Le fonctionnement de la maison
— Bien, si on faisait à un tour de table ? Avant de refaire le point de tout ce que tu m’as dit Manon ?
— Pas de problème annonce cette dernière.
— Après, je sais que j’aurais du mal au début à retenir vos prénoms.
— Tu n’as pas remarqué qu’on a des tatouages sur notre cou ?
— Pourquoi ?
L’une d’elle soulève ses cheveux et son prénom ainsi que son âge son inscrite à l’encre noire « Jeanne, vingt-ans ».
— Attendez ?! Je pensais que vous êtes libres ?!
— Tu le penses vraiment ?
— Oui Manon, tu me l’as dit tout à l’heure, que tu as pu sortir après trois mois ! Comment ça ce fait que vous êtes tatouées ?
— C’est le soir-même de notre venue, qu’on passe sur la table d’opération comme il dit. Tu vas y passer et ne compte pas refuser, tu vas y laisser ta peau.
— Vous êtes arrivées quand ?
— Sauf Violette et les deux sœurs, toutes il y a deux mois répond Garance.
— Je suis encore plus perdue…
— Tu connais plus de chose Manon propose Alice. Et autant lui expliquer tout ce qui se passe comme tu l’as fait pour nous.
— Oui, je poursuis. Bien, tu veux savoir pourquoi on est tatouée ?
— Bé oui.
— Il considère que c’est plus simple pour nous reconnaître ainsi pour clients. Il te l’a sûrement expliqué un peu le planning mais en gros, le matin et le soir, on couche ensemble même si tu n’es pas lesbienne. Avant et après manger, on s’entraîne pour de la fellation avant la pratique avec les visiteurs. En général, on recroise les mêmes. Attention, interdiction de tomber amoureuse, de même pour eux. Le week-end, on reste enfermé ici et l’une d’elle, prend l’air avec lui.
— D’accord…mais vous allez où ?
Le silence devient pesant et les filles l’encouragent à poursuivre.
— On y est tous passés et ce n’est pas un secret, on peut en discuter. Il faut qu’elle sache.
— Savoir quoi ?
— Oui, je sais Alba. Bien, on le suit pour deux soirées d’horreur.
— Comment ça d’horreur ?!
— Chaque week-end, où c’est notre tour, on appréhende mais on fait avec.
— Mais qu’est-ce qui ce passe ?!
— Attachées, violer, battue par ses hommes de mains.
Violette l’annonce cash en me fixant en colère tout en écrasant son pain. Jade lui serre sa main libre pour la calmer.
— Mais pourquoi ?! Qu’est-ce qui m’a pris de venir ici ?!
— Je te comprends et on pense pareil. On nous a vendu une maison close avec un école hors on se retrouve en prison. On nous permet de se montrer libre avec les clients mais l’argent tombe dans les poches de Marx. Durant le week-end, on devient le jouet de ces hommes fous et on n’a peur de mourir.
— Et cet homme qui t’a contacté, tu peux m’en dire plus ? Si j’ai bien compris, il était un proche de Marx.
— Lui, son nom de code c’est Noé, il travaillait avec son frère dans le trafic de drogue ou les maisons closes notamment en Espagne. Marx est l’ainé et quand ils ont achetés cet ancien pensionnat, il y a dix ans, lui, devait ramené des putes, mineurs de préférences, à peine âgée de quinze ans. Et extrêmement pauvres, vulnérables, sans attaches, bref tu as compris le topo. Je t’avais dit, une trentaine de volontaire et des dizaines de disparus mais ce n’est pas exactement ça. Noé, obéissait par admiration à son frère, quitte à se salir les mains. Durant les trois premières années, c’était une vingtaine de jeunes mineures, éduquer encore plus à la dur que nous, violées et tuées à l’âge de vingt-deux pour faire une renouvèlement. Ensuite, il y a eu les volontaires lors de la création de l’école. Celles libres restaient surveillées et le sont encore pour éviter qu’elles ne parlent. Noé, a su ma venue car il infiltre l’ordinateur de son frère. Mais, comme j’ai précisé, il a peur de parler. Même en étant anonyme, car on va le tuer.
— Et il ne peut tuer son frère ?!
— Je ne sais pas s’il a tenté. C’est compliqué.
— La loi du silence, je vois ça…
— Je suis prête à raconter ma vie…annonce Violette.
— Tu n’es pas obligé Violette
— J’y tiens Manon...
— Moi aussi hein ma sœur ?
— Oui Lorie…on se faite toute confiance. Il faut qu’on s’en sorte répond Diane. Tu veux commencer Violette ?
— Oui, je n’ai jamais raconter en détail ma vie…
Les larmes sont à nouveau au bord de la sortie. Elle fixe son assiette et nous l’observons en silence.
— Je ne savais rien de la double vie de mon père. Je vivais principalement chez ma mère, ce qui n’empêchait pas que j’étais en bon terme avec lui. Une vie bien banale, quelques amies puis la veille de mon anniversaire, il y a deux ans, je sortais de mon cours de gym, je rentrais à pied comme d’habitude…Mais quelqu’un m’a fermé ma bouche et de force, embarqué dans une camionnette. J’ai hurler et rapidement, on m’a ligoté. Un bandeau pour mes yeux et le temps long…
Elle s’hydrate un peu avant de reprendre.
— On m’a ensuite porté jusqu’à une des chambres ici. Je pouvais voir mais pas parler. Deux hommes gardait la sortie, bien armé. De vrais poteaux. Enfin, j’ai rencontré lui. Il a ordonné aux deux zigotos de se barrer. Il m’a regardé avec fierté tout en fermant la porte. Assise au sol contre le mur de la salle d’eau, il m’a de suite questionné. Et l’enfer à démarrer…
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