Premier cours

5 minutes de lecture

— Bonjour à toutes.

— Bonjour Maître.

— En chœur c’est super. Voilà bien deux mois, qu’il n’y a pas eu de nouvelle. Je vous présente Zoé. Elle ira se présenter pendant le repas. Aujourd’hui, je considère que vous êtes déjà experte et je vais choisir l’une de vous pour lui montrer ce que vous avez appris. Pendant ce temps, les autres, masturber vous. Et toi, ma jolie, tu va t’assoir sur le lit, écarter tes cuisses et te laisser faire avant de l’imiter. Ok ?

— Oui Maître.

— Violette ?

— Oui Maître ?

— Exécution !

— Oui Maître.

Il continue à fumer puis l’éteint dans le cendrier. Avec la jeune fille, on se comprend et je saisis qu’elle ne le fait pas par plaisir. Elle a un cocard à l’œil gauche et tente comme elle peut pour ne pas, sans doute, subir une punition.

Les autres se soumettent aussi, sur leurs chaises. Il passe pour nous regarder et caresse le crâne de Violette comme on félicite un chien.

— C’est bien ma fille. C’est bien, tu vois quand tu veux.

— Oui Maître…

— Il t’a fallut deux ans pour comprendre ? Tu ne trouves pas que c’est long ?

— Si Maître…

— Ton père serait si fière de toi.

Deux ans ?! Son père ?! J’espère pouvoir comprendre….

— On échange. Zoé, à ton tour.

— Oui Maître mais je préfère les ….

Je n’ai pas le temps de terminer qu’il me frappe d’un coup de poing bien sentit sur ma joue droite. Je tombe sous le choc et les autres s’arrêtent.

— Ici, c’est moi, qui donne les leçons ! Tu te dois t’aimer autant les femmes que les hommes, suis-je clair ?!

— Oui Maître…

— Violette, tu me donnes pas encore satisfaction, je te sens pas encore bien soumise. Place toi les fesses à l’air contre la table, tu mérites une correction. Manon, comme tu es la plus âgée et la plus fidèle, tu vas aider la nouvelle.

— Avec plaisir Maître.

— Les autres faite de même. Et toi ?! Tu ne m’as donc pas écouté ?!

— Si Maître…j’allais obéir…

Il se rit de ses pleurs et la tire par ses cheveux pour la forcer ensuite à se lever pour être punit. Il sort sa ceinture et la frappe une dizaine de fois. Pendant ce temps, Manon répond à mes questions en chuchotant.

— Violette a dix-neuf ans, elle est là depuis deux ans. Son père est mort, n’ayant pas réussi à payer une dette à Marx et ce dernier l’a kidnappé pour rembourser. Sa mère ne sait pas où est sa fille, même si elle sait qu’elle est en vie et ne doit pas parler à la police sous peine de mourir. Violette est gentille mais n’a pas voulu nous en dire plus sur la dette et tout.

Je met du temps à reprendre mes gestes maladroits pleins d’écœurement.

— Et toi ? Comment tu es arrivé là ? Et les autres ? Violette n’est pas la seule battue, deux autres aussi.

Manon regarde le Maître qui menace toujours la jeune. Elle parle encore plus vite en revenant vers moi. Une présentation express.

— Je suis là depuis six mois, je t’en dirais plus avec les autres à table car on a la chance de parler librement même si on ne peut sortir. Moi, j’ai vingt-six ans, bisexuelle, j’ai voulu rester plus longtemps pour le plaisir bien sûr mais aussi pour faire sortir Violette ainsi que Diane et Lorie. Les deux sont sœurs, c’est Diane la plus âgée. Un an qu’elles sont là et c’est au bout de deux mois, que j’ai appris qu’elles viennent dans ce qui ressemble à un trafic sexuel. Moi et les autres, toutes volontaires, ont cherchent donc à trouver une issue positive pour elles. Hors, elles refusent par peur…Donc, après tu as Jeanne, vingt ans, Garance, vingt-deux, Alba vingt-cinq. Et enfin, Jade, dix-neuf, Louise, vingt-six comme moi et Alice, dix-huit ans. On se présentera.

— Ok et….

— Chut, reprend et écoute moi.

Je me ressaisit sous sa bienveillance et je comprends un peu mieux les choses. Je ne sais pas si je serais à ma place ici mais l’injustice m’insupporte. Violette continue de pleurer et le Maître vient vers nous.

— Stop ! Pour ce matin, ça ira. Les autres, prenez votre pauvre chose et commencer à préparer votre repas. Zoé, attend-moi deux minutes.

— Oui Maître.

Une fois les filles dehors, il m’observe souriant et effleure ma blessure.

— Je n’aime pas punir tu sais. Et les filles qui sont comme ça, donnent de moins bonnes rentrer d’argent. Si tu veux réussir à me faire plaisir, arrange-toi pour obéir. Tu n’as donc pas à réfléchir durant ces trois mois. Ok ?

— Oui Maître…

— Manon est un exemple comme les autres qui sont toutes là depuis deux mois. Mais, cette pauvre fille ainsi que ces deux putains de mauvaises qualités que ce sont ces sœurs, ne sont pas à suivre. Je me demande d’ailleurs, en te voyant, si je ne devrait pas m’en débarrasser…si tu me donnes ce que j’attends, tu vaudras donc trois pour le prix d’un.

— Oui Maître…

— Aller, debout ! Quartier libre jusqu’à treize heure et tu sucera. C’est vrai que normalement, on le fait avant avec un jouet mais je désirais te montrer autre chose ma chérie. Cette aprèm, on a de la visite. Vient, je te remontre où c’est.

— Merci Maître.

Je me lève et je le suis pour ne pas me perdre. Puis, il ferme à la clef la salle à manger qui fait cuisine. Les plus habitués mettent la table et cuisine tandis que Manon, rassure Violette sur l’un des canapés. L’horloge indique onze trente et je repère aussi les toilettes. Une fois la commission faite, j’inspecte mon bleu, souffle un bon coup et sors les rencontrer. Se retrouver nue me fait bizarre. Et je ressens un malaise de savoir que des filles sont prisonnières et d’autres bientôt libre. Mais aussi de l’admiration pour Manon, qui pouvait sortir et dénoncer. A cette question, j’ose l’interrompre.

— Je pouvais c’est exact mais malheureusement, il menace qui ose le faire. Et j’ai appris aussi, en étant dehors deux semaines, que durant ces dix ans, il y a aurait eu, une trentaine de volontaires et une dizaine de disparus…

— Tu peux m’en dire plus ?

— Un mec m’a contacté après mon passage, je n’ai pas compris comment il a su où j’étais mais c’était un ancien proche de Marx. Il avait énormément de choses à dire hors il ne peut, tu te doutes bien, le balancer aux flics, car lui aussi comme sa famille, est menacer de mort. Le seul moyen qu’il pensait trouver pour appuyer son témoignage, c’est nous. Seule, moi, parmi les autres volontaires, ait bien voulu revenir pour infiltrer et tenter de donner des renseignements. J’en ai bien sûr et pour le moment, je ne peux le partager. L’idée d’école ne me dérange pas mais savoir qu’il y aussi un trafic derrière, me révulse. J’ai aussi convertie à ma cause les autres.

— On va manger ? On va encore répondre le plus possible à tes questions.

Je souris à l’une d’elle et je m’installe à côté de Manon. Violette est en face de moi et a le courage de picorer une tomate.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire La passeuse d'histoires ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0