Le répondeur de James Franco (intermède)
Bonjour, c’est le répondeur de James Franco et si je vous parle cela veut dire que James fait autre chose ou alors n’a pas envie de répondre ou je ne sais foutre quoi d’autre.
Bref, je me charge de prendre le message pour lui. Après, ce qu’il en fait, ce ne sont pas mes oignons, vous verrez bien, mes potes.
Ce que je veux dire c’est qu’il est tellement pris que les numéros qui vous sont attribués sont à cinq chiffres sur la liste d’attente. James, c’est un peu un centre d’aide sociale mais en plus sexy.
Enfin ça dépend. Il n’est pas tout le temps sexy. Au réveil, comme dirait Brad Pitt, on lui donnerait plutôt cinquante cent qu’un oscar. Sans compter l’odeur asphyxiante de transpi qu’il dégage, croyez-moi. À croire qu’il passe ses rêves dans le désert de Gobi. Et vu son haleine de chiottes que la pisse de chameau soit son unique breuvage.
Je dis ça, je parle en connaissance de cause. Je suis son répondeur, je vous dis. Toujours près de lui, quelles que soient les circonstances. Et pas que d’ailleurs. Je le conseille également dans ses choix de carrière voire ses orientations sexuelles, j’ai pas vraiment de champs définis. C’est moi par exemple qui suis à l’origine de sa présence dans les films d’auteur. Spring Breakers, c’est moi. Palo Alto, c’est moi.
Pareillement, à un moment, James a eu le sentiment d’être ligoté par son métier. Je lui ai dit : « pourquoi tu ferais pas de la pub ? T’as du charisme, t’es beau gosse (sauf le matin), tu pourrais très bien te diversifier dans le mannequinat. Et voilà comment il est devenu la tête de gondole de Gucci pour ses parfums ! Et comment il s’est libéré ! Kif pour la réalisation ! T’en as marre d’être acteur et mannequin ? Prends la caméra ! Et paf, le phénix est de retour ! Grâce à qui ? Kiki ! Je vous le dis, il me doit une fière chandelle, le James !
Même dans la vie de tous le jours, il fait appel à moi : « Qu’en penses-tu, répondeur ? Je mets une chemise ou un teeshirt ? » ; « Les oeufs, à la coque ou frits ? » ; « Trottinette ou vélo ? » ; « Ciné ou livre ? ».
Bref, je suis son mentor. D’ailleurs, ce n’est pas moi qui ai la voix de James Franco. C’est James Franco qui, fasciné par mon être, s’est approprié la mienne. Vous pigez ? Ou dois-je recommencer mon speech depuis le début ?
Annotations
Versions