Loraevere

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PdV Loraevere

J’étais sur la route avec mon père lorsque je reçus la réponse de la Princesse. Lorsque j’aperçus l’oiseau que j’avais envoyé, j’oubliai que j’étais sur un cheval depuis trois longs jours et souris immédiatement. Je ne l’avais vue que deux fois mais elle avait marqué mon esprit. Comment était-il possible que sa mère l’ait caché alors qu’elle avait l’air tout à fait exceptionnelle? Je ne comprenais pas mais je devais avouer que cela ne me regardait pas, je n’avais pas à donner mon avis ou à fouiner dans les affaires privées de la défunte Reine. Mais je laissai mes pensées de côté pour pouvoir me consacrer à la lecture de la réponse d'Achlys.

Celle-ci me racontait qu'entre elle et le dit Owein tout se passait à merveille, aussi que sa blessure cicatrisait relativement bien. Elle me racontait comment ses compagnons avaient découvert la source de sa blessure, ce sombre Connor, mais également qu'il avait quitté le groupe suite à cette révélation. A la fin de sa lettre, je racontai vaguement à mon père les nouvelles et l'endroit où nous devions aller. De suite, il fit changer de quelques degrés vers le sud-ouest la trajectoire de son étalon, ma jument le suivant sans que je n'ai quelque chose à faire ou dire.

Le lendemain, en début de soirée nous arrivâmes à destination, sans trop de problèmes. Sans crier gare, je sautai de ma selle et courus jusqu'à l'entrée du bâtiment auquel je ne lançai qu'un bref regard. Je poussai les portes avec force et découvris avec joie que je n'aurais pas besoin de chercher Achlys bien longtemps.

En effet, elle se tenait là, au centre de ce hall, à parler avec ceux qui semblaient être des Gardiens. Je me précipitai vers mon amie, et lui sautai au cou. Elle mit un moment avant de se rendre compte qu'il s'agissait de moi, une fois qu'elle eut compris, elle encercla ses bras à ma taille et me fit tourner tout en riant. Elle finit par me déposer au sol mais ne me lâcha pas pour autant. Nous restions collées l'une à l'autre, le sourire aux lèvres ne nous quittant pas. Cependant, nous dûmes nous séparer mais lorsque nos regards se croisèrent un rire de nervosité mélangé à la joie combla le silence.

Je me repris donc en main et avec l'élégance, la grâce dont je me devais de faire preuve, je saluai la Princesse comme il se devait, par une révérence appliquée et parfaite. Achlys vint me toucher l'épaule avec une extrême douceur, je me relevai donc et lui fis un nouveau sourire, plus timide cette fois. Un toussotement dans mon dos me fit me retourner vivement. Je découvris mon père qui me lançait un regard d'avertissement qui se finit en sourire tendre tout en secouant la tête.

- Votre Altesse, commençai-je d'une voix cérémonieuse, voici mon père, le Général Amaël Hlapen. Père, voici la Princesse Achlys Erolwyn d’Efeilliad.

- Général. Répondit-elle d'une voix qui sonnait faux.

- Votre Majesté, c'est un honneur de pouvoir poser les yeux sur vous. Dit humblement mon père tout en faisant une révérence digne de ce nom.

Achlys était gênée, jamais elle n’avait reçu ce genre de bonjour au palais, cela devait lui être étrange. Peut-être même inconnu. Je m’approchai de mon père et posai ma main sur son épaule, il se releva avec étonnement. Il me demanda silencieusement pourquoi je l’avais interrompu dans sa révérence, je lui fis signe de regarder Achlys. Cette dernière se tenait droit, même trop. Elle était aussi rigide qu’un arbre et avait le regard dans le vide. Lorsqu’elle sortit de ses pensées, ses joues prirent une teinte rouge, je ne pensais pas un jour voir une personne de son rang rougir. Elle reprit cependant contenance et se tourna vers le groupe d’hommes derrière elle, fit signe à l’un d’entre eux. Mon père eut l’air choqué quand ce dernier posa un tendre baiser sur la tête de la Princesse.

- Colonel Curaidh! C’est une surprise pour moi de vous voir en compagnie de notre souveraine et surtout aussi proche…

- Papa! M’insurgeai-je, la gêne colorant mes joues

- Ne vous en faîtes pas Mademoiselle, rit-il, je peux concevoir que cela soit peu anodin mais c’est désormais tel quel que vous me verrez. Toujours en compagnie d’Achlys. Je suis d’ailleurs agréablement surpris de vous voir ici. Ajouta l’homme

- Je ne me voyais pas être autre part.

- Ravi de l’entendre! Répondit le jeune homme.

- Excusez-moi, mais puis-je savoir qui vous êtes? Votre nom me dit quelque chose mais visiblement j’ai tout oublié...Demandai-je, le rouge aux joues.

- Je suis Owein Curaidh, le fils de Selwyn Curaidh, l’ancien Eynon et nouveau Régent d’Efeilliad. Vous devez être Loraevere. Achlys m’a beaucoup parlé de vous ces derniers jours.

J’eus à peine le temps d'acquiescer que déjà d'autres personnes arrivèrent. C’est là que je la vis. Elle avait de long cheveux bruns, des yeux d’un vert éclatant et une tenue de guerrière qui, je trouve, la mettait en valeur. Je ne pouvais détacher mes yeux d’elle. Sa façon de se mouvoir avec légèreté mais avec une fine précision. Je sentis mon coeur s’emballer dans ma poitrine, ce qui fit accélérer mon pouls. Une nouvelle fois, mes joues chauffèrent, encore plus lorsqu’elle aussi me regarda, non, me détailla.

Je ne savais plus où me mettre. Le stress me faisait me triturer les doigts, puis mes vêtements. Mon regard se baissait vers le sol, puis remontait pour lui jeter des coups d'œil. Je savais que je n’étais pas très discrète mais cela m'était égal, le plus important étant qu’elle ne fasse aucune remarque sur mon comportement.

*****

PdV Lume

Je venais d’arriver lorsque je pus apercevoir une jeune fille trop bien habillée pour qu’elle soit Gardienne, sans parler de l’homme à ses côtés, ce dernier portait un habit de soldat haut gradé. Elle aussi me regardait, plus, elle me détaillait, avec gêne mais elle ne s’en privait pas pour autant. Cela me fit sourire, mais lorsqu’elle releva la tête plus que les autres fois, mon cœur rata un battement. Ces yeux étaient d’un bleu cristallin, et son visage d’une telle douceur et aussi très innocent. Elle était pleine de grâce, belle et inaccessible. Tandis que j’étais comme qui dirait une brute épaisse, sans manière, une simple fille de villageois. Je ne serais jamais digne d’elle. Le trouble se répandit en moi. Je me sentais désormais mal à l'aise. Je ne supportais plus son regard sur moi. Se rendait-elle compte de l’effet qu’elle produisait sur moi? Était-ce un jeu? Je ne voulais plus y penser, c’est pourquoi je pris la décision d’aller méditer, cela me détendrait et me viderait l’esprit.

*****

PdV Loraevere

Son regard avait changé. La seconde d’avant, un sourire étirait ses lèvres et la seconde d’après, le trouble avait pris place sur son visage. A quoi avait-elle pensé? Peut-être que je la repoussais… Je n’allais pas avoir de réponse de sitôt car elle s’en alla. Mais en faisant cela, elle me frôla le bras, me faisant frissonner. Je désirais qu’elle recommence. Juste pour voir si ces sensations reviendraient. Je jetai un dernier regard en arrière pour la voir sortir par ces mêmes grandes portes que j’avais traversées quelques minutes auparavant.

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