Secret Dévoilé
Ce matin-là, lorsque je me suis réveillée, c'était à cause de quelqu’un qui toquait à ma porte. De suite j'ai su que cette journée serait longue, pleine de rebondissements et d’émotions. Je me levai donc sans grande conviction et autorisai la personne à entrer, ce qu'elle fit. C’était la jeune demoiselle Hlapen, que j’avais vu la veille au soir. En effet, cette dernière avait été honnête lorsqu’elle disait venir vite me revoir. J’en fus la première étonnée, quand bien même cela me fit naturellement plaisir. Je l’incitai donc à venir s’installer à mes côtés sur le lit. Elle m'avait apporté mon petit déjeuner, composé de viennoiseries, d'un jus d'orange et d’un bon café fumant. Une fois installée, je lui demandai ce qui l’amenait de si bon matin. Elle commença à m'expliquer qu’elle avait ouï dire par son père que l’état de la Reine Qhetheia s’était aggravé. À l'entente de ces mots, mon cœur se serra légèrement.
- Je n'ai pas attendu une seconde de plus et suis directement venue vous voir, car il me semble que ce sont là ces derniers instants. Et si ma mémoire est bonne il va donc vous falloir partir. Je suis donc non seulement venue vous prévenir mais aussi vous aider à faire vos bagages. Du moins si vous le voulez. S’empressa-t-elle d’ajouter.
- Je vous remercie Lady Hlapen, c’est vraiment très attentionné de votre part et j’accepte grandement votre aide. J’avoue ne pas savoir où je vais me rendre et donc ne sais absolument pas quoi prendre. De plus, je ne peux me permettre une trop lourde charge puisque visiblement je serai seule. Il me faut donc des bagages peu encombrants que je puisse porter moi-même sur une longue durée et distance. Que me conseillez-vous ? Lui demandai-je.
- Pourquoi Eeyr pensez-vous que vous serez seule ? Un garde ou un soldat devra forcément être à vos côtés sinon comment assurer votre survie ?
- Et bien, je crois que ma survie importe peu. Comme vous le savez peut-être, aucune personne ne souhaite m’approcher, cela dure depuis douze ans maintenant. Vous êtes la première depuis ce long moment à oser le faire sans qu’on vous en ai donné l’ordre. Alors personne ne sera avec moi lorsque la Reine mourra. Au contraire, tout le monde se portera bien mieux sans moi dans l’enceinte du palais, croyez-moi. Soupirai-je, lasse de toute cette histoire.
- Je ne comprends pas, quelles sont leurs raisons ? Qu’importe si quelqu’un vous accompagne ou non, je pense qu’il faudrait réellement que nous commencions vos bagages. Quoi que si quelqu’un vous accompagnait cela changerait beaucoup de choses, comme par exemple la charge de vos bagages ou même le fait que vous ayez une destination précise. Excusez-moi, je parle probablement trop, surtout que vous n’avez pas l’habitude d’avoir de la compagnie. S'excusa-t-elle avec empressement, un petit sourire aux lèvres.
- Touché. En effet ces dernières années je les ai passées en solitaire mais pas de mon plein gré. C’est pourquoi j’ai plaisir à échanger avec vous, même si, je l’avoue, je suis pour le moment dans l’incapacité d’avoir le même enthousiasme que le vôre…J'en suis navrée. Mais il faudrait, comme vous l’avez dit, commencer dès maintenant à préparer mon départ.
À ces mots, nous nous levâmes comme si nous n’étions qu’une. Cela nous fît rire de bon cœur, nous nous souriâmes, l'esprit léger à ce moment précis. Nous nous dirigeâmes ensuite vers mon armoire et nous l'ouvrîmes. Ces yeux pétillèrent de bonheur devant le spectacle qu’offrait ma garde-robe, comme il y a quelques jours lorsqu’elle avait admiré la vue depuis ma baie vitrée. Elle se tourna vers moi pour me demander si tout ceci était bien à moi ce qui me fit émettre un petit rire. J’acquiesçai pour toute réponse.
- As-tu déjà porté toutes ces robes et tenues ? Oh mon dieu je vous ai tutoyé excusez-moi. Dit-elle avec empressement et gêne.
- Alors continue je t'en prie, je pense que maintenant nous pouvons nous tutoyer. Après tout, tu es la seule personne qui vient me voir alors cela te donne le droit de le faire. Oh et non je n’ai pas encore porté tout ce qui se trouve ici. Du moins il ne me reste plus grand-chose maintenant de neuf...
Tranquillement, nous regardions quelles tenues semblaient indispensables pour ce long périple qui m'attendait. Plus le temps passait, plus une pile d’habit se dressait sur mon lit. Il arrivait que Loraevere s’extasie devant une tenue de soirée, jamais portée, je décidai donc, pour certaines tenues, de les lui offrir. Après tout, elles ne m’étaient et ne me seraient plus d’aucune utilité. Ce fut lorsque le Soleil atteignit son zénith qu’étonnamment un individu frappa à ma porte. Loraevere décida donc d'aller ouvrir à ma place à la personne qui nous avait interrompues. Je fus sous le choc. C’était Selwyn, l’Eynon de la Reine. Cela ne signifiait rien de bon, c'était certain.
- Mesdemoiselles, désolé du dérangement. Il se tourna vers moi. L’état de la Reine s’est aggravé plus que nous le pensions et elle devrait bientôt nous quitter. Il semblerait que ce ne soit plus qu’une question d’heures malheureusement. Elle a expressément demandé votre présence à ses côtés. Je suis donc chargé de vous conduire à ses appartements, si vous voulez bien me suivre, s'il vous plaît.
Je m’étais donc levée et étais allée à sa rencontre pour qu’il puisse me guider mais avant qu’il ne le fasse je repris :
- Loraevere, accompagne-nous. Lui dis-je tout sourire
- Je ne pense pas être conviée… Monsieur Curaidh puis-je venir ou cette entrevue doit-elle se faire dans la plus grande intimité ? Questionna-t-elle l'Eynon.
- Je pense, lady Hlapen que cela fera plaisir à la Reine que Mademoiselle soit en compagnie d’une jeune fille de son âge. Répondit-il, un imperceptible sourire se dessinant sur son visage.
C’est ainsi que tous les trois, nous nous retrouvâmes dans les couloirs du palais pour rejoindre la Reine. Aucun de nous ne parlait mais ce n’était pas un silence pesant. Il était différent de celui que je subissais avec les gardes lorsqu’ils devaient me traîner à un endroit. Non, là je me sentais respectée et le plus important était qu’on ne me traînait pas : on m’escortait. Le chemin était plus long que pour aller à la salle du trône. Plusieurs minutes s’écoulèrent encore avant que l’on atteigne les appartements de la Reine. L’Eynon toqua et l’on put entendre la voix désormais plus que caverneuse de notre souveraine qui nous autorisait à entrer.
- Votre Majesté, Mademoiselle est accompagnée de Lady Hlapen, j’espère que cela vous convient. Ou dois-je faire sortir cette demoiselle ?
- C’est bon Selwyn, ce n’est rien de grave. Répondit-elle en ayant du mal à respirer. Approche Achlys, s’il te plaît.
Je m’avançai et jetai un coup d’œil derrière moi pour voir si Loraevere avait une quelconque réaction, et je pus constater qu’elle me regardait avec confusion. Elle ne devait sûrement pas connaître mon réel prénom, elle devait connaître uniquement l'infâme surnom que me donnait la Cour.
- Je ne comprends pas pourquoi vous n’êtes pas venue me voir lorsque vous êtes tombée malade. Pourquoi avoir attendu que votre état soit si grave? Demandais-je, sans grande conviction.
La Reine allait me répondre lorsque l’Eynon prit la parole à sa place. Je ne me rappelais pas qu'ils étaient aussi proches que cela.
- Je vais répondre pour vous, vôtre Altesse. L’état de la Reine était tout à fait normal jusqu’à il y a huit semaines. Dès lors, une sombre maladie a infecté notre Reine, maladie qui n'aurait jamais dû atteindre Efeilliad. Notre souveraine s'est rendue dans un de nos pays voisins il y a de cela quelques temps, la maladie provenait de là. Du moins, c'est ce que nous pensons. À notre retour, il y a six semaines tout allait bien, puis elle a commencé à se sentir mal. C’est à ce moment-là que les médecins nous ont expliqué qu’ils n’avaient aucune idée de comment soigner le mal qui ronge notre Reine. Et donc qu’il était impossible de la guérir. Même les Gardiens de Terre ne pouvaient rien y faire.
- Alors c’est définitif… Vous allez mourir? Mais qui va monter sur le trône ? Il faut bien une Reine mais vous n’avez pas d’héritière. Allez-vous nommer quelqu’un parmi l’aristocratie ? La questionnais-je, avec curiosité mais sans trop d'enthousiasme.
- Je ne sais pas encore mon enfant, c’est pour cela que j’ai demandé cette entrevue. Pour, d’une part, trouver une solution à ce problème. Et d’autre part, parce que je te veux absolument à mes côtés lorsque je partirai de ce monde pour rejoindre l’Ayumer. Répondit-elle, la tristesse se peignant sur son visage.
Je ne répondis rien. Je n’avais aucune idée de ce que j’aurais pu dire, je n’avais jamais pensé que la Reine pourrait mourir si jeune. Surtout sans aucune descendance. Je l’observai sans discrétion. J’étais horrifiée par son état, son teint n’était plus blafard mais presque gris, ses yeux vitreux, sa bouche sèche, sans parler de sa capacité à parler et à respirer. Il était facile de voir que la Reine avait également perdu plus de la moitié de son poids d’origine. Elle avait un corps squelettique. Je ne savais pas qu’il était possible de voir autant les os d’une personne. Une vision cauchemardesque pour quiconque la connaissait lorsqu’elle était au maximum de ses capacités et de sa forme. Elle tapota l’espace à ses côtés pour m’inciter à venir m’y asseoir, j’hésitais quelques instants puis finalement je me dirigeai vers l’Eynon. J'avais une demande à lui faire.
- Pouvez-vous faire sortir mademoiselle Hlapen, je pense que cela serait plus simple étant donné que la Reine semble vouloir rattraper le temps perdu. Dis-je, condescendante.
- Bien entendu. Lady Hlapen, si vous voulez bien me suivre, nous allons laisser la Reine seule avec Mademoiselle. L'informa-t-il tout en lui faisant signe de la diriger vers la sortie de la chambre.
- Je vous suis de ce pas alors. Vôtre Majesté, elle s’inclina puis se tourna vers moi, je te retrouverai plus tard si tu le souhaites. Me souria-t-elle.
J’acquiesçai d’un hochement de tête et attendis de les voir sortir avant de me diriger vers le lit où je m’assis.
- Achlys… Je suis navrée de devoir te faire quitter le palais.
Elle fit une pause.
- Alors que… Alors que c’est ici, au palais, que tu es probablement le moins en danger.
- Certes le peuple ne me voit pas mais ce n’est pas pour autant que les gens de la Cour sont respectueux envers moi, bien au contraire.
- Je le sais, mais même leur souveraine ne peut les faire taire... J’ai tout essayé mais rien ne semble les faire s’arrêter… Oh et ce surnom dont ils t’affublent, c'est affreux. Dit-elle en un sanglot.
- Ce n'est pourtant pas vous qui devez supporter qu’on vous appelle par ce surnom! Je sais tout ça et cela ne me fait ni chaud ni froid, s’ils vous respectaient réellement ils obéiraient. Or ils ne le font pas. Ce sont des courtisans votre Majesté, ils ne sont là que pour ce que vous leur apportez socialement, surtout à leur image. Rien de plus, et vous savez parfaitement que j’ai raison sinon vous ne m’enverriez pas à l’autre bout du pays. Mais au fait, m’envoyez-vous à un endroit précis ou dois-je me débrouiller comme je l’ai toujours fait ? Demandai-je, les nerfs à fleur de peau.
- Je t'envoie quelque part mais tu ne le sauras qu'au moment venu. Et tu seras accompagnée, le fils de Selwyn sera ton compagnon de voyage. Lui aussi a bien grandi tu verras. Souria-t-elle.
- Je n’ai que faire de savoir à quoi il ressemble maintenant puisqu’il agira comme tout soldat le fait dans ce palais : il me fuira comme l’Haemolor.
- Non il ne le fera pas, il est comme son père je peux te le garantir. C’est même lui qui se charge des rondes près de tes appartements lorsque tu as tes crises, pour être sûr que tu ne te fasses pas plus de mal. M'avoua-t-elle
- C’est lui, le garde que j’entends dans ces moments-là ? Dis-je avec un profond étonnement. Je ne savais pas, mais en même temps comment aurais-je pu ? Je suis constamment enfermée sans pouvoir ne serait-ce qu’aller dans les jardins… Alors savoir que mon ami d’enfance prend un minimum soin de moi ? Je ricanais, pleine de dédain.
- Je m’en veux tellement… Maintenant je sais que te faire passer pour morte n’était pas la solution à notre problème ma-
- Notre problème ? Non le mien. La coupai-je avec hargne.
- Je - Oui le tien, j’aurais dû obliger le peuple à t’accepter… Si j’avais su-
- On referait le monde avec des si, votre Altesse. La coupai-je encore une fois.
- Je t’en prie Achlys, arrête, je sais que j’ai été ignoble mais ne me le reproche pas, pas maintenant. Lorsque je serais partie, si tu veux, tu pourras le faire autant que tu le voudras. Elle s‘arrêta pour prendre une énorme bouffée d'air, puis reprit. Je veux simplement passer ces derniers instants avec toi et seulement toi.
Je hochai la tête puis m’allongeai à ses côtés malgré ma rancœur. Elle eut un geste qui me désarçonna : elle encercla ma taille et me rapprocha d’elle. Quelques instants après, je sentais sa respiration dans mon cou : elle y avait niché son nez.
*****
PDV Selwyn
Je venais de finir de raccompagner Lady Hlapen dans le boudoir et me dirigeai donc vers les appartements de Qhetheia lorsqu’un garde se présenta à moi avec l'intention de m'apporter une information.
- Eynon. Il s'inclina. Votre fils vient d’arriver au palais, il s'est amarré il y a de cela deux heures. Il souhaite s'entretenir avec vous, où dois-je lui dire de vous rejoindre?
- Dites-lui que je me dirige de ce pas voir la Reine dans ses appartements.
- Bien Monsieur. Il s'inclina une nouvelle fois avant de partir.
Une fois que le garde fut hors de ma vue, je repris la direction qui m’importait, plus lentement cette fois, puisque toutes mes pensées avaient quitté la Reine pour se diriger vers mon fils. J’espérais que sa mission au large des côtes s’était bien passée, et qu’il revenait avec de bonnes nouvelles, cela nous était indispensable désormais. Savoir que les mers étaient sécurisées tout comme nos côtes nous rassurerait. Surtout qu’il allait nous falloir une nouvelle Reine et si Qhetheia ne trouvait personne il faudrait désigner un ou une régente en attendant. Mais qui ferait l’affaire ? Mes pensées furent coupées par mon fils qui se trouvait au bout du couloir, j’accélérai donc le pas et une fois à sa hauteur le pris dans mes bras avec une joie non dissimulée.
- Owein, comment vas-tu mon fils ? Lui demandai-je avec joie.
- Je me porte à merveille mais j’ai entendu dire que ce n’était pas le cas de notre Reine, est-ce vrai ? me demanda-t-il.
- En effet...Qhetheia est mourante et ce sont là ces dernières heures. Achlys est à ses côtés même si je pense que cela ne l’enchante guère. Affirmai-je, le cœur lourd.
- Elle est avec la Reine ? Cela m’étonne, en effet, qu’elle ait accepté de rester à ses côtés. Mais c’est tant mieux pour notre souveraine. Me répondit mon fils, un sourire naissant aux lèvres.
Visiblement, penser à son amie d'enfance qui acceptait l'attention de notre Reine semblait lui apporter une certaine joie. Je posai ma main sur son épaule afin de reprendre notre conversation.
- Mais toi! Dis-moi que tu as des bonnes nouvelles à m’apporter, car c'est désormais crucial pour le royaume.
- Tout dépend de ta vision des choses…Nous n’avons pas croisé de pirates ou d'inconnus qui pourraient manifester le désir de nous envahir. Cependant, cela ne veut pas dire que les eaux sont sûres. De plus, lorsque la mort de la Reine sera officielle, peut-être que les pays voisins et lointains pourraient tenter une attaque contre Efeilliad. Notre pays reste convoité pour la magie des Gardiens et les ressources que cela nous apporte au quotidien.
- Tu as raison, ce n'est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle. Je soupirai et repris, je n’en parlerais pas à Qhetheia, je ne veux pas qu'elle se fasse plus de soucis concernant les temps qui suivront sa mort. Elle est déjà assez inquiète à ce sujet. Dévoilai-je à mon fils.
- Alors pourquoi te diriges-tu vers ses appartements ? Si elle me voit, elle me forcera à répondre à la même question que tu viens de me poser. Et là, je n'aurais pas d'autre choix que de lui répondre. Je suis à ses ordres directs. Me fit remarquer mon fils.
- Ne t'en fais pas, et puis je lui ai promis d’être à ses côtés lorsqu’elle partira pour l’Ayumer. Mais je ne te force en rien à m'accompagner, tu peux tout aussi bien aller te reposer. Après tout, tu as passé presque deux mois à faire le tour du royaume pour être sûr que nous étions en sécurité. Alors si tu ne veux pas avoir à subir un interrogatoire, tu sais où aller. Dis-je en lui accordant un clin d'œil et une tape sur l'épaule.
- Je ne sais pas trop, j’aimerais voir Achlys auprès de la Reine, comment cela se passe entre elles…Et vérifier qu’une crise ne va pas se déclencher. Tu sais, un rien peut la déclencher. Un geste, un mot de travers et tout finit sans dessus-dessous. Non, je te suis et c’est mon dernier mot.
- Bien alors allons-y.
Une fois arrivés à destination, je toquai et attendis une réponse qui ne venait pas. J'entre-ouvris la porte et ce que je vis me fit chaud au cœur : la Reine et Achlys s’étaient toutes deux endormies dans les bras l’une de l’autre. Ce spectacle n’était pas arrivé depuis plus de douze ans. Plus depuis le jour de l’accident. Plus depuis qu’Achlys s’était fait attaquée près du Marais Sacré. Mais là, elles étaient ensemble et semblaient apaisées, rien ne pouvait détruire ce moment qui n’appartenait qu’à elles. Je décidai donc de leur laisser cette intimité et fis signe à mon fils de faire demi-tour. La Reine avait finalement réussi à obtenir presque l’entièreté de son dernier souhait : mourir auprès de sa fille qui lui aurait peut-être pardonné ses mauvaises décisions du passé
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