Alors qu’elle réconfortait le jeune rouquin, Willow entendit le carillon de la boulangerie retentir. Tournant la tête, elle aperçut son père sortir de la boutique, accompagné d’un homme grand et massif, le torse et les bras couverts d’une fine couche de farine. Sans attendre, elle lâcha Caleb et se redressa, croisant les bras avec une légère appréhension.

_ C’est donc ta fille ? s’exclama l’homme élancé, les yeux brillants de curiosité.

_ Oui, confirma Clark. Ethan, je te présente Willow. Willow, voici ton oncle Ethan. Mon frère aîné, ajouta-t-il avec un geste chaleureux.

— Enchantée, murmura Willow, esquissant un sourire timide.

_ Désolé de ne pas te faire une bise, plaisanta Ethan en secouant ses mains farineuses, mais je tiens à ta tenue !

La jeune fille hocha la tête, son regard attiré malgré elle par la carrure impressionnante de son oncle. Contrairement à son père, plus mince et réservé, Ethan dégageait une présence charismatique, presque intimidante. Ses épaules larges, ses bras musclés et son regard noisette pétillant lui donnaient l’allure d’un héros de roman. Seuls leurs cheveux bruns les rapprochaient – encore que ceux d'Ethan, ébouriffés et saupoudrés de farine, fussent aux antipodes de la coiffure impeccable de Clark. Cette différence la fit glousser malgré elle. Son père aurait bien besoin de quelques conseils de séduction…

_ Qu’est-ce qui te fait rire ? s’enquit Clark, perplexe.

_ Rien de grave, mentit-elle en secouant la tête, tandis que Caleb lui donnait un discret coup de coude.

_ Bon, nous allons vous laisser, reprit Clark après un silence. Willow, sois sage avec ton oncle, d’accord ? ajouta-t-il en déposant un baiser sur son front.

_ Promis, papa. Je suis grande, tu sais, répliqua-t-elle en rougissant légèrement.

_ J’espère bien, ma biche. Je viens te chercher à dix-sept heures, annonça-t-il en montant dans la voiture. À tout à l’heure !

_ à plus tard, répondit-elle, les mains enfouies dans ses poches, suivant des yeux la voiture jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Une journée entière avec un oncle inconnu… Elle soupira. Ça promet d’être long.

Comme s’il avait deviné ses pensées, Ethan lui fit signe d’entrer. Dès qu’elle franchit le seuil, une délicieuse odeur de pain chaud et de croissants dorés l’enveloppa, lui mettant l’eau à la bouche. Au moins, il avait du talent.

_ Oh, merde, Lâcha Ethan en entendant sa fournée crépir. Pourrais-tu t’occuper de la caisse ? Mon employé est parti en course, expliqua-t-il.

_ Pas de problème, répondit-elle d’une voix plus assurée.

_ Parfait, je suis en cuisine. Appelle-moi si besoin. Et… sers-toi, ajouta-t-il avec un clin d’œil.

Willow acquiesça, le regardant disparaitre derrière une porte battante. Après une profonde inspiration, elle prit place derrière le comptoir, fixant la porte d’entrée avec un mélange d’excitation et d’ennui. Une longue journée en perspective…