Arrêté sous le jet d’eau chaude, Willow profitait de chaque goutte qui glissait sur sa peau métissée. Se savonnant le corps avec le gel douche, elle s’immobilisa lorsque son regard se posa par hasard sur son coude blessé. La plaie qu’elle avait, venait de disparaitre, provoquant la stupéfaction de la jeune fille. Croyant s’être trompée de bras, elle jeta aussitôt un regard sur l’autre coude, mais celui-ci était également intact. Déconcertée par la disparition soudaine de sa blessure, elle éteignit le jet d’eau et sortit de la cabine de douche. Elle s’enroula une serviette autour du corps et scruta son reflet dans le miroir au-dessus du lavabo, examinant de plus près ses bras. Comment était-ce possible ? Cette plaie ne pouvait pas guérir par magie. C’était impossible. Elle avait saigné abondamment, bien trop pour une simple égratignure.

Après avoir inspecté ses bras, elle s’éloigna du miroir et passa les mains dans ses cheveux mouillés, incrédule. N'ayant aucune explication rationnelle, elle commença à tourner en rond, nerveuse. Alors qu’elle cherchait désespérément un semblant de logique, quelqu’un frappa à la porte, la faisant sursauter.

_ Tu es là, ma biche ?, entendit-elle la voix de son père.

_ Euh… Oui ! Répondit-elle, la gorge serrée.

_ Tu pourrais te dépêcher ? Je dois aller au poste, et j’ai à te parler avant.

_ Oui ! Juste une seconde.

Willow inspira profondément pour calmer son angoisse avant de quitter la douche.

_ Bonjour, papa, lança-t-elle à l’homme assis sur son lit.

_ Bonjour, ma biche, répondit Clark en se levant.

_ Tu voulais me dire quelque chose ?

_ Hum, oui… Je dois aller au poste avec Caleb, et je me disais que… tu pourrais passer la journée chez ton oncle. Il habite en centre-ville, ajouta-t-il, gêné.

_ Mon oncle ? s’étonna Willow.

_ Oui, Ethan. Tu ne le connais pas, mais il est très sympathique. Il aimerait te rencontre.

_ Je vois… Mais je préférais rester seul ici, répliqua-t-elle en se dirigeant vers son placard.

À sa réponse, l’homme soupira et se rapprocha. Les mains sur les hanches, il s’arrêta devant elle et se racla la gorge.

_ Écoute, je ne veux pas être dur, mais je ne serais pas rassuré de te savoir seul ici, trésor, dit-il d’une voix douce en lui prenant la main.

Willow roula des yeux, comprenant la raison de cette décision. Ce maudit tueur lui pourrissait la vie depuis son arrivée. Prête à protester, elle se souvint soudain de l’homme aperçu dans les bois. Un frisson lui parcourut l’échine. Si c’était bien lui, resté seule serait suicidaire.

_ Je sais que tu es forte, mais…

_ D’accord !, l'interrompit-elle. Je m’habille et je vous rejoins, dit-elle avec un sourire forcé.

Stupéfait, Clark se contenta d’acquiescer.

_ Très bien. Dépêche-toi, lâcha-t-il en quittant la pièce.