Journal d'Ophélie

3 minutes de lecture

16 Septembre 2015,

Il a l'air de se foutre de ce que je peux bien lui raconter. Sa seule réaction lorsque je lui ai dit avoir bien reçu son colis ? "Cool." Waw...

C'est désormais ça notre relation : ne plus se parler.

Hier je voulais qu'il me considère encore comme une amie, j'espérais retrouver cette brève étincelle que je voyais luire dans ses yeux quand il me regardait. Maintenant, j'en viens à le mépriser. Il ne me raconte plus rien.

Je n'existe plus.

Mes seuls réconforts sont l'écriture et les séries. Mes refuges.

J'aimerais seulement que tout ça passe rapidement, que cette relation avec ce connard soit derrière moi. Pourtant tout me retient encore. Je n'arrive pas à couper les ponts. Il fait partie de moi. Mais je ne peux même pas m'évertuer à le lui dire, puisqu'il « ne veut plus s'investir dans cette relation », comme il me l'a bien fait comprendre. Donc mes états d'âme, tu penses, il s'en fout...

Tout ça me fatigue... Notre amitié n'en est pas une, on se voile la face, c'est évident. Julie m'a dit hier « Qu'est-ce que tu veux de plus ? Il est peut-être occupé, arrête de le harceler. »

Elle ne semble pas comprendre. Je ne suis plus sa meilleure amie, cette personne spéciale et si importante.


15 Octobre 2015,

Voilà. C'est fait, nous ne serons plus jamais amis...


Dimanche, nous parlions enfin tranquillement, et d'un coup, il ne m'a plus adressé la parole pendant une longue semaine.

Mercredi matin, je lui ai demandé si je pouvais utiliser des personnages que nous avions inventés ensemble pour écrire un roman ; il ne m'a dit ni bonjour, ni rien, ni merde... Alors je l'ai supprimé de facebook, de mon téléphone, d'un peu partout... Et depuis plus rien.

Je l'ai fait parce que j'en avais marre. Mais je crois qu'une part de moi voulait qu'il revienne me demander ce que j'avais. J'aurais aimé lui manquer, mais je ne lui manque pas.

Donc c'est officiel : on a coupé les ponts.

Ça va laisser un grand vide dans ma vie, mais d'un autre côté je n'ai que vingt-six ans, ça passera... Et puis j'ai Julie, Mathieu, Léa, mes parents, le reste de ma famille.

Mais je me sens brusquement très seule car rien de tout ça ne sera jamais semblable à notre amitié. Je pense que je ne lui manque pas parce que son cercle familial me remplace (après tout, il est marié), ainsi que la nouvelle atmosphère de son travail. Je sais que j'ai été importante dans sa vie, je sais aussi qu'il ne me mentait pas lorsqu'il disait m'admirer, m'aimer même. Je ne pense pas retrouver une amitié aussi forte, un jour, c'est dommage... Ça va vraiment, réellement, me manquer de ne plus avoir cette personne avec qui tout partager, jour comme nuit... A qui confier tant de choses.

Et je me sens seule actuellement, malgré le monde qui m'entoure. Mais ça passera, je le sais, j'ai juste à le surmonter...

C'est dur.

Je lui ai quand même envoyé un message (son numéro est resté imprimé dans mon esprit), afin de savoir si on avait réellement coupé les ponts. Je veux être sûre et certaine de n'avoir plus rien à espérer. Rien. Et tourner la page...

C'est la pire déception de ma vie, on est amis depuis ... très longtemps. Sept ans, je crois, ça en aurait fait huit en novembre 2016. Alors oui, ça fait mal, et comme me disait ma Julie : je n'irais pas mieux tout de suite parce que c'était un lien central de ma vie, de mon quotidien. Je vais mettre du temps...

J'ai peur de sa réponse. J'ai également peur qu'il ne m'en donne pas. J'ai mal...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Sly King ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0