Surprise
Une fois la sécurité passée, je l’attends avec quelques livres et je fais patienter notre fille avec des dessins.
— Il arrive quand papa ?
— Bientôt ma puce.
— Pourquoi il est en cage ?
— Tu es trop jeune pour comprendre et même quand tu seras grande, je te le dirais pas.
Je lui caresse ses cheveux blonds et trouve qu’elle a les yeux de son père. Enfin, il arrive et notre fille saute de joie dans ses bras.
— Papa !!!
— Ma petite princesse. Je t’aime tu sais et tiens, j’ai construit ça pour toi.
Il sort de sa poche, un cheval en bois. Il se met à fabriquer pleins d’objets pour la prison dans son désir de réinsertion. Les objets sont vendus à l’extérieur et il gagne une partie.
— Choval !
— Cheval ma puce, cheval. Tu le trouve joli ?
— Ouiii !!
Un dernier câlin plein de tendresse. Je pleure de le voir ce tableau.
— Bien, retourne dessiner, je vais parler à ta mère.
Elle revient en courant continuer son dessin tout en tenant son cheval et lui racontant des aventures avec ses mots. Il se rapproche de moi et on s’embrasse avant qu’il m’invite à une table pas loin.
— Tu veux me parler à part ?
— Certes elle, ne va pas comprendre mais je préfère te l’annoncer sans être déranger.
— Je t’écoute.
— J’ai demandé un aménagement de ma peine et mon avocat va m’appuyer pour convaincre le juge des applications.
— Et tu penses qu’il va accepter ?
— Il ne peut le refuser. Sauf si les avocats des filles contre argumente. Enfin, je montre de la bonne volonté de me réinsérer. Je cherche une formation d’ébéniste, j’ai une famille…
— J’espère que tu l’auras. Tu nous manques tu sais. J’aimerais tant qu’on passe plus de temps ensemble.
— Moi, je l’espère de tout cœur.
— Comment ça va depuis la semaine dernière ? Je t’ai apporté quelques livres.
— Merci mon cœur.
Je lui donne les livres de mon sac.
— J’aurais de quoi m’occuper. Sinon, j’ai eu la visite surprise de mes ex-beaux-parents.
— Comment ils ont su que tu étais ici ?!
— J’étais dans le journal, tu t’en rappel pas ?
— Je n’ai pas fait attention…ils ont dit quoi ?
— Ils sont venu juste pour m’accuser d’avoir tué leur fille, que finalement, ils n’ont jamais cru à la vengeance d’un tier…Que si j’étais condamné pour des viols, crimes et actes de tortures, le meurtre d’Antonia, les signes étaient avant ….
Je lui serre sa main et m’installe à ses côtés pour le rassurer.
— Ils sont vaches quand même ! Venir, des années après pour tout ça….
— Oui…
— Mais maintenant, tu t’en fiches, tu as moi, notre petite princesse et tu vas sans doute sortir plus tôt.
— J’aurais quand même des obligations comme des soins, rendre compte de mes activités de réinsertions.
— Papa ?!
On se tourne vers notre fille qui lui tend son dessin. Il la fait assoir sur ses genoux.
— Tu as dessinais quoi ma puce ?
— Papa, maman et le chat !
Elle nous donne le dessin et on le scrute souriant.
— Je nous reconnaît.
— Moi aussi ma chérie. Elle a mis une barbe et toi, une jolie robe. Mais, tu ne m’avais pas dit qu’il y a un chat.
— Chat noir, joue à la balle.
— Il vient de temps en temps. J’hésite à l’adopter mais j’ai peur qu’il soit à quelqu’un.
— On verra.
— Maman câlin !
— Vient là ma princesse.
Il me la passe et elle se colle à moi. Il va chercher son doudou dans mon sac et elle suce son pouce.
— Je voudrais rester mais elle doit faire sa sieste.
— Je comprends. Tu n’as pu la faire garder ?
— Ma mère avait un rendez-vous et la nounou est en congé encore une semaine. Je vais ranger les affaires.
— Laisse, je m’en occupe.
— Merci mon amour.
Il range ses dessins et les feutres dans mon sac et garde le dernier. Je lui tends un instant notre fille pour un dernier câlin pour prendre mon sac avant de la récupérer. Mais, elle reste accrochée.
— Ma princesse, on va se revoir promis. Pour le moment, tu dois faire ta sieste.
— Papa…
— Je t’aime ma puce.
Il l’a décolle difficilement et je l’a récupère en larme. On la rassure et elle suce son pouce.
— On va se retrouver mes petites princesses. Rentrez bien.
— Tiens moi au courant hein.
— Bien sûr. Je vous aimes.
Un dernier baiser et je sors. Ma fille s’est endormie et continue encore jusqu’à la maison.
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