Lucas fixait la feuille flottante devant lui, l'esprit vide.

La Plume, toujours dans sa main, semblait attendre avec impatience.

— Qu’est-ce qui te bloque ? demanda-t-elle doucement.

— Je ne sais pas quoi écrire… avoua Lucas.

— Alors écris ce qui te vient en premier.

Lucas fronça les sourcils, puis, presque sans réfléchir, il griffonna deux mots :

Walking Dead.

Il n’eut même pas le temps de finir la phrase qu’un grondement sourd émergea des arbres environnants. L’air devint froid, chargé d’une tension inquiétante. Une silhouette vacillante apparut entre les troncs : une figure décharnée, le visage à moitié mangé, avançant d’un pas traînant.

— Qu’est-ce que… ? murmura Lucas, le souffle coupé.

La plume vibra dans sa main :

— Ce que tu écris, Lucas, prend vie ici. Tu aurais dû choisir des mots moins… menaçants.

Lucas recula précipitamment alors que d’autres silhouettes émergeaient de l’ombre.

Les grognements gutturaux et les pas lourds s’approchaient de plus en plus vite.

Pris de panique, il lâcha la plume, qui tomba au sol, s'écrasant doucement dans l’herbe.

— Reprends-moi ! cria la plume. Sans moi, tu ne pourras pas les arrêter !

Mais Lucas était figé. Sa peur semblait palpable, presque aussi réelle que les créatures qui le poursuivaient.

Alors qu’un zombie tendait une main vers lui, il se jeta au sol, attrapa la plume et écrivit frénétiquement :

"Les zombies disparurent."

En un instant, le silence revint. L’air redevint léger, comme si rien ne s’était passé.

Lucas haletait, son cœur battant à tout rompre.

La Plume vibra légèrement dans sa main, une pointe d’exaspération dans sa voix :

— Tu vois, Lucas, ce n’est pas un jeu. Ce que tu crées ici a des conséquences.

Réfléchis avant d’écrire.

Lucas resta assis, le souffle court, les mains tremblantes.

— Je… je comprends, murmura-t-il.

Mais au fond de lui, il n’était pas sûr d’être prêt à dompter un tel pouvoir.