CHAPITRE 5 : 1/2

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Willow ouvrit lentement les yeux, un sourire aux lèvres, et s’étira mollement. Pour une fois, elle avait bien dormi toute la nuit, et cela, grâce à la perspective de son voyage pour l’Oregon. Après avoir attendu impatiemment pendant deux jours qui lui avait semblé interminables, elle était heureuse de savoir qu’elle partirait pour un autre pays aujourd’hui. Néanmoins, elle était un peu tracassée à l’idée de revoir son père, qu’elle croyait mort depuis si longtemps. Cela ne serait pas facile pour aucun des deux après six ans de séparation, mais le simple fait de savoir qu’il était toujours en vie lui remplissait le cœur de joie.

Poussant un profond soupir, elle bondit du lit et passa ses doigts dans ses cheveux ébouriffés. Puis, après un bâillement, elle se dévêtit et se dirigea vers la douche. Elle devait être prête avant qu’on ne vienne la déranger. Ouvrant le robinet, elle se mit à se poser des questions sur son père. Comment était-il devenu après tout ce temps ? Avait-il changé physiquement ? Était-il marié ? Avait-il d’autres enfants ? À cette dernière pensée, elle frissonna. Avoir des frères et sœurs était une chose qu’elle n’avait jamais imaginée, car sa mère n’en voulait plus. Mais une chose était sûre : si jamais elle avait des frères ou sœurs, elle en serait ravie.

Après s’être douchée, elle enfila un débardeur blanc, qu’elle recouvrit d’une veste en jean, et ajouta un jean bleu de la même couleur. Ensuite, elle plia ses affaires à toute vitesse et les rangea dans ses valises, qu’elle déposa au centre de la pièce. Se redressant, elle poussa un gros soupir et récupéra un collier que sa mère lui avait offert pour ses dix-sept ans. Nostalgique de ce jour, elle s’assit sur le lit, mais on frappa à sa porte. Elle se leva brusquement et se précipita pour ouvrir.

_ Tu es prête ? Lui demanda son oncle Ben, appuyé contre l’encadrement de la porte.

_ Oui, je le suis, répondit-elle, un peu angoissée.

L’homme lui sourit et entra pour prendre ses affaires.

_ Ils sont tous en bas, ils t’attendent, dit Ben en sortant de la chambre avec deux valises.

Willow inspira profondément et jeta un dernier coup d’œil à sa chambre, certaine d’avoir pris la bonne décision. Rien dans ce manoir ne lui manquerait, ça, elle en était sûre. Elle enfila ses baskets, traversa le couloir et descendit précipitamment les marches.

Arrivée à l’extérieur, elle aperçut tous les membres de la famille debout devant la grille du manoir. Certains avaient l’air triste, tandis que d’autres s’efforçaient de camoufler leur joie. Ils pouvaient feindre d’être peinés par son départ ou non, cela lui était égal. Tout ce qui importait, c’était d’être loin d’eux. Après leur avoir fait ses adieux, elle monta dans la voiture, suivie de Séraphin.

Ce fut un grand plaisir pour Willow lorsque la voiture se gara dans le parking de l’aéroport de Marseille. Durant le trajet, elle s’était sentie mal à l’aise à cause du silence qui régnait dans l’habitacle. Ni elle ni son oncle n’avait daigné engager la conversation, pourtant elle aurait aimé lui parler une dernière fois.

Alors qu’elle descendait de la voiture, elle fut éblouie par les rayons aveuglants du soleil. Bon Dieu, qu’il faisait chaud ! Elle récupéra ses affaires avec l’aide du chauffeur et de Séraphin, et ensemble, ils entrèrent dans l’aéroport. Avant d’entamer les formalités d’enregistrement, Séraphin lui remit un téléphone portable, un sourire crispé aux lèvres.

_ Prends soins de toi, dit-il, les yeux embués de larmes. N’oublie pas que tu seras toujours la bienvenue ici.

Toucher par l’état de son oncle, elle eut un pincement au cœur. Bien qu’elle le détestât pour ce qu’il avait fait à sa mère, elle était aussi consciente de l’effort qu’il avait fourni pour se racheter. Dans un geste impromptu, elle se jeta dans ses bras, à la grande surprise de Séraphin.

_ Merci ! Merci pour tout, dit-elle alors qu’une larme perla sur sa joue.

_ De rien, ma puce, répondit-il avec un sourire.

Ils se relâchèrent, et elle entama les contrôles et l’enregistrement des bagages. Une fois terminée, elle rejoignit la file d’attente et se retourna pour faire un dernier signe d’au revoir à son oncle. Puis, elle monta dans l’avion pour un long voyage vers Portland.

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