Ne plus douter

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— C’est vrai qu’il est un papa gâteau.

— Tu l’admet enfin ?

— Il peut jouer un rôle…

— Maman… il est vraiment lui. Quelqu’un de sensible, qui a besoin d’attention.

— Ouais, on verra sur le temps.

On l’observe depuis l’îlot de la cuisine entrain de jouer aux poupées par terre. Il rit avec notre princesse et cela me fait chaud au cœur. Je repense à Quentin et je dois admettre que je doute de mes sentiments envers Marx.

— Tu es bien pensive ma fille. Tu rougis même. À quoi tu penses ?

— Rien…

— Violette. Je vais pas te faire la morale ou quoi que ce soit. Je veux…

— La morale… mouais….

— Tu ne veux pas me le dire ?

Je me penche pour lui murmurer :

— J’ai rencontrer un ancien membre de Marx. Et…

— Il t’a fais du mal ce type ?

— Il a regretter, il a des séances de thérapies et bref, tu sais, avant que je postule au poste de serveuse, le jour où je t’ai laissé la petite, je commençais à entrer dans un club particulier. Je l’ai donc reconnu, il m’a parler directement de manière douce.

— Tourne pas autour du pot, je me fiche de ta vie sexuelle, de tes activités du soir, l’important c’est ton bonheur. Donc, j’imagine que vous êtes plusieurs fois revus et que tu es amoureuse ?

— Oui…

— Comment ça se fais que tu tombes toujours amoureuse d’anciens délinquants ou criminels ?!

— J’en sais rien… j’ai pas vu d’autres mecs qu’eux… tu le sais bien…

— Ce garçon, dis moi en plus.

— Il a trente ans, il s’appelle Quentin. Il a un petit frère et une grande sœur. Il travail dans une boutique d’objets créatifs. Il ne les fabrique pas mais ce sont quelques amis réinsérer qui les créent. Voilà, il…

— Tu es toujours amoureuse de Marx ?

— Oui…

— Alors pourquoi tu hésites entre les deux ?

Je fixe à nouveau mon attention sur ma famille.

— Je ne sais pas… j’ai besoin de voir Marx au quotidien. Je veux dire, que j’ai vu certes sa vraie nature un peu avant qu’il aille en prison mais après, on a pas eu beaucoup de souvenirs pendant deux ans… Alors, qu’avec Quentin c’est différent. On se voyait tout soir ou presque. J’ai l’impression de mieux le connaître que Marx. Et la différence d’âge aussi n’est pas si énorme.

— En somme, tu es perdu.

— Alors je fais quoi ?

— Il t’aime ?

— Qui ?

— Quentin.

— Il me l’a dit hier… mais il comprend que je veuille rester avec Marx.

— Je te conseille alors de plus lui parler. Enfin, je veux dire, explique lui que tu fais une pause. Passe du temps avec Marx. Voit avec le temps comment ça se passe.

— Oui… c’est ce que je comptais faire. Et puis, je ne veux pas le laisser sombrer. Il a besoin de moi. Je lui ai donné une chance, il l’a saisis… tu comprends ?

— Parfaitement.

— Maman ?

— Oui ma puce ?

— Câlin !

Je la prend pour la serrer et Marx vient aussi pour m’embrasser avant de boire son verre de rhum.

— Alors Marx, des pistes d’emplois ?

— Mon patron de là-bas, appui en ce moment ma candidature dans trois ébénisteries. Je suis sortie hier vous savez mais je finirais par trouver quand j’aurai était appelé.

— Au fait, ma fille, tu m’a dis que ton ami Quentin, à une boutique d’objets créatif, tu pense qu’il peut vendre des objets de Marx ?

Marx est surpris et moi un peu en colère. C’est sensé être un secret… quoi que je n’ai rien dit.

— Je veux faire pipi…

— Alors vient voir mamie.

Ma fille s’en va dans ses bras et je sais que ma mère veut que je parle à Marx. Son expression en dit long. Ce n’était pas prévu mais faut que je me soulage.

Mon homme attend aussi qu’elles soient dans le couloir pour me dire calmement et directement.

— Je sais tout Violette.

— Marx…

— Je t’ai menti moi aussi hier mais je vous ai vu.

— Marx… c’est lui qui.. Enfin…

— Tu l’aime ?

— …

— Oui tu l’aimes… ton silence le confirme.

— Mon cœur…

Il recule en pleurant et s’en va prendre l’air. Je le suis pour le rassurer, il m’en laisse pas le temps.

— Je te faisais confiance et toi tu batifole avec un autre. Alors que je pourrissais en taule… tu… tu n’as pas couché avec d’autres pendant que…

— Bien sûr que non ! Et laisse moi t’expliquer ! Tu sais même pas comment je l’ai rencontré.

— Il me l’a dit.

— Je croyais qu’il n’avait plus de contact avec toi ?

— Ce matin, avant de faire quelque course, je suis allé le voir. Il était surpris mais il m’a expliqué.

— Alors tu sais que je te préfère toi ?

— À toi de me le prouver !

— Marx…

— J’ai compris énormément de choses là-bas, refais le tour de ma vie pour essayer de m’en sortir. Comprendre pourquoi je t’ai abîmer pour tenter l’impossible d’être aimé… c’était d’un ridicule mais ça a marché. Je ne sais pas comment ira notre avenir, comment revenir mais j’ai besoin de toi pour ne pas me perdre. Et puis, si tu m’aime plus… alors laisse moi voir votre fille, cette autre lumière dans les ténèbres. J’en fais encore des cauchemars et je te cache pas que j’ai des désirs de recommencer !

— Marx !

— Tuer oui, baiser aussi ! J’ai encore envie d’hurler ma colère, de le chercher et de le buter ce fils de pute ! Sinon je te promet que je me flingue aussi !

Il s’avance pour que je me plaque contre la vitre. Sa main au dessus et je le revois comme avant.

— Marx… ne fait pas de bêtises s’il te plaît !

— Alors, aime moi comme moi je t’aime. Tu as était une étoile dangereuse dans mon sillage mais tu m’es désormais nécessaire pour me reconstruire. Réfléchis y.

Il s’en va pour fumer dans le jardin.

****

J’aurais pas dû la menacer. Et la gifler me démanger… Non ! Elle n’est responsable de rien ! Elle ne peut encore m’aimer…

Faut qu’elle se casse, vive avec un plus jeune. Ce type m’a l’air bien…. On se regarde comme deux âmes en peine. Mes pas me guident vers Antonia.

— Papa ? C’est quoi ?

Ma fille m’a surprise et elle me tient la jambe en montrant la tombe. Que lui dire ? Et qu’à dit Violette ?

— C’est une tombe ma chérie.

— Une tombe ?

— Tu sais quand les gens meurent, ils s’en vont au ciel. On les enterrent dans un…

— Doudou aussi ?

— Doudou t’accompagnera toute ta vie.

— C’est qui ?

— Explique lui mon cœur. Je lui expliquais que c’était toi.

Sa douce main sur mon épaule m’apaise.

— Hé bien, ma petite princesse, il faut savoir que papa avait une autre femme avant maman. On était marié et un jour, elle, enfin elle a eu un accident de voiture qui là emmener au ciel.

Notre fille s’assoit sur la pierre en suçant son pouce et touchant la mousse.

— Tu devrais pas t’asseoir ma puce.

— Pourquoi ?

— Par respect pour ceux qui sont dedans. Vient ma puce.

— Oui maman…

— C’est l’heure de son bain aussi intervient ma belle-mère

— Va voir mamie.

— Vient ma chérie, on va prendre le bain.

— Oui.

Elle se lève et court à ses cotés. Je me retourne vers Violette et la force à regarder.

— Je t’aime Violette. J’aime cette vie de famille. Je suppose que tu doutes encore de ma volonté de changer, mais laisse moi te le prouver. Laisse moi surtout du temps. Après, si ça marche pas, j’accepterai de te laisser filer.

— Marx… je t’aime moi aussi. C’était juste que… ces souvenirs partagés avec lui, j’aimerais le refaire avec toi.

— Je te le promet.

— On va préparer le repas ?

— Je te suis.

Un dernier baiser et on s’en va main dans la main à la maison.

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