CHAPITRE 1 : 1/2

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Couchée dans son lit, le regard fixé sur le plafond blanc et les écouteurs enfoncés dans les oreilles, Willow attendait patiemment que l'on décide de son sort. Une semaine avait passé depuis la mort de sa mère, et elle avait dû emménager dans le manoir familial contre son gré. N'ayant pas encore atteint la majorité, elle n’avait pas eu le choix. Depuis son arrivée, elle s'était isolée du reste de la famille. En dehors des repas qu'ils partageaient ensemble, elle préférait s'enfermer dans sa chambre pour écouter de la musique. Et lorsqu'un membre de la famille tentait de sympathiser avec elle, elle devenait irrespectueuse, voire agressive. Ces derniers jours, elle avait même commencé à provoquer des bagarres, s'en prenant sans raison aux plus jeunes qui essayaient de créer des liens avec elle. Excédés par son comportement, les membres de la famille avaient organisé une réunion dans le bureau de son oncle aîné pour décider de son avenir.

Debout face à la baie vitrée, le soleil caressant sa peau brune, Séraphin écoutait distraitement les reproches de ses cadets concernant le comportement de sa nièce. Toujours entre deux avions, il n'avait pas remarqué à quel point Willow avait changement.

_ Il faut que tu fasses quelque chose, Séraphin, elle devient ingérable, cette petite, se plaignit Ben, le cadet.

_ Elle devrait être internée, cette folle ! Elle a même blessé ma petite Agathe, ajouta Clair, son épouse.

_ Et que voulez-vous que je fasse ? Vous avez oublié que sa mère n'est plus de ce monde, répondit Séraphin, l’air fatigué.

_ Ce n'est pas une raison pour nous casser les pieds, intervint Blair, la benjamine.

_ N'oubliez pas que nous sommes tous fautifs de ce qui est arrivé à sa mère, rappela Séraphin sur un ton empreint de regret.

_ Nous ? Non ! Elle est la seule responsable de son malheur, se défendit Ben. Et n'oublie pas qu'à cause d'elle, le nom de la famille est sali à jamais.

_ Et tu crois que cela justifie notre décision, hurla Séraphin, s’emportant contre son cadet. Tu crois que père aurait voulu que nous la jetions hors du manoir juste parce qu'elle a commis une erreur qui a entaché le nom de la famille ? Lequel d'entre vous n'a jamais enfreint les règles ? interrogea-t-il, le regard accusateur.

À cette question, un silence s'installa dans la pièce, permettant à chacun de reprendre son calme.

_ Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Blair, plus calmement.

_ Je n'en sais rien, répondit Séraphin, visiblement déboussolé.

Le silence retomba, pesant.

_ Son père, dit soudain Clair, attirant l'attention des autres. Et si nous la ramenions à son père ? Comme ça, elle ne serait plus un problème pour nous.

_ Excellente idée, approuva Ben, un sourire aux lèvres. Cela fait six ans qu'elle ne l'a pas vue. Je pense que ça lui ferait du bien de reprendre contact avec lui.

_ Et comment comptes-tu le trouver ? Je te signale qu'il n'a plus donné signe de vie depuis six ans. Et même si tu le retrouvais, elle n'accepterait jamais de partir avec lui.

_ Et qu'est-ce que tu en sais, grand frère ? Elle le déteste peut-être, mais pas plus que nous. Je n'attends que ton approbation et je le retrouverai.

Séraphin fronça légèrement les sourcils, pensif. Bien qu'il trouvait cette idée meilleure pour la jeune fille, il hésitait. Willow était la seule personne qui lui rappelait sa défunte sœur, et il ne voulait pas la perdre.

_ Je vais y réfléchir. Laissez-moi seule, ordonna-t-il.

Sans un mot, ils quittèrent tous le bureau de Séraphin, satisfaits d'avoir trouvé une solution. Ce dernier soupira et se laissa tomber dans son fauteuil en cuir lorsque la porte se referma. Devait-il la laisser partir ? Ou la garder près de lui ?

_ Que dois-je faire, Père ? murmura-t-il en fixant l'énorme portrait du vieil Adama accroché au mur face à lui.

D'origine Africaine, la famille s'était installée dans une ville au sud de la France il y a plus de soixante-quatre ans et travaillait depuis pour une organisation secrète.

Une demi-heure s'était écoulée depuis la réunion familiale, et Willow attendait toujours que quelqu'un vienne lui annoncer le verdict. Toute décision qui lui permettrait de s'éloigner de ceux qui avaient lâchement abandonné sa mère lui convenait. Il lui était insupportable de vivre sous le même toit que ces gens. Qu'avait donc fait sa mère pour être chassée de sa propre demeure ?

Perdue dans ses pensées, le dos tourné à la porte, elle ne remarqua pas Séraphin entrer dans sa chambre, un plateau de nourriture à la main. Il prit le temps de poser le plateau sur la table de chevet avant de s'asseoir à califourchon sur une chaise traînant dans un coin de la pièce.

_ Bonjour, Willow, salua-t-il de sa voix grave.

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