Chapitre 24 (A revoir)

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Date : 30 septembre 2025

Heure : 08h00

Le matin était étrangement calme. Le vent soufflait doucement à travers les arbres près de la maisonnette, et l'odeur saline de la mer flottait dans l'air, apaisante mais trompeusement sereine. Cela faisait une dizaine de jours qu'Oliver n'était pas revenu. Pas de visites impromptues, pas d'excuses pour laisser Liam jouer avec Matheo. Tout semblait… normal. Trop normal.

Mariana, debout dans la cuisine, fixait la porte d'entrée comme si elle s’attendait à ce qu’Oliver frappe à tout moment. Un sentiment d'angoisse lui serrait le cœur. Pourquoi était-il soudainement si silencieux ? Il avait montré tant d'intérêt pour Violette, s'en allant rarement sans poser de nouvelles questions. Son absence était inquiétante. Cela ressemblait à une accalmie avant la tempête.

Elle avait tenté de rassurer Matheo en lui disant qu’Oliver était peut-être parti pour un voyage ou pris par son travail, mais même son fils semblait remarquer que quelque chose ne tournait pas rond. Il passait plus de temps près de Violette, presque protecteur, alors qu'elle dormait paisiblement dans son berceau.

Mariana ne pouvait se défaire de l’idée que quelque chose se tramait. Un frisson parcourut son échine lorsqu’elle jeta un coup d'œil par la fenêtre du salon. Une voiture noire, aux vitres teintées, était garée à quelques mètres de la maison, presque cachée derrière les buissons. Elle n’avait jamais vu cette voiture auparavant, et cela la fit tressaillir.

Elle savait qu’Arnold devait en entendre parler. S’il y avait quelqu’un qui pouvait comprendre ce genre de détails, c’était lui.

Heure : 10h00

Arnold était rentré du travail plus tôt que d’habitude, visiblement fatigué. Il avait des cernes sous les yeux, mais son esprit semblait en éveil, tourné vers quelque chose de plus urgent que son épuisement.

« Arnold, il faut qu’on parle, » dit Mariana en l’entraînant vers le salon. « Oliver ne revient plus depuis dix jours. Mais il y a cette voiture… »

Arnold fronça les sourcils.

« Une voiture ? Depuis combien de temps est-elle là ? »

« Je l’ai vue depuis hier, mais je ne sais pas si elle est là depuis plus longtemps. Elle est juste garée là, à peine visible, mais… je sens qu’on nous surveille. »

Arnold ne dit rien. Il se leva et jeta un coup d’œil discret par la fenêtre. Son regard se durcit.

« C’est peut-être pire que ce qu’on pensait, » murmura-t-il avant de se tourner vers Mariana, l’air sombre. « J’ai découvert des choses sur Oliver. »

Mariana retint son souffle. Elle avait attendu ce moment depuis qu’Arnold lui avait parlé de ses recherches.

« Qu’est-ce que tu as trouvé ? »

Arnold inspira profondément, son regard plongé dans celui de Mariana.

« J’ai fait des recherches sur ses anciens employeurs. Oliver a travaillé pour plusieurs organisations privées, certaines spécialisées dans des projets scientifiques peu conventionnels… et d’autres impliquées dans des recherches sur des enfants comme Violette. Des enfants avec des pouvoirs. »

Mariana sentit son cœur s’emballer.

« Des pouvoirs ? Tu veux dire… des enfants comme elle ? »

Arnold hocha lentement la tête.

« Oui. Ce ne sont pas des études légitimes. Ils cherchent à exploiter les capacités de ces enfants. Et je crois qu’Oliver travaille pour l’une de ces organisations. »

Mariana se laissa tomber sur le canapé, secouée par cette révélation.

« Tu penses qu’il sait pour Violette ? »

« J’en suis presque sûr, » répondit Arnold d’une voix grave. « Il n’était pas ici par hasard. Ils nous surveillent. Cette voiture en est la preuve. »

Le silence retomba dans la pièce, oppressant. Mariana serrait les mains sur ses genoux, cherchant désespérément une solution. Ils devaient protéger Violette, mais comment ?

Heure : 22h00

Plus tard dans la soirée, alors que la maison était silencieuse et que les enfants dormaient, le téléphone de Mariana sonna. C’était un numéro inconnu. Elle hésita un instant avant de décrocher.

« Allô ? »

Une voix douce mais autoritaire se fit entendre à l’autre bout de la ligne, calme mais chargée de sous-entendus.

« Mariana, vous ne me connaissez pas, mais je connais beaucoup de choses sur vous et votre famille. »

Mariana sentit son cœur accélérer, son souffle se coupant.

« Qui êtes-vous ? »

« Mon identité n’a pas d’importance, » répondit la voix. « Ce qui compte, c’est que je peux vous aider. Votre famille est en danger. »

Mariana se figea. La voix semblait connaître leur situation bien mieux qu’elle ne l’aurait imaginé.

« Comment savez-vous ça ? Que voulez-vous ? »

La personne au bout du fil soupira légèrement, comme si elle s’attendait à ces questions.

« Je sais ce que fait Oliver. Je sais pour Violette. Vous n’êtes pas en sécurité. Oliver n’est qu’un pion dans un jeu bien plus grand. Il est surveillé, et vous l’êtes aussi. »

Mariana sentit un frisson glacial descendre le long de sa colonne vertébrale. Elle se leva brusquement, s’éloignant du salon pour ne pas réveiller Arnold ou les enfants.

« Que dois-je faire ? »

« Vous devez partir, » répondit la voix calmement. « Mais pas sans prendre certaines précautions. J’ai une adresse. Venez demain soir, seule. Là-bas, vous aurez des réponses. »

Mariana se mordit la lèvre, ses pensées tourbillonnant. Comment pouvait-elle faire confiance à cette personne mystérieuse ? Et si c’était un piège ?

« Pourquoi devrais-je vous croire ? » demanda-t-elle, sa voix tremblante.

Un silence s’installa un instant, avant que la voix ne réponde doucement :

« Parce que je veux que votre fille survive. Je connais les gens qui veulent s’emparer d’elle. Et je peux vous aider à les empêcher de la trouver. »

Mariana serra le téléphone contre son oreille, son esprit embrouillé.

« Où est-ce que je dois aller ? »

La voix lui donna une adresse, avant de raccrocher brusquement, laissant Mariana seule, l’esprit en ébullition. Elle resta figée, incapable de comprendre ce qui venait de se passer.

Heure : 23h30

Mariana, encore sous le choc de l’appel, se dirigea vers la chambre de Violette. Elle s’approcha du berceau, observant sa fille dormir paisiblement, enveloppée dans sa petite couverture. L’éclat argenté qu’elle connaissait si bien entourait encore son corps, scintillant doucement dans l’obscurité de la pièce.

Elle posa une main tremblante sur le bord du berceau, un mélange de peur et de détermination envahissant son cœur. Elle devait protéger Violette, quoi qu’il en coûte. Mais à qui pouvait-elle faire confiance ? L’inconnu à l’autre bout du fil était-il un allié ou un ennemi ?

Elle se tourna lentement, le regard troublé. Arnold ne devait pas encore savoir. Pas avant qu'elle n'en sache plus. Elle partirait seule à cette rencontre, comme on le lui avait demandé.

« Je te protégerai, Violette, » murmura-t-elle dans la pénombre. « Même si je dois affronter ces gens seule. »

Mais au fond d’elle, Mariana savait que le danger était bien plus proche qu’elle ne l’avait imaginé.

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