La confrontation

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Le réveil est brutal et cela fait très longtemps. Depuis un an environ. Des cris, des coups et les insultes…

— Maman ? Histoire !

Je me tourne vers ma fille qui me tend son livre préféré avec son doudou. Le réveil annonce deux heures….je la fait monter pour la câliner.

— Il est deux heures ma puce, pourquoi tu ne dors pas ?

— J’ai peur…

— Mais non, tout va bien. N’ai pas peur. Il y aucun monstre ici. Je suis là, papa va revenir aussi. On est là pour te protéger.

— Le loup mange la petite fille…

— C’est qu’une histoire ma puce. Je vois que tu as pris le voyage de Paf ?

— Je veux chien !

— On demandera l’avis de papa. Bien, on va relire le livre alors.

Elle se rendors assez vite. Moi, je passe encore deux heures à réfléchir. Je vivais un enfer, jr le sais mais j’ai toujours cru en l’espoir. Non, je pensais rêver. Je ne voulais pas voir la réalité en face. Si je lui ai pardonné, il reste à m’en défaire de ce monstre.

J’ai peur qu’il recommence bien qu’il ne vas jamais retomber. J’ai peur de m’éloigner alors qu’il a besoin de moi, de sa fille pour se reconstruire. Sans nous, il va céder…

Ce n’est que en début d’après-midi, que je prend rendez-vous avec un psy. Je choisis la semaine suivante et ma mère est là pour s’en occuper.

Elle est heureuse que je prenne rendez-vous et espère que je quitte mon homme. Elle le sen qu’elle ne peut changer. Du moins, elle attend des preuves si il sort.

La semaine file à une vitesse vertigineuse et m fatigue s’accumule. Ma fille le ressens aussi et tente par tout les moyens de vouloir mon attention. Ma mère propose de la garder le temps de me soigner mais pour le moment, je n’ai pas refuser.

Me voilà enfin dans la salle d’attente et la musique classique m’endors. J’ai choisi une dame qui avait beaucoup d’avis positif et cela calme un peu mon angoisse.

— Mademoiselle Nils ?

— Oui ?

— C’est à vous.

— Merci.

Je la pensais plus jeune. Sa vieillesse déjà une douceur maternelle. La pièce est dans les tons zen, en bois naturel.

— Vous voulez vous assoir en face du bureau ou vous allongez ?

— À vrai dire, si je m’allonge, je m’endors.

— Je comprends.

Je l’imite et elle me regarde en attendant que je dise un mot. Elle finit par comprendre que je ke commencerais pas et m’explique le déroulé dr la séance.

— Des questions ?

— Pas pour le moment c’est vous qui devriez en avoir.

— Vous pouvez vous décidez à rien me dire. Si vous voulez partir car vous sentez que ce n’est pas le bon moment.

— Je suis prête à affronter mes cauchemars.

— Alors dites moi quels sont vos cauchemar. Au fait, ça vous dérange si je prend des notes ?

— Non.

— Je vous écoute.

Je fixe mes pieds en débitant tout. Le sortir devant une inconnue me fait énormément de bien. Je termine par la simple question.

— À votre avis, que dois-je faire ?

— Si vous souhaitez en finir, il faudra plusieurs séances. L’hypnose est aussi une bonne thérapie en parallèle.

— Je veux m’en sortir. Et l’aider.

— Ici c’est vous qu’on aide en premier.

— Oui…

— Suis t-il une psychothérapie ?

— Oui, il y a deux semaines, après ma visite, il a revu le psy de la prison. C’est grave d’avoir le syndrome de Stockholm ?

— Non. Bien que rare, ce n’est pas grave. L’important c’est de se sentir en paix avec sois même. Votre homme anciennement bourreau, comment s’appelle t’il ?

— Marx… oui bourreau je le nommais aussi comme ça.

— À partir de quand, vous avez ces souvenirs ?

— Il y a une semaine.

— Comment vous vous sentez quand il vous faisait du mal ?

— La peur au début et la haine puis je sentais qu’à travers ses moments de tendresse, il me manipuler. Mais… c’était comme mon père, il le disait et….

Mon père… mon père que je voyais peu… mais quand il était là… il…

— Non !

— Non quoi ?

— Je…

— Parlez moi de votre père.

— Je voudrais mais…j’ai peur de me souvenir autrement de lui.

— Comment ça ?

— Il… pour la dette de Marx… enfin j’avais appris qu’il était un trafiquant… de drogue. Enfant, il était présent, puis vers mes huit ans, il devenait violent avec ma mère. Devenant routier. Enfin, ils ont rapidement divorcé. Ma mère avait eu au vent qu’il a trompé. Elle le permettait qu’il vienne me voir. Ados, j’étais une bonne élève mais il me frappait quand j’étais pas à la hauteur des notes attendues. Pour lui, je devais être la meilleure que « ta salope de mère qui est une bonniche ! «

Je pleure sans retenue et elle me tend un mouchoir.

— Il demandait aussi pardon quand il vous frappait ?

— Oui.. Après des coups de ceintures ou des baffes, il me câlinait et me disait que c’était une leçon pour que je comprenne. Il me donner ensuite une crème et me masser le dos. Il disait qu’il faisait ça par amour

— Et votre mère, était elle au courant ?

— Elle était rarement là en sa présence.

— Vôtre père vous menaçait t-il ?

— Non… enfin pas que je m’en souvienne.

— Si j’ai bien compris, vous devez le revoir à votre anniversaire ?

— Oui…

— Comment ça se passait chaque année ?

— C’était à la maison. Ma mère fuyait voir des amies. Et moi, je restais avec lui. On jouait à la console, on sortait. II m’aimait de tout mon cœur. Il prenait soin de moi.

— Comme votre homme.

— Oui le sexe en moins… et la torture.

— Quand est-ce que vous avez vu que Marx ne vous mentez par rapport à ses sentiments ?

— En Italie. Quand il m’a mis dans la malle pour fuir, j’ai senti déjà qu’il était bizarre. Que fuir son école était vraiment difficile à croire. Il m’avait coupé les cheveux car on avait fait sortie avant au restaurant, l’alerte enlèvement à était réactiver… personne ne pouvait me reconnaître ! Et puis, il aurait pu me laisser à nouveau enfermé, le temps que ça se tasse. Non, j’ai compris un brusque changement avec sa violence extrême… son envie de voyager... Et une fois sur place, il ne m’a plus parler mais câliner. Toujours en silence. Plus aucun coup, insulte.. Pendant plusieurs jours jusqu’à qu’il soit en colère, dehors. J’ai tenté de le câliner aussi, j’avais peur d’un coup mais non. Je me suis excusé, il m’a dit de continuer car ça l’apaiser. De là, il a avoué. Prêt à se rendre.

— La séance va malheureusement se terminer. Je vois que vous aurez besoin énormément de temps pour soigner tout ça. Vous voulez une autre séance ?

— Oui.

— Bien, avant de la programmer, je vais vous donnez une ordonnance pour des somnifères sans trop effets secondaires. C’est temporaire.

— Merci.

Elle prépare le document et je souffle un bon coup. Une fois le rendez-vous pris dans un mois, je paye et sors en ville avant de rentrer. Je me repose toute l’après midi et me réveille à temps pour accueillir ma mère. Ma fille saute dans mes bras et je rassure ma mère sur ma première séance.

Une fois ma fille dans sa chambre, j’ose questionner ma mère sur mon père. Elle se crispe comme prévu et prend son temps pour me répondre.

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