entre eux ce qu’ils découvraient, et Gaëlla rougit en saisissant des détails de sa vie qu’elle n’aurait pas soupçonné qu’ils figuraient dans son dossier.

Soudain, les policiers s’interrompirent. Gaëlla sentit une angoisse sourde monter en elle au fil des secondes qui s’égrenaient dans un silence tendu.

– Mademoiselle, articula l’un des officiers avec lenteur, vous allez nous expliquer ce que…

– Non, le coupa brusquement le plus gradé, on appelle immédiatement le Quartier de la Sécurité.

Gaëlla déglutit. Elle se leva, mais ses jambes semblaient s’être changées en coton.

– Qu’est-ce que…, balbutia-t-elle, la bouche pâteuse.

– Ne bougez pas, cria le flic, restez où vous êtes !

Et sans qu’elle n’ait eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait ni de se défendre, Gaëlla se retrouva encerclée et plaquée au sol par les policiers.

Alors qu’elle entendait des cris, des ordres aboyés autour d’elle, elle se sentit trainée hors de la salle, et comprit qu’elle n’était pas près de revoir la lumière du jour, ni Hona, ni sa bulle.

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